13 mai 2009

Mon ISS

Le Canada a maintenant deux astronautes de plus. Cet après-midi, l'agence spatiale canadienne a dû faire un choix parmi plus de 5300 candidats. De ce nombre, le Québécois David St-Jacques et l'Ontarien Jeremy Hansen ont trouvé un travail très rare. J'ai toujours ri lorsque j'étais jeune et qu'on me disait que je pourrais devenir astronaute. Pour ceux qui ne le savent pas, le Canada n'a eu que 10 astronautes à son service (12 maintenant). La première mission ayant eu lieu en 1984, on compte donc 12 Canadiens en 25 ans. C'est un peu comme dire: Tu pourrais devenir premier ministre du Canada ou du Québec, il y en a eu 7 de chaque sur la même période. J'ai des ambitions, mais je sais quand même les limiter. Bien que le métier d'astronaute est stimulant, rempli de défis et plus que prestigieux, je sais ne pas avoir les pré-requis pour le poste. La preuve est là, il suffit de voir l'attitude et le CV des 2 astronautes sélectionnés. Je risque davantage de me retrouver derrière les consoles que derrière le tableