15 juil. 2009

Mon Gabitaine

Bonjour ou bonsoir Gabitaine,

Nous voici à la semaine 29 de l'an 2009. Malgré toutes les tentatives pour réanimer l'enregistreur de pensées et de réflexions, nous ne sommes arrivés qu'à l'utiliser qu'un seul soir cette semaine. Vous comprendrez, j'imagine, qu'il est techniquement difficile d'utiliser voco-transmo-enregistro-penseur si le LAN (le Lit des Amoureux Nocturnes) n'est pas bien amarré au port tous les soirs et que la voco-transmission est occupée sans arrêt.

Mais bon, vous me connaissez, en tant que Faporal Ingénieur, les défis techniques sont facilement résolus lorsque le désir s'en fait vraiment sentir. Le vrai hic, c'est l'arrivée du 1.2 dans nos rangs. Qu'il s'agisse de modélisation, d'ajustements ou d'entretien, ce fameux 1.2 ne cesse de prendre les heures disponibles de l'équipage du Shefmont-E09.

Mais qu'en est-il vraiment de ce fameux 1.2? Pourquoi l'équipage lui voue-t-il un si grand culte? Il est froid, peu loquace, salissant et demande beaucoup d'énergie. De plus, sauf votre respect mon gabitaine, il est impensable de le laisser à la maison lors des journées ensoleillées. En fait, mis à part son physique, le 1.2 n'offre rien qu'un gabitaine pourrait offrir.

Il y a quand même une chose, une toute petite: l'attrait du nouveau. On dira ce qu'on voudra, changer fait du bien. De plus, avec mon ancien mépris des modèles du type du 1.2, je reste surpris de découvrir sa vitesse, sa nervosité, sa performance et sa facilité. Si certains croient que 730$ c'est cher payer pour n'importe quel modèle, je crois que ça en vaut la peine. Parfois, j'ai même envie d'acheter quelques petits compléments pour mon 1.2. Je parle ici, comme tout le monde le sait, du 105. En effet, bien que Sora ne m'ait pas déçu pour le moment, j'ai bien peur de son avenir. Après tout, il paraîtrait qu'au-delà de 1000-1200 km par année, Sora risque littéralement d'exploser! Encore reste-t-il la grande question. Dois-je me précipiter sur le 105 immédiatement ou serait-ce mieux de compléter mon 1.2 avec de menus accessoires?

Quoi qu'il en soit, je vois les semaines passer de plus en plus vite. Les fins de semaine sont déjà rapides. Ça, vous le saviez mon gabitaine. Très bientôt, l'équipe du Shefmont-E09 sera dissoute. Je retrouverai alors le Sergbec et l'Adjumozz. Pourrai-je combiner deux plaisirs dans la même journée? Qu'arrive-t-il lorsqu'on déplace le 1.2 à Rock Forest sans assistance de combustibles? Combien d'heures faudra-t-il pour y arriver? La mécanique tiendra-t-elle?

J'ai bien hâte à mon retour à la base. D'ici là, je continuerai de tester mon 1.2. Ce sera long et laborieux, mais je suis sûr de trouver le sourire plus d'une fois.


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8 juil. 2009

Ma nièce

Après un délai inter-billet prolongé et quelques images disparues, je retourne à ma vie de cybercrivain. La raison de ce délai? Le 1.2 et la 2.25. Eh oui, le seul moyen de décrocher une passion chez une personne c'est de lui en donner une plus intense. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'aucun message n'apparaît les fins de semaines, ou presque. Bien que l'envie de parler de mon superbe vélocipède du nom très original 1.2 des temps modernes, de ses couleurs chatoyantes et de sa structure complexe, mais oh combien ingénieuse se fasse sentir, je retiendrai mes paroles et mon souffle pour aborder un sujet s'éloignant du génie. Ma nièce, la 2.25 (son âge actuel, le futur étant relatif), se rapproche plutôt de l'espèce humaine en fait. Sa conception repose principalement sur des essais/erreurs. En fait, il n'y a eu qu'un seul essai sur plusieurs millions qui a abouti. Le résultat est là.

Heureusement, bien que cette version 2.25 soit unique, il est inspiré de plusieurs millions d'années de correctifs et d'ajouts. Bien qu'on retrouve encore certains vestiges inutiles du passé, notamment l'appendice, le reste est plutôt fonctionnel. Il faut croire que les modèles dépourvus de poumons ou de tête avaient plus de difficulté à se reproduire. Il y a encore une chose qui m'intrigue toutefois. Comment se fait-il qu'un modèle de 2007 soit encore aussi dysfonctionnel? En fait, selon mes calculs et quelques analyses, ce modèle ne sera autonome qu'à partir de 2025, voire 2032! N'est-ce pas étrange qu'il faille autant de temps pour finir de mettre en route une machine? Le plus étrange est que cette machine carbure à n'importe quoi! Donnez-lui du lait au chocolat, du fromage, des croquettes pour chiens ou un bon riz pilaf et elle réussira à soutirer l'énergie contenue dans l'aliment.

Non, il y a certes un défaut de fabrication là-dessus. Même moi, un modèle 1986, doit passer 4 mois sous le respirateur artificiel avec le modèle de 1951 qui m'a créé. Très honnêtement, qui voudrait d'un produit aussi coûteux et aussi peu productif? Le plus étrange, c'est que je suis dans les standards. On me considère comme un modèle de type Alpha, mâle. Malgré ce haut niveau de satisfaction, je reste ébahi par les délais qui me sont imposés pour atteindre un niveau un tant soit peu rentable pour la société et mon entourage.

En fait, c'est un énorme sacrifice que font les acquéreurs de modèles 2007, 2008 et 2009 que je vois autour de moi. Ils le font un peu pour eux, car même si une chose est inutile, elle peut quand même nous apporter une satisfaction nullement atteignable autrement, mais ils le font surtout pour leurs petits modèles. Ce sont eux qui rient le plus, qui découvrent le monde autour d'eux et les différentes émotions d'une vie. Dans certains cas, l'arrivée d'un modèle de 2010 est déplorable; le modèle mâle de 1982 se réjouit à l'idée d'avoir une chauffeuse désignée en tout temps et à l'idée d'avoir 5 semaines de vacances pour pêcher.

Heureusement pour toi version 2.25, on ne profite pas de ta présence à son profit, ni de ta jeunesse. Tu vivras certaines choses que tu ne devrais pas avoir à supporter, mais tu t'en relèveras plus forte. C'est peut-être ta curiosité et ta crédulité qui seront les plus touchées suite à l'éducation religieuse forcée de tes parents. Peut-être la version 14 changera-t-elle de cap. En attendant, profite bien de tes Ficello.


24 juin 2009

Ma gueule de bois

24 Juin. Normalement, grand nombre de Québécois ont profité de cette journée et de celle qui la précédait pour fêter notre "pays". Des spectacles où notre fierté québécoise se déroulent un peu partout, dans les grandes villes comme dans les villages les plus reculés.

Je dois être idiot ou fou, mais... comment peut-on être fier d'être Québécois? Quel est le prestige d'être né à un certain endroit et d'y avoir grandi selon les moeurs du milieu? En quoi puis-je être fier de savoir que différentes grandes personnalités sont nées à moins de 300 km chez moi? Comment puis-je être fier de vivre dans un "pays" où la langue française a toujours sa place malgré de nombreuses tentatives pour l'effacer si je n'ai rien fait pour permettre la réalisation de tout cela? Cette idée, je ne la comprends pas. Si je peux facilement être fier de nos astronautes, de nos chanteurs et de tous les rêveurs et bâtisseurs d'avenir, je n'arrive pas à être fier d'être Québécois. Je n'ai rien fait pour cela, je n'ai même pas demandé ce statut.

Les gens qui devraient réellement célébrer la "fierté" québécoise sont les différents immigrants. Ils ont réussi à assimiler notre culture et à l'apprécier. Ce sont peut-être les seules personnes qui ont vraiment accompli quelque chose pour obtenir ce statut, ces coutumes et ce savoir.

Pour ceux qui croient que la Saint-Jean est en fait un moyen de rendre hommage aux plus grands du Québec, qu'ils soient du passé ou du présent, je crois qu'il existe de bien meilleures façons de le faire. Après tout, si on veut vraiment rendre hommage à nos ancêtres, on peut aller dans les musées. Si on veut rendre hommage à nos artistes, il existe des galas spécialement conçu pour eux. Si on veut rendre hommage à nos politiciens... enfin si on veut rendre hommage aux grands du Québec, il existe des façons plus constructives que d'amasser un tapon de personnes sur une pelouse et de doucement les regarder se saouler un peu plus à chaque minute grâce à leurs prestigieux casques et leurs glacières sans fond.

Si on ne peut pas être fiers d'être simplement nés ou même fiers de nos gens à La Saint-Jean, pourquoi célébrer? On célèbre notre "pays"? On célèbre nos 4 saisons, nos 2 référendums négatifs, nos algues bleues, Simple Plan? Personnellement, je ne célèbre pas la Saint-Jean, on le comprendra. Je ne crois pas aux raisons évoquées et je suis dégouté de voir de tels amas de gens saouls. Si les gens cherchent une raison pour s'amuser entre amis, d'une façon ou d'une autre, pas besoin de demander à votre pays un prétexte. Comme disait un oncle du même prénom que moi, ne vous demandez pas quand votre pays vous permettra de vous saouler, saoulez-vous tout simplement quand bon vous semble. Pas besoin de raison pour boire, ça fait parti de nos moeurs. Pour les excuses, vous en trouverez par la suite.

De mon côté, je préfère passer du temps avec ma nièce et essayer d'aider un peu mon père à ses différents travaux. Pour ceux qui vont célébrer, sachez que je resterai sagement à la maison et attendrai votre retour. Ça vous fera quelqu'un pour vous aider à ramper.


Voici des textes provenant d’un manuel scolaire d’économie familiale domestique publiée dans les années 50-60 au Québec. Notez que c'est le premier billet dans lequel mes idées ne sont pas exposées, je crois que les idées de tous convergeront dans la même direction de façon naturelle. Seule chose à dire, si quelqu'un vous dit que le féminisme ne sert à rien ou que les conditions n'étaient pas si mauvaises à l'époque, arrachez-lui les yeux de ma part, il semble qu'ils ne lui servent à rien depuis plusieurs années.
Le texte est un peu long, mais ça doit devenir une habitude avec mes billets, du moins j'ose le croire.

  • FAITES EN SORTE QUE LE DINER SOIT PRÊT Préparez les choses à l’avance, le soir précédent s’il le faut, afin qu’un délicieux repas l’attende à son retour du travail. C’est une façon de lui faire savoir que vous avez pensé à lui et vous souciez de ses besoins. La plupart des hommes ont faim lorsqu’ils rentrent à la maison et la perspective d’un bon repas (particulièrement leur plat favori) fait partie de la nécessaire chaleur d’un accueil.

  • SOYEZ PRÊTE, prenez 15 minutes pour vous reposer afin d’être détendue lorsqu’il rentre. Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et soyez fraîche et avenante. Il a passé la journée en compagnie de gens surchargés de soucis et de travail. Soyez enjouée et un peu plus intéressante que ces derniers. Sa dure journée a besoin d’être égayée et c’est un de vos devoirs de faire en sorte qu’elle le soit.

  • RANGEZ LE DÉSORDRE faites un dernier tour des principales pièces de la maison juste avant que votre mari ne rentre. Rassemblez les livres scolaires, les jouets, les papiers, etc., et passez ensuite un coup de chiffon à poussière sur les tables.

  • PENDANT LES MOIS LES PLUS FROIDS DE L’ANNÉE il vous faudra préparer et allumer un feu dans la cheminée auprès duquel il puisse se détendre. Votre mari aura le sentiment d’avoir atteint un havre de repos et d’ordre et cela vous rendra également heureuse. En définitive, veillez à son confort vous procurera une immense satisfaction personnelle.

  • RÉDUISEZ TOUS LES BRUITS AU MINIMUM, au moment de son arrivée, éliminez tout bruit de machine à laver, séchoir à linge ou aspirateur. Essayez d’encourager les enfants à être calmes. Soyez heureuse de le voir. Accueillez-le avec un chaleureux sourire et montrez de la sincérité dans votre désir de lui plaire.

  • ÉCOUTEZ-LE, il se peut que vous ayez une douzaine de choses importantes à lui dire, mais son arrivée à la maison n’est pas le moment opportun. Laissez-le parler d’abord, souvenez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres. Faites en sorte que la soirée lui appartienne

  • NE VOUS PLAIGNEZ JAMAIS S’IL RENTRE TARD À LA MAISON, ou sort pour dîner ou pour aller dans d’autres lieux de divertissement sans vous. Au contraire, essayez de faire en sorte que votre foyer soit un havre de paix, d’ordre et de tranquillité où votre mari puisse détendre son corps et son esprit.

  • NE L’ACCUEILLEZ PAS AVEC VOS PLAINTES ET VOS PROBLÈMES ne vous plaignez pas s’il est en retard à la maison pour le dîner ou même s’il reste dehors toute la nuit. Considérez cela comme mineur comparé à ce qu’il a pu endurer pendant la journée. Installez-le confortablement. Proposez-lui de se détendre dans une chaise confortable ou d’aller s’étendre dans la chambre à coucher. Préparez-lui une boisson fraîche ou chaude. Arrangez l’oreiller et proposez-lui d’enlever ses chaussures. Parlez d’une voix douce, apaisante et plaisante. Ne lui posez pas de questions sur ce qu’il a fait et ne remettez jamais en cause son jugement ou son intégrité. Souvenez-vous qu’il est maître du foyer et qu’en tant que tel, il exercera toujours sa volonté avec justice et honnêteté.

  • LORSQU’IL A FINI DE DÎNER, DÉBARASSEZ LA TABLE ET FAITES RAPIDEMENT LA VAISSELLE si votre mari se propose de vous aider, déclinez son offre car il risquerait de se sentir obligé de la répéter par la suite et après une longue journée de labeur, il n’a nul besoin de travail supplémentaire. Encouragez votre mari à se livrer à ses passe-temps favoris et à se consacrer à ses centres d’intérêt et montrez-vous intéressée sans toutefois donner l’impression d’empiéter sur son domaine. Si vous-même avez des petits passe-temps, faites en sorte de ne pas l’ennuyer en lui en parlant, car les centres d’intérêt des femmes sont souvent assez insignifiants comparés à ceux des hommes.

  • À LA FIN DE LA SOIRÉE rangez la maison afin qu’elle soit prête pour le lendemain matin et pensez à préparer son petit déjeuner à l’avance. Le petit déjeuner de votre mari est essentiel s’il doit faire face au monde extérieur de manière positive. Une fois que vous vous être tous les deux retirés dans la chambre à coucher, préparez-vous à vous mettre au lit aussi promptement que posssible.

  • BIEN QUE L’HYGIÈNE FÉMININE, soit d’une grande importance, votre mari fatigué ne saurait faire la queue devant la salle de bain, comme il aurait à la faire pour prendre son bain. Cependant, assurez-vous d’être à votre meilleur avantage en allant vous coucher. Essayez d’avoir une apparence qui soit avenant sans être aguicheuse. Si vous devez vous appliquer de la crème pour le visage ou mettre des bigoudis, attendez son sommeil, car cela pourrait le choquer de s’endormir devant un tel spectacle.

  • EN CE QUI CONCERNE LES RELATIONS INTIMES AVEC VOTRE MARI, il est important de vous rappeler vos vœux de mariage et en particulier votre obligation de lui obéir. S’il estime qu’il a besoin de dormir immédiatement, qu’il en soit ainsi. En toute chose, soyez guidée par les désirs de votre mari et ne faites en aucune façon pression sur lui pour provoquer ou stimuler une relation intime.

  • SI VOTRE MARI SUGGÈRE L’ACCOUPLEMENT, acceptez alors avec humilité tout en gardant à l’esprit que le plaisir d’un homme est plus important que celui d’une femme. Lorsqu’il atteint l’orgasme, un petit gémissement de votre part l’encouragera et sera tout à fait suffisant pour indiquer tout forme de plaisir que vous ayez pu avoir.

  • SI VOTRE MARI SUGGÈRE UNE PRATIQUE MOINS COURANTE, montrez-vous obéissante et résignée, mais indiquez votre éventuel manque d’enthousiasme en gardant le silence. Il est probable que votre mari s’endormira alors rapidement; ajustez vos vêtements, rafraîchissez-vous et appliquez votre crème de nuit et vos produits de soin pour les cheveux.

  • VOUS POUVEZ ALORS REMONTER LE RÉVEIL, afin d’être debout peu de temps avant lui le matin. Cela vous permettra de tenir sa tasse de café à sa disposition lorsqu’il se réveillera.
Heureusement, on sait aujourd'hui qu'il n'y a plus rien de cela... Les choses ont si bien évolué qu'on n'a qu'à s'asseoir sur nos lauriers et fermer les yeux à ce qui se passe autour de nous.



19 juin 2009

Mon cri

Depuis quelques jours, je prends un plaisir fou à crier. Pas un cri de joie ou de détresse, un simple cri de défoulement. En passant du "YARRRR!" pirate au "HARRRRG!" Irlandais, je me laisse parfois aller avec un simple "AAAAHHHH!".

Pourquoi ce besoin de crier? Est-ce pour libérer une frustration si bien cachée que moi-même je ne peux la voir? Est-ce un cri de libération ou de colère? Je sais une chose, c'est un cri que je suis prêt à partager. C'est un cri que j'ai envie de lancer au visage d'un ennemi. Si j'étais davantage croyant, je le lancerais sans doute au ciel. Pour l'instant, c'est un cri isolé. Comme l'arbre qui tombe seul dans la forêt personne ne l'entend. Certaines personnes ne considèrent même pas mon bruit comme un son.

Si mon cri n'est pas entendu, à quoi pourrait-il bien me servir? Tous comme les Iraniens partisans de Moussavi, mon cri est étouffé. Bien sûr, le mien n'est pas étouffé par l'autorité, mais plutôt par mon incapacité à aller dans la rue pour le pousser. Combien de fois encore vais-je devoir me contenter de crier dans ma voiture ou seul à la maison? Quand trouverai-je une cause à laquelle joindre toute la puissance de mon diaphragme? Sans doute ne devrais-je jamais avoir d'enfants. Je risque facilement de me retrouver sur un pont à crier l'injustice qui m'a frappé. Gardez-vous Montréalais, je n'aime pas votre ville et n'aurai aucun plaisir à bloquer vos ponts. J'irai plutôt voir un petit pont bien tranquille. Ma bannière ne devra pas faire plus de 2m de large, sans quoi elle dépassera. Peut-être pourrais-je la mettre sur plusieurs lignes ou même de part et d'autre du pont chacun affichant différents paragraphes? Non... je crois que je vais m'en tenir à mon cri personnel. Ce n'est peut-être pas la chose la plus saine pour moi, mais c'est certainement la chose la moins dérangeante qui soit.
De plus, j'aime être un pirate irlandais!

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16 juin 2009

Ma corde à linge

Voilà quelques fois que j'entends parler du nouveau blockbuster de l'été : "Le retour des cordes à linge". Avec une société de voulant de plus en plus verte en apparence, la corde à linge reste un choix judicieux. Avec une consommation annuelle moyenne estimée de 800 kWh sur nos 17 MWh consommés chaque année, on comprend rapidement l'influence bénéfique de la non-utilisation de cette petite bête métallique. Bien qu'on essaie tant bien que mal de trouver des avantages autres à la corde à linge tels que son effet thérapeutique ou les odeurs de lilas qui viennent se déposer sur les vêtements, je crois que par son simple impact écologique, la corde à linge devrait séduire les gens.

Pourquoi devons-nous nous rappeler que ce petit système si simple existe toujours? Où et comment a-t-on pu la perdre? Il me semble que d'année en année les cours arrière sont de moins en moins colorées. Assistons-nous à un phénomène "Glad"? Est-ce que, tout comme c'était le cas pour les ordures dans les années 60, le linge devient une chose que l'on désire cacher du public et de nos voisins? Serait-ce possible que Glad et Maytag soient de connivence? Sous son petit air cabotin se cacherait-il une personne douloureusement touchée par la perte de quelques bas solitaires au vent? Par esprit de vengeance, il a décidé de détruire toutes les cordes et toutes les épingles de ce monde. Ce qu'il ignorait toutefois, c'est que son arme, la sécheuse, lui ferait également perdre quelques bas par-ci par-là.
Personne n'a à afficher les couleurs de sa lingerie sur la corde. Contrairement aux ordures, on peut cacher nos vêtements dans le sous-sol pour les faire sécher.

Ah oui, je viens de comprendre pourquoi tant de gens utilisent la sécheuse. Les vêtements sont prêts en une heure. C'est drôle, mais j'ai rarement 4 paires de jeans à mettre dans la même journée alors il m'arrive quoi si ça me prend 3,4 heures? Il arrive quoi s'il pleut et que je dois étendre à l'intérieur pour une dizaine d'heures? Quelques mètres de câble, 2 poulies et une centaine d'épingles en bois. Du point de vue conception, on n'aura jamais trouvé si simple pour un séchage aussi efficace. Peut-être serait-il bon cet été de ne pas simplement parler du retour des cordes à linge, mais aussi de le faire pour qu'éventuellement on puisse voir un changement réel plutôt qu'un amas d'idées.


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10 juin 2009

Mon coquelicot

Je ne sais pas trop quoi penser lorsque je vois un militaire parler suite à la mort d'un de ses camarades. Si tous savent les risques qu'ils courent, certains compatissent en criant à l'injustice. En quoi est-ce injuste de mourir? En quoi est-ce anormal? Je n'ai pas de difficulté à imaginer la peine de la famille et des amis de la victime, loin de là. Toutefois, je crois que toute personne peut s'y préparer si elle met de la volonté. Moi-même, sans avoir gardé de liens avec ce monde de Valcartier, de Shilo ou de Trenton, je reste toujours à l'affut de noms ou de visages lors de la mort d'un Canadien. Jusqu'à présent, les gens que je connais ont eu de la chance. J'ai vu un ancien camarade transporter le corps d'un de ses confrères, mais rien de plus.

J'aimerais croire que ces morts servent aux Afghans. Je m'en convaincs à chaque fois d'ailleurs. Suis-je encore idéaliste comme à l'époque? Non. Lorsqu'on découvre à quel point nos projets, nos idées et nos travaux peuvent facilement être abandonnés, détruits ou oubliés, on n'a pas de difficulté à transposer cette réalité dans le monde militaire. Il n'existe pas de chiffres pour nous dire combien de personnes n'ont pas été tuées grâce à la présente d'une force militaire étrangère en Afghanistan tout comme il n'en existe pas pour nous dire combien sont morts pour la même raison. Qu'on le désire ou non, notre présence dérange. Les délateurs, les partisans de la démocratie sortent de l'ombre. Parfois, ils se font tuer pour cela. Parfois, ils tuent dans l'espoir d'amener leur idéal.

Pourquoi sommes-nous vraiment là? Si dans l'armée on vous parle du rôle du Canada en Afghanistan, on n'entend presque pas parler de la coalition avant d'être face à face avec des frères d'armes Britanniques, Américains, Français ou autres. En fait, plusieurs recrues avec qui j'étais pensaient que le Canada dirigeait carrément les opérations dans ce pays. Lorsqu'on voit de telles choses, il n'est pas surprenant par la suite d'entendre un Américain s'étonner d'apprendre que le Canada a participé à la guerre de Corée ou même à la deuxième guerre mondiale. Chaque pays est fier de ce qu'il accomplit et se voit comme un leader. Le partisanisme rapporte énormément en motivation individuelle et collective. Si chacun croit être en mesure de faire un changement, alors on risque fort d'en avoir, du moins si les idées montent jusqu'au chaînon supérieur.

Encore aujourd'hui j'ignore ce qui m'a vraiment poussé à me diriger vers l'armée plus jeune. Était-ce par rébellion et incapacité d'affirmer ma "nerditude"? Était-ce par désespoir et envie de quitter tout ce qui m'entourait? Est-ce plutôt comme mon père le croit encore, c'est-à-dire pour être autonome rapidement et éventuellement pouvoir payer mes études seul? Chose qui est certaine, j'ai toujours envie d'aider d'une façon ou d'une autre. Aussi, je garde ce partisanisme et cet idéalisme d'être le seul en mesure de changer les choses. J'aime me dire que je crée des barrages hydro-électriques. Or, je me charge uniquement des vannes (des portes d'acier). Encore là, je m'occupe du dessin et non pas de la conception ou de la fabrication.

Une chose devrait rester en tête pour tous les soldats malgré tout. Si certains nous accusaient d'être trop pacifiques et mal équipés lors de l'époque de Jean Chrétien, j'ai l'impression que l'armée s'éloigne de son véritable objectif depuis le 6 février 2006. Notre objectif à la base était d'aider les Afghans à instaurer un ordre politique et social. Aujourd'hui, on fait la guerre aux Talibans. Cette poussée de violence incite des gens à rejoindre les rangs des Talibans. En aidant simplement le peuple à être plus puissant, ne pourrions-nous pas simplement attendre qu'ils reprennent le contrôle de leurs villes? On me dira que je ne suis qu'un citoyen, que je ne connais pas la politique ni même le commandement d'une armée. Suis-je forcé de me taire pour ces raisons? Les soudeurs ne connaissent pas les DCL ou les 3 lois de Newton. Pourtant, pour les idées et les procédés, ils en savent plus que bien des gens. Si certaines entreprises comme Toyota sont quotidiennement à l'écoute de leurs employés, pourquoi l'armée garde-t-elle son vieux modèle de hiérarchisation? On le réalise de plus en plus, une simple occupation, une simple guerre ne suffisent plus à régler les conflits. J'ose croire que la psychologie aurait un plus grand impact sur les guerres modernes. En changeant la mentalité d'une nation, on évite le fanatisme et les conflits incessants. Oui, nos soldats mourront toujours. Seulement, pourront-ils mourir en essayant d'aider plutôt qu'en essayant de détruire les partisans d'un idéalisme autre que le leur?


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4 juin 2009

Mon déménagement

Oh comme il est agréable de déménager un être cher. Non seulement c'est un moment où l'on peut discuter, mais aussi se rapprocher. Ce sentiment d'entraide et de confiance qui se crée aide à bâtir des relations avec nos amis ou notre famille. Dans certains cas, un déménagement peut même séduire une personne. Après tout, c'est normal de devenir raide dingue en voyant un gars lever un frigo seul =).

Hier j'ai pu déménager mon petit frère. Pour faire court, Dimanche, il cherchait un appartement. Mardi, il m'appelait pour me demander de l'aider à déménager. En l'espace de deux jours, il avait trouvé et décidait de quitter spontanément. Je reviendrai sur la raison. Bref, une belle soirée à déménager une personne qui n'a rien d'emballé et qui n'est absolument pas prête à déménager. Ce genre de situation, je m'y suis habitué. Les trois derniers déménagements étaient exactement pareils à celui-ci côté préparation.

Pourquoi devoir quitter si précipitamment? Pourquoi avoir fait la même chose les dernières fois aussi? C'est bien simple, il n'arrive pas à payer son loyer. Pour de multiples raisons sur lesquelles je préfère ne pas élaborer, il n'a pas d'argent pour payer des choses comme de la nourriture ou son loyer. C'est plutôt difficile de savoir que son frère ne mange presque jamais même s'il est grandement responsable de son sort. Il se fait aider. Est-ce une bonne chose ou non, je l'ignore. Certains croient qu'il va s'améliorer, d'autres pensent que la seule façon de réveiller quelqu'un comme lui est de le laisser frapper un mur.

Quelle est la meilleure solution avec une personne qui a plusieurs dépendances et qui ne semble pas chercher à connaître l'apparence de son lendemain? On a souvent critiqué mon père pour l'aider et pour avoir aidé ma soeur alors qu'elle avait elle aussi des problèmes du genre à l'époque. Est-ce que ma soeur est toujours dans la rue? Non. Elle va bien, sans doute mieux que moi pourrais-je dire. Elle n'a pas frappé de murs plus rigides que mon frère ne l'a fait à présent et a quand même trouvé une sortie. Hier, je suis allé aider mon frère à déménager. Je ne savais pas si c'était la chose à faire avant d'y aller. Une fois sur place par contre, j'ai rapidement compris que c'était la solution la moins difficile pour tous. Déjà, il doit abandonner des meubles, des électroménagers et plusieurs objets personnels par manque d'espace dans sa nouvelle chambre. Si j'avais attendu qu'il frappe son mur, il aurait été dans la même situation; seulement, ses meubles auraient été volés puisque jetés à la rue par le propriétaire.

Oui, j'ai déménagé une personne qui ne paie pas, qui a des problèmes de drogues, des mêlées avec la justice, des dépendances affectives, qui dépérit chaque jour, qui n'avait rien pour déménager sinon des boîtes détrempées et qui, de plus, était trop gelée pour travailler correctement ou même comprendre ce qu'elle faisait. Le hic, c'est que cette personne, c'est mon frère. Difficile de piler sur sa bonne foi et de faire ce que tout travailleur social nous dirait de faire. Même si ce n'est pas tout à fait logique, c'est plus humain. Et si j'ai pu me retenir de lui donner de l'argent pour l'aider, j'ai été incapable de résister pour ses chats. Qu'une personne préfère de la drogue à 2L de lait, je peux comprendre. Par contre, lorsqu'une chatte qui vient d'accoucher de 5 chatons ne mange pas, je ne peux m'empêcher d'aider celle-ci et ses bambins. Mon petit frère m'a parlé d'enfants... j'espère qu'il réalisera que sur s'il continue de marcher en cette direction, cette éventualité fera souffrir de gens qui n'ont aucun pouvoir, comme ses chats. Je peux me détacher de la situation, je peux même l'ignore pendant 2 mois sans difficulté. Seulement, lorsqu'une personne dépend de quelqu'un à problèmes, elle ne peut fermer les yeux. C'est un peu pour cette raison que tous devraient les ouvrir, même s'ils ne sont pas concernés ne serait-ce que pour comprendre ce qui se passe autour d'eux.


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1 juin 2009

Ma candela

Hier, à mon retour de Sherbrooke, j'ai pu admirer ce joli coucher de soleil. Bien que la qualité d'un cellulaire ne permet pas de représenter clairement la beauté de ce moment, j'ai réussi à garder un souvenir autre que mental. Le plus surprenant dans un moment tel n'est pas ce qui se passe autour de nous. Après tout, il existe des milliers d'images de couchers de soleil mieux réussies que la mienne. J'ai surtout été surpris par ma réaction face à cela. Il me semble que je n'ai pas pu réellement profiter d'un tel moment seul depuis des années.

Je m'ennuie de cette force qui me poussait plus jeune à aller me coucher dans l'herbe l'été pour regarder le ciel, la nuit comme le jour. Voilà presque 3 ans que j'ai un télescope pour ressusciter ce petit plaisir. Jusqu'à présent, il ne m'a été d'aucune aide.

Bien sûr, Sherbrooke n'est pas l'endroit pour pointer une lentille vers le ciel. La pollution lumineuse empêche toute observation des étoiles. Peut-être ai-je mal choisi mes appartements, mais sur les trois derniers, aucun ne laissait passer l'éclat des astres. Étrangement, même si cette ville se situe à quelques dizaines de kilomètres de l'observatoire du Mont-Mégantic qui ,en passant, est reconnu comme étant un leader en recherche dans ce domaine, elle est un piètre exemple de sensibilisation au problème. Vaincre ce phénomène demande peu d'effort et s'avère même rentable.

Je regarde ces cartes et réalise que la région métropolitaine a un impact de même envergure que New York... Voilà, on a réussi à me décourager du ciel et de la façon dont nous le traitons. J'en ai encore pour 3 ans avant de pouvoir me réjouir en l'observant.

Pour information, les images de ce type pour différentes parties de la Terre se retrouvent ici.


27 mai 2009

Mes excréments

J'avais parlé il y a de cela un certain temps des excréments et de toutes les réactions suscitées lorsqu'on parle de ces derniers. Je sais que certaines personnes ne veulent rien savoir de ce sujet, mais je crois que la merde mérite sa place.

D'abord, entendons-nous sur le fait que chaque personne a marché dedans durant plusieurs mois avec ses couches. Les parents, eux, vont carrément voir et nettoyer le tout. Dans certaines religions, il est interdit de regarder l'appareil reproducteur de notre conjoint et, à moins d'arguments contraires de sources convaincantes, je sais que la religion catholique l'interdisait jusqu'à tout récemment. Si on demandait l'avis de notre cher Ben XVI, sans doute n'oserait-il même pas se prononcer sur le sujet. Aujourd'hui, je ne crois pas avoir besoin de preuves pour montrer que le sexe est un peu partout dans la société. Pourquoi les besoins restent-ils encore aussi tabous? Je reste à l'exemple des parents, depuis combien de siècles voient-ils les petits cadeaux de leurs enfants? On va même les féliciter pour ce présent. Juste pour cela, la merde ne mérite-t-elle pas d'être une chose banale, simple et publiquement discutée? Personnellement, ma digestion remonte à ma naissance et même avant. Durant une grande période de ma vie, j'ai eu la joie de m'occuper de la digestion de chiens et de chats.

Je dis que les excréments sont banals. En fait, c'est tout le contraire. Je vais pousser un peu mon idée de base. Ainsi, si je n'arrive pas à convaincre les gens de l'idée avancée, il sera plus facile pour eux de croire en l'idée simpliste qui semble moins méchante. L'idée s'illustre ainsi : Les excréments ne doivent pas seulement être sortis du tabou dans lequel ils se trouvent présentement, mais ils méritent carrément qu'on en discute. Ils méritent d'être un sujet commun pour connaître la vie présente d'un collègue ou d'un ami. Aussi triste que cela puisse être, c'est souvent le meilleur moniteur de santé que nous ayons. On peut savoir si une personne est stressée, malade, amorphe ou bouleversée avec une simple description visuelle d'excréments.

La médecine pousse la chose un peu plus loin. Si le sang est un bon indicateur des produits se trouvant dans notre corps, la merde reste le témoignage de ce qui s'est passé ou ce qui n'a pas passé. D'ailleurs, la médecine utilise les informations relatives aux excréments pour se donner une idée de l'état de santé de ses patients. La scatologie et l'urologie ne sont pas des sciences qui datent du 20e siècle. De nombreux médecins s'intéressaient à la chose à l'époque de Grecs. Au moyen-âge, c'était une pratique très répandue que d'analyser l'urine d'une personne pour faire son pronostic. Bon, il est vrai qu'on amputait des gens inutilement à l'époque, mais l'urologie est quand même restée et est devenue de plus en plus sérieuse. Aujourd'hui, on l'utilise principalement de manière descriptive, mais lorsque la prise de sang ne donne rien de concluant, l'analyse des selles reste une méthode efficace.

Aujourd'hui, j'ai eu le bonheur de discuter avec quelqu'un pour qui ce sujet n'était pas tabou. Il m'a conté son voyage de noces et le fait qu'il ait été malade durant ses vacances. S'il m'avait simplement dit qu'il avait mal au ventre, je n'aurais pas compris vraiment ce qui s'était passé. La discussion en serait sans doute restée là sur la maladie. Par contre, il a expliqué que ses selles étaient très molles presque liquides parfois. Comme il était curieux de voir durer un tel phénomène, il a demandé aux gens la raison. Apparemment, il ne mange jamais de fruits. Là-bas, il n'y avait que cela dans ses assiettes. Il a donc changé son régime vers le milieu de ses vacances et ça s'est quelque peu amélioré sur place. Bon il a plu et il n'a finalement pas profité de tout cela, mais peu importe. Ce que je retiens, c'est que son ouverture lui a permis d'expliquer de façon plus précise le problème et il a pu le régler.

Pourquoi chercher à cacher tout cela? Certains croiront peut-être que je suis un colon ou un pur abruti, mais je vais continuer mes blagues de merde et j'encourage les autres à le faire. Généralement, les blagues sont une transition entre un sujet tabou et un sujet socialement accepté. La religion avait une grande place dans les blagues dans le passé, lorsque le bâillon s'enlevait peu à peu. Les blagues salées de nos oncles sont insignifiantes aujourd'hui par rapport à ce qui se trouve sur internet et ailleurs. Oui, la merde n'a rien d'agréable. Oui, elle a cette couleur que peu de gens aiment. Ce n'est peut-être pas le meilleur sujet dans une conversation, mais c'est quelque chose très informatif. C'est surtout un sujet qui ne mérite pas d'être tabou. Tout le monde le fait. Peut-on en dire autant du sexe? Si parfois ça ne veut pas sortir, faites un petit effort. Discutons-en et essayons de casser cette idée que nos excréments ne concernent personne d'autre que nous. Les chiens, les chats, les oiseaux; il y en a un peu en chaque être.

P.S. Notez que je dis qu'il faut en parler ouvertement, je ne propose pas d'images-choc ou de ridiculiser quelqu'un ou une situation avec cet aspect de notre vie.

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24 mai 2009

Ma perte de temps

J'ai dit que l'homme n'était pas une machine efficace. Non seulement on ne travaille que 24% du temps dans une semaine, mais si on compte l'ensemble de la vie d'une personne, on parle de 10 à 15%. Comment peut-on se sentir utile ou même travaillant en voyant ce niveau d'inactivité si élevé?

Si certains métiers sont éreintants après 40 heures, d'autres tâches peuvent facilement se perpétuer sur 60, voire 80. De plus, il est de plus en plus facile d'exercer un métier. La plupart des travaux manuels sont remplacés par des automatismes, on rend les stations de travail ergonomiques, on essaie d'isoler les travailleurs(euses) du temps froid ou de la chaleur accablante et on vérifie de plus en plus les maladies ou les troubles chroniques qui pourraient affecter les gens.

S'il s'agissait là de machines, on pourrait facilement dire que nous sommes rendus à une étape où l'entretien est de bonne qualité. En fait, on fait carrément un entretien préventif. On fait des tests ou on lance un scanneur pour voir des débuts de bobos, on fait même des examens à chaque année pour certains qui ont la chance d'avoir un médecin de famille. On peut même laisser les gens prendre conscience des défaillances pouvant les affecter par eux-mêmes. C'est un peu comme une voiture qui vous avertirait qu'elle a une crevaison. N'est-ce pas magnifique? La médecine a fait en sorte que l'on puisse savoir qu'on est malade avant même de l'être au point d'en être malade. Oui, si on était des machines, on pourrait dire que nous sommes choyés côté entretien. Nous pouvons même nous informer nous-mêmes sur internet ou par info-santé pour vérifier si quelque chose est anormal.

Normalement, si une machine fonctionne bien, on la fait fonctionner plus souvent, plus longtemps. L'homme d'aujourd'hui travaille 40 heures, moins que la plupart de nos ancêtres. Si certains, comme les agriculteurs, font encore le double de cela, la majorité reste productive 24% du temps. Les gens profitent de plus en plus de leur temps libre. Du moins, c'est ce que l'on voudrait. Personnellement, j'ignore à quoi sert mon temps libre. Parfois j'espèrerais carrément ne pas en avoir, histoire de me sentir important. Sans être un maniaque du travail, j'aime avoir des responsabilités, des objectifs. Depuis plus d'un mois, les objectifs manquent. Je ne suis pas le seul dans cette situation. On a beau se vider l'esprit en jouant à des jeux ou en lisant, lorsqu'on relève son nez, on voit que rien n'a avancé. C'est assez dur pour quelqu'un qui aime faire bouger les choses. Si certains peuvent passer leur vie assis, d'autres aiment créer ou simplement progresser.

Je me lève, il est 10h30. Ça commence mal une journée... Je pourrais peut-être tondre le gazon de mon ex ou de mon père, ça remplirait ma journée un peu, je ferais quelque chose de bien. Finalement, je n'arrive pas à faire ni l'un ni l'autre. Bon, je peux peut-être réparer quelque chose ou installer un truc informatique... Non. Il me reste à promener le chien, ça fera toujours ça. Bon, il fait noir et il n'y a pas de lumières sur ma rue. Ça ira à demain... Finalement je n'ai toujours rien fait qui puisse me permettre de me sentir utile aux autres. Ai-je été utile à moi-même? Même pas. Demain j'irai au travail, peut-être que là-bas je pourrais me sentir utile. Bien que j'ai l'impression d'être très peu efficace et presque un fardeau, j'apprends. Un jour, j'apprendrai à être vraiment utile. Mieux même, j'apprendrai peut-être que ce désir d'être utile aux autres n'est rien d'autre qu'un trouble de personnalité qui me rend anormal et malsain. Ainsi, je pourrai passer mes soirées à regarder "Drôle et Sexy" en me dilatant la rate tout en me remémorant les bons moments des gags de juste pour rire où un homme s'est fait arroser par de la fausse urine. Je n'aurai servi à rien ni à personne, mais ça ne me dérangera plus, car je me dirai que mes vieux sentiments de culpabilité n'étaient que choses malsaines empêchant l'atteinte du bonheur.


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19 mai 2009

Mon espace vert

Après mes nombreuses critiques sur la banlieue, je dois songer de plus en plus à mon avenir dans ce lieu étrange. Je vivrai officiellement en banlieue dans 6 semaines. J'ai toujours cette inquiétude qui plane au-dessus de moi. Comment pourrais-je faire une critique constructive sur la banlieue de façon autant sinon plus prestigieuse que François Massicotte? Mes ressources en humour étant quelque peu limitées, je devrai plonger dans le noir, le sarcasme et la moquerie.

Quoi de mieux pour commencer que de parler de mon futur voisin? Un homme qui passe ses fins de semaine entières dans son garage ou dans son camion. Je suis certain que tout le monde connaît au moins un voisin dans ce genre. Personnellement, je suis plus que choyé, car j'en ai un à Shefford et un à Rock Forest. Shefford n'est pas une banlieue, c'est un développement. Un petit parc de maisons mobiles. Bien que l'endroit soit plus pauvre que la banlieue de Sherbrooke, on peut remarquer de nombreuses similitudes:
- Il n'y a pas de trottoirs dans un rayon de 1 km et plus;
- On peut entendre les oiseaux, mais leur présence n'est due qu'aux mangeoires spécialement placées pour eux;
- La moitié des citoyens aiment faire crier leurs pneus. Bon, dans le cas de Shefford, il s'agit d'un chemin de terre, donc on lance des roches et de la poussière. Pourquoi prendre une voiture? J'arrive à le faire avec mes mains...

Et finalement, les maisons sont fièrement agrémentées d'objets divers. Sans avoir vu de flamands roses, on a encore droit aux nains de jardin, aux maisons miniatures dans le jardin et aux décorations de Noël toutes prêtes à surgir de nouveau. Je me suis questionné hier sur un hibou en plastique qui flottait dans une piscine à l'aide d'une planche de contreplaqué. Aidait-il à passer la balayeuse ou diffusait-il du chlore progressivement? Non, c'était vraiment une simple décoration. Un petit hibou qui fait le tour de sa piscine juché sur une plaque 2'x2'. Bon, c'est toujours mieux qu'un flamand, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi la quétainerie a toujours une si grande place au Québec.

Un autre phénomène souvent observé en banlieue est la surexploitation. Au cours des années, on voit le terrain se faire gruger à certains endroits. On achète une piscine, on veut un garage, on magasine les cabanons, un gazébo en même temps, pourquoi pas! Finalement, il ne reste plus que quelques mètres carrés de pelouse. Certains banlieusards ont un terrain deux fois plus grand qu'un citadin, mais n'ont pas plus de verdure. "C'est un choix", "Ils ont quand même une piscine", "J'aime les hiboux moi!". On peut penser ce que l'on veut, il reste qu'on s'éloigne du principe de base qui était d'avoir un milieu moins dense. Ai-je besoin de me plaindre? Non, si je compare mon stage de l'été 2008 avec mon stage actuel, l'espace où je vis contient beaucoup plus de végétation. Ce que je trouve étonnant par contre, c'est que j'ai pu passer 4 mois l'été passé dans une petite maison, au coin de deux gros boulevards, juste à côté d'une usine de Bombardier et il y avait là des arbres centenaires et plus de vert que de gris. Le 1er juillet je m'en vais à Rock Forest, sur le terrain aux côtés du mien, un arbre de 5 ans, 10 peut-être. Une piscine, un garage, un gazébo, , trois haies de cèdres, trois voitures et une souris verte. Bon, il y a au moins une souris qui vient colorer cet endroit.


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16 mai 2009

Mon Minelli

Grosse déception aujourd'hui en allant voir les vélos de route. Comment se fait-il qu'un vélo de montagne avec des freins plus puissants, une suspension, un cadre plus rigide, des plus grosses roues et plus de vitesses coûte la moitié d'un vélo de route chez la même compagnie? Impossible de trouver un DeVinci en dessous de 900$. Chez Specialized, idem. Je crois que l'idée du vélo de route, ça ne sera pas pour cette année encore. Je peux toujours me rabattre sur les Nakamura et les Minelli, mais j'espérais une marque ayant une meilleure renommée. C'est un peu comme si j'avias acheté 2 Chevrolet Cavalier de suite. Mon père l'a fait et les deux ont laché de façon radicale. En sera-t-il ainsi pour mon second Minelli?

En attendant, que faire? J'ai mon vieux Minelli qui m'attend. Mis à part les problèmes techniques mentionnés il y a quelque temps, je dois maintenant faire quelque chose pour ma roue arrière. La chambre à air a peut-être 7 "patchs" dus à de nombreuses crevaisons. Mon pneu est très mince à certains endroits et semble vouloir rendre l'âme. De plus, la roue elle-même n'est pas tout à fait ronde depuis la journée même de l'achat. Et pourtant... il était si beau à l'achat. C'est comme un petit chaton que je connais bien. Maintenant, c'est un gros chat. Il est toujours sympathique, mais il a perdu de sa "mignonité". De plus, comme mon vélo, on ne peut pas trop jouer avec lui. Il se fatigue rapidement et nous montre son désintérêt. Je ne dis pas qu'il décide de faire grincer le métal de la suspension ou de déplacer le dérailleur de quelques millimètres dans le seul but de faire frotter la chaîne et même le plateau incessamment sur ledit dérailleur, mais son message est assez clair, il s'en va manger ou dormir. Adieu humain!

Que fait-on avec un vieux vélo? Que fait-on avec quoi que ce soit qui ne nous est plus d'utilité? Lorsqu'on commence à perdre son temps et son énergie sur problèmes par dessus problèmes, on est tenté de laisser tomber. Certains s'acharnent et continuent d'entretenir les choses qui ne fonctionnent pas. Certains laissent traîner jusqu'au jour où ils ont complètement oublié. Certains vont carrément baisser les bras, jeter tout cela par-dessus bord et espérer pouvoir recommencer à neuf. Pourquoi vouloir garder quelque chose qui n'est pas fonctionnel? On a beau être ingénieur, certaines choses ne se réparent pas. On peut mettre un petit diachylon et augmenter sa durée de vie de quelques jours, mais à quoi bon tout cela? Que sauve-t-on finalement en traficotant une chose inutile? N'est-ce pas nuisible puisqu'il s'agit là d'une perte de temps?

Si je me débarrasse de mon Minelli, on pourra le faire fondre et en fabriquer un meilleur. Le chat... on le garde, il reste plus que sympathique. De plus, je ne suis pas assez cruel pour faire fondre un chat. Chaque jour je fais le choix de donner une journée de plus à mon vélo. Chaque jour, il évite la fonte. Manque de courage, manque de volonté, manque de moyens? Je l'ignore. Je regarde les autres, je les admire. Ils sont beaux. Certains semblent même n'avoir aucune soudure, tout est caché. Ils sont là, dans les magasins, sur les routes, dans les appartements. Ils n'ont pas de problèmes. De toute façon, s'ils en avaient, leurs pièces sont conçues pour être réparables. Mes pièces à moi sont jetables. Elles ne sont pas démontables et elles sont souvent irremplaçables. Il a fallu que le guidon de mon dernier Minelli se fende en deux parties avant de me décider à en acheter un autre. Pire que ça, il a brisé en septembre et j'ai attendu avril. Je roulais avec une moitié de guidon. La seconde était dans ma main droite et me servait uniquement pour les freins et les changements de vitesse. Comme elle n'était plus reliée, pas moyen de me diriger avec celle-ci.
Notez que la photo n'est pas la mienne, je n'ai malheureusement pas de souvenir visuel de ce merveilleux moment de ma vie.

J'attends les cas critiques avant de jeter l'éponge. Aujourd'hui, comme chaque jour, je me demande si c'est assez critique pour le faire.


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13 mai 2009

Mon ISS

Le Canada a maintenant deux astronautes de plus. Cet après-midi, l'agence spatiale canadienne a dû faire un choix parmi plus de 5300 candidats. De ce nombre, le Québécois David St-Jacques et l'Ontarien Jeremy Hansen ont trouvé un travail très rare. J'ai toujours ri lorsque j'étais jeune et qu'on me disait que je pourrais devenir astronaute. Pour ceux qui ne le savent pas, le Canada n'a eu que 10 astronautes à son service (12 maintenant). La première mission ayant eu lieu en 1984, on compte donc 12 Canadiens en 25 ans. C'est un peu comme dire: Tu pourrais devenir premier ministre du Canada ou du Québec, il y en a eu 7 de chaque sur la même période. J'ai des ambitions, mais je sais quand même les limiter. Bien que le métier d'astronaute est stimulant, rempli de défis et plus que prestigieux, je sais ne pas avoir les pré-requis pour le poste. La preuve est là, il suffit de voir l'attitude et le CV des 2 astronautes sélectionnés. Je risque davantage de me retrouver derrière les consoles que derrière le tableau de bord.

L'Agence Spatiale Canadienne (ASC) reste malgré tout un endroit plein de défis. Imaginez, vous avez une structure qui se retrouve dans un environnement sans air, sans pression, sans poids. Vous avez une plaque de métal. Sa moitié gauche est exposée au soleil et perçoit une température de 150°C. Quelques centimètres à côté, la même plaque est derrière l'ombre de la Station Spatiale Internationale (ISS en anglais). Résultat? Elle perçoit une température de -150°C. Un beau défi? Les personnes qui travaillent là-bas doivent en voir des dizaines du genre. Bien entendu, il y a toujours cette petite anecdote des savants Américains qui cherchaient un moyen pour que les astronautes soient en mesure d'utiliser un stylo en apesanteur. Comme l'encre ne coule pas comme elle le fait sur Terre, ils auraient investi 12 millions de dollars pour y arriver. Les Russes, de leur côté, auraient utilisé un crayon à mine, tout simplement. Remarquez, que la réalité est différente, le crayon qui fonctionne à l'envers de la gravité (ou sans gravité) n'a coûté que 1 million à l'époque.

Quels défis vois-je de mon côté? Un peu les mêmes. Deux plaques d'aciers avec une température de 11°C dans le centre. À l'extérieur, on a de l'eau à 0°C d'un côté et de l'air à -30°C de l'autre. Bon, on est très loin de la navette spatiale, mais on n'a pas le même budget aussi. Bien entendu, en tant que stagiaire, on ne me demande pas de trouver la solution, mais juste de voir comment les autres y sont parvenus. Qu'en sera-t-il plus tard? Vais-je pousser mes limites comme l'ont fait ces deux astronautes? Vais-je même pouvoir résoudre ce genre de problèmes ou vais-je m'en tenir à de petites tâches administratives et faire quelques demandes d'achat et d'expertise? C'est au choix. On a la force de nos ambitions. Disons que pour une fois j'ai un stage intéressant, j'ai un modèle et j'ai des défis.

Les défis n'ont pas fait parti de mon quotidien. La plupart de mes réalisations demandaient patience et détermination. Si c'est un défi pour certains, pour moi c'est devenu du quotidien. C'était normal de faire des efforts pensés, planifiés. Par contre, c'était rare de devoir en faire sans avoir la moindre idée de ce qui arriverait. Il faut dire que l'école donne une bonne idée de la solution. L'armée vous demande simplement de travailler. Comme on le répète si bien là-bas: "Vous n'êtes pas payés pour penser!". Notons que c'est à prendre avec une oreille distinguant le sarcasme de la franchise. Les défis d'un emballeur dans une épicerie... n'en parlons même pas. Cette fois, j'en vois de véritables et j'ai envie d'en avoir d'autres, peut-être même encore plus difficiles à résoudre. On quitte le 50cc de Mario Kart et on essaie le 100, ira-t-on jusqu'au 150? En gros, il s'agit de doser notre volonté et notre capacité. Pour l'instant, traçons des plans techniques et réfléchissons-y. Je me vois difficilement doser tout de suite tout cela. Me connaissant, ça risque d'être un ajustement en temps réel. J'essaie le 100. J'essaie ensuite le 150. Si je perds mes 40 premiers circuits, je retourne me pratiquer en 100 quelque temps.


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11 mai 2009

Mon T2

Grand départ dans quelques heures (bon, je m'en vais à 70 km de chez nous en fait). Après 9 entrevues, presque 10, j'y suis enfin; mon deuxième stage en ingénierie. Le hasard fait bien les choses. Après une longue série d'échecs qui aurait pu jeter n'importe qui par terre (plus de 50 CV envoyés, 8 entrevues échouées), je me retrouve finalement avec ce qui me correspond le mieux, ce qui me plaît réellement. On nous dit de ne pas s'attendre à grand-chose, on nous prépare même à aller aux pires endroits, à faire les pires tâches. Les rumeurs courent : «Si tu vas travailler dans les mines, les syndiqués vont certainement te faire le coup de remplir tes bottes avec de la terre» ; «Si tu vas dans l'entreprise X, tu vas te ramasser avec le "chicken shit", on va te donner de la job de paperasse, ça va être la même tâche pendant 4 mois» ; «Écoute... là-bas, les ingénieurs sont très mal vus, tu devrais essayer de passer inaperçu autant que possible».

Finalement, avec quoi vais-je travailler? Avec mes mathématiques, avec des dessins techniques. Création de pièces, analyses de structure, mise en plan, etc. Je reste encore surpris de pouvoir faire quelque chose que j'aime. Le plus surprenant est que je n'aurais jamais cru aimer ça. En fait, le dessin technique est la chose que je craignais le plus avant de commencer mon BAC. Le dessin... J'ai joué de la musique classique avec une clarinette pendant 4 ans pour éviter de faire du dessin! J'ai fait deux heures d'arts plastiques en secondaire un ai j'ai compris tout de suite. On nous demandait de créer un dessin avec perspective. Comme peu de gens savent de quoi il s'agit, on nous donne l'exemple d'un chemin de fer. Il se perd petit à petit à l'horizon. Jouant de toute ma créativité, de mon talent artistique et de ma règle, je décide de tracer un chemin de fer qui se perd petit à petit à l'horizon. Un "D"... bon je le méritais. Quelles options me sont offertes?

On cogne à la porte. Ce sont deux musiciennes. Elles recrutent. Il manque de gens à l'Académie. Voilà ma porte de sortie. Je signe et m'éclipse à vie du dessin, du moins c'est ce que je croyais. J'ai réalisé que je n'avais pas de créativité artistique et encore moins de talent. Toutefois, j'ai bel et bien une règle. Si elle n'est pas appréciée en arts, elle l'est en dessin technique. Je réaliserai à quel point j'aime reproduire et créer virtuellement les choses à ma première session d'université. Si la règle est le pire ennemi d'un portrait et des natures mortes, elle est plus qu'utile dans le dessin technique. Non seulement les pièces sont fabriquées de façon géométrique, mais elles ont aussi des dimensions bien standardisées.

Une peinture peut servir d'orientation, d'inspiration. Léonard de Vinci avait dessiné de nombreux objets sans jamais les créer. Qu'il s'agisse d'ailes, de vis volante, de bicyclette ou de machine à polir les miroirs, il les dessinait avec grande précision. Toutefois, il est impossible de reproduire le fruit de son imagination. On peut s'en approcher, s'en inspirer, rien de plus. Bien sûr, on peut l'admirer et s'en émerveiller, mais du côté pratique, comment fabriquer cela? Comment peut-on demander à un ordinateur de le faire pour nous? Comment valider son modèle grâce aux lois de la physique? C'est impossible. Il n'y a rien de mathématique dans l'art, il n'y a que du génie.

L'ingénierie n'est pas le génie, c'est la réalisation du travail d'un génie. Ce sont les détails techniques, les dessins techniques. Ceux qui servent de manuel et non pas de modèle. Cet été, je m'en vais créer des manuels. Je n'ai pas à me plaindre, j'adore cet aspect. Il permet d'améliorer les choses et de les tester. Par contre, j'ai bien hâte de mettre mon génie en oeuvre et laisser l'ingénierie aux autres. Il me faudra quelques années d'analyse et de travail, mais j'ai l'espoir de m'amuser plus tard et de voir si mon imagination est meilleure qu'en cours d'arts plastiques.


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8 mai 2009

Mon non-verbal 2

J'ai beaucoup parlé de réception, mais qu'en est-il de la projection? Si le verbal ne représente qu'une mince partie de l'information, il est extrêmement difficile de bien s'exprimer sur un blogue, sur MSN ou par courriel. Est-ce la raison pour laquelle mes billets et mes courriels sont toujours aussi longs? Parce que j'ai envie d'être clairement compris? Fort probablement. Un courriel laisse une trace, une preuve. Toute erreur doit être justifiée avec de solides arguments. Lors d'une conversation, un malentendu est facilement réglable. Il suffit de dire que ce n'était pas ce qu'on voulait dire. Parfois, on peut se reprendre avec un petit sarcasme. Certaines personnes vont vous citer mot pour mot ce qu'elles ont dit dans le passé, ou du moins ce qu'elles sont convaincues d'avoir dit. Cette méthode est vicieuse, elle sème le doute de soi-même et confère une grande puissance à l'orateur puisqu'il semble confiant, réfléchi et sensé. Bref, on peut s'en sortir ou revenir en arrière, car il n'y a pas de preuves. Pour cette raison, certaines personnes n'apprécient pas les courriels, je prends pour exemple les professeurs (eh oui, encore). Je ne connais pas un professeur qui a privilégié le courriel aux rencontres individuelles ou téléphoniques. Ainsi, on évite toute confusion, pas besoin de peser chaque mot ou de vérifier les principes. Certaines personnes ont encore plus peur que moi d'être mal comprises dans un courriel et vont passer près d'une heure pour répondre à un étudiant. Au téléphone, ça aurait été l'affaire de 5 minutes.

Ce qui fait que j'aime tant le verbal c'est que c'est sans doute le moyen de s'exprimer le plus réfléchi. Non seulement il laisse sa marque, mais en plus il permet le plus grand contrôle. Il est plus facile de mentir avec ses mots qu'avec ses yeux. Ce n'est pas l'exemple le plus glorieux, mais quand je pense que ça reflètera bien la suite de mon idée. Quand nous sommes jeunes, on contrôle mal toute communication. Il nous est impossible de mentir correctement à nos parents. Notre ton et notre regard qui se détache sont très traîtres. On lance alors de grands "Noooooonnnn". Ce n'est que plus tard qu'on prend un ton plus convaincu, quand on apprend que le fait d'avoir confiance en ses arguments aide fortement à mentir. Ensuite, si vous voulez devenir un expert en mensonge, on vous apprendra à contrôler vos mouvements. On vous dira de ne pas vous toucher le visage, de ne pas mettre les mains dans les poches, ne pas vous dandiner. Bref, on vous dira comment faire croire à 7 millions de personnes que l'idée de vous prendre pour un autre 4 ans permettra au Québec d'être la seule région du monde qui ne subira pas les effets de la récession.

En gros, on le comprendra, j'aime le verbal, car c'est le seul aspect que je contrôle bien. Et encore, je ne le contrôle qu'à l'écrit; à l'oral, c'est encore plutôt risqué. Retard, manque de pratique, manque de confiance? J'ignore la cause de cela. C'est probablement un mélange des trois. Ce que je sais c'est que si mon oral va si mal, c'est dû à ce manque en paraverbal et en non verbal. Les entrevues sont un bel exemple. Généralement, ça va très bien au téléphone, je suis mieux coté qu'en personne. Peut-être que mon dégoût de cette surproduction et de cette idée de prospérité et d'abondance se fait sentir? Remarquez, si j'avais eu une entrevue chez Imperial Tobacco, ça aurait été pire...

Mais comment puis-je contrôler mon non verbal si ce n'est pour mentir? J'ai toujours pensé que la grande force du non verbal était son authenticité. C'est le côté enfant, ce sont nos sentiments réels. Dans un sens, j'ai envie de pouvoir contrôler cet aspect, j'ai envie de pouvoir montrer à la personne que j'aime que c'est vrai, j'ai envie de montrer que, oui, j'ai envie de faire telle activité, que je suis heureux de voir une amie. Parfois, ça marche, pas toujours. Est-ce que ça veut dire que même si je me convaincs d'être enthousiaste, ça n'est pas le cas? J'ai eu, permettez-moi l'expression, la "chance" de vivre plusieurs mois avec quelqu'un sans énergie, sans ressources et donc sans masque. Le cancer occasionne certainement plus de douleurs et de peine qu'une personne ne devrait subir durant toute une vie, mais il permet aussi de se mettre à nu. Il y a énormément à dire là-dessus, mais ce n'est pas mon but aujourd'hui. Je n'ai jamais cru davantage à la sincérité d'une personne qu'à ce moment. Pour moi, contrôler son non verbal est un atout majeur pour communiquer, mais c'est aussi contre-nature. Comme je l'ai spécifié, le non verbal est un amas de messages importants qu'on peut décoder. Si l'on traite ce signal avant de l'envoyer il perd toute sa valeur.

Notre langue, nos mots et notre ton font de nous des êtres humains qui peuvent penser, analyser, discuter. Mon non verbal restera brut. Je n'ai pas envie de mentir par mon corps, ma voix peut très bien le faire. Ce qui pourrait être intéressant, c'est de contrôler le débit d'informations. J'ai longtemps appris à limiter celui-ci. C'est pratique dans certains cas, mais on désire parfois montrer nos véritables sentiments. La neutralité n'a pas que des avantages, on s'en doutera; le sur-enthousiasme non plus. Vais-je vraiment m'empêcher de me gratter le nez? J'aime rester moi-même. Seulement, j'ai peur d'être trop moi-même. J'ai aussi peur de n'être rien. Il serait temps de savoir ce que je veux...


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5 mai 2009

Mon non-verbal

J'imagine que tout le monde en a déjà entendu parler, mais il existe différentes méthodes d'expression. Ce blogue est verbal. On s'en doute, il existe peu d'autres méthodes disponibles avec un clavier. On se contente de mots. Remarquez, je peux utiliser ma webcam ou mes micros pour lancer des cris de pirate si je le désire. Dans mon verbal, il n'y a pas de "paraverbal". Certains considèreraient les points d'exclamation, les virgules et les trois points comme une forme d'expression paraverbale, mais on est loin de l'idée même. Pour moi, le paraverbal n'a pas de langue et pas de syntaxe. C'est le langage qu'on a l'habitude de prendre avec les bébés ou les animaux. Non pas qu'ils sont stupides, mais plutôt parce qu'ils n'obéissent à aucune règle, aucune coutume. On peut traiter son chat de sale félin obèse, si on le lui dit sur un petit ton amical, voire admirateur, il appréciera. En fait, ce n'est rien d'autre que la sonorité qui l'intéressera.

Il existe également, on s'en doutera, le non verbal. Une chose involontaire -ou non- qui, semble-t-il, donne l'essentiel de l'information. On lui accorde souvent entre 50 et 70% dans l'importance d'une conversation. Certains montrent ce chiffre à 90%. Pourquoi? C'est un bruit blanc. Définissons d'abord le bruit blanc. Plus rare de nos jours avec la télévision numérique, c'est ce bruit qu'on entend sur un poste hors d'ondes. Il vient généralement accompagné de la "neige" du téléviseur. Le bruit blanc est comme la lumière blanche, un amas de fréquences dans le domaine audible/visible et un peu au-delà. Est-ce une panoplie d'informations inutiles, un signal important brouillé ou plutôt différents signaux de valeur qui, mis ensemble, ne semblent donner aucun sens? Si certaines personnes pensent que le bruit blanc humain donne 90% de l'information utile, alors j'opte pour le troisième choix. Seulement, je dois admettre que certaines personnes ont de bien meilleurs décodeurs que moi.

Le langage non verbal n'est pas problématique lorsqu'il n'est pas remarqué ou lorsqu'il est incompris. On se doutera que si quelqu'un vous lancer des regards passionnels et que vous ne remarquez rien, les risques que quelque chose de fâcheux s'ensuive sont limités. Dans le cas contraire, si quelqu'un envoie une multitude d'informations non verbales comme quoi votre petit jeu de drague devrait cesser et que vous être incapables de décoller votre regard de sur vous-même et de votre grande confiance, ça peut être un peu plus gênant. L'émetteur des signaux devra probablement recourir au verbal étant donné que les signes, aussi peu subtiles puissent-ils être, ne sont pas compris. On perd quoi dans ces cas-là? Une heure plaisante dans une soirée? Une heure pour expliquer verbalement à quelqu'un qu'il doit disparaître? On vit environ 700 000 heures dans une vie. Avec le salaire minimum à 9$/heure, c'est comme si on enlevait 1$ à une personne qui travaille 40 ans à 40h/semaine. (Eh oui, chaque heure de notre vie ne vous rapporte pas plus de 1$ CAN, du moins, pour les 300 000 Québécois(es) qui se battent chaque année pour avoir un salaire qui puisse refléter la réalité de l'inflation du coût de la vie.)

Le gros hic dans le non verbal, c'est lorsqu'il est mal compris. Si vous n'avez pas, tout comme moi, le super décodeur qui comprend tout et qui vient naturellement ou avec l'expérience, mieux vaut s'abstenir de tout commentaire. À force de gaffes, il serait même bon de fermer les yeux de temps en temps et ignorer ce qui semble être un signal. Mes "kicks" découlent directement de mauvais décodages. Mes impressions non-cessantes d'avoir donné la meilleure entrevue possible aussi. Combien de gaffes, de faux espoirs, d'âneries dites et de culpabilité s'ensuivant me faut-il pour arrêter? Suis-je masochiste?

La réalité c'est que si je restais sur les canaux déjà décodés, ma vie serait ennuyante. Comme je dis, le bruit blanc est une énorme source d'informations. Mieux encore, on peut le voir très facilement. Le seul problème, c'est qu'on doit le décoder. Plusieurs scientifiques cherchent de l'information cachée de l'Univers. La matière noire, l'énergie noire, on ignore ce que c'est, mais on essaie de lui donner un nom. La seule chose que l'on sait, c'est qu'il y a des espaces vides dans nos feuilles de données. Il est extrêmement difficile de chercher une chose quand on ignore tout d'elle. Le bruit blanc humain existe et on sait ce qu'on peut en soutirer comme type d'information. Observons les grands faire, essayons ensuite de les imiter. Si on frappe un mur, c'est qu'on a avancé.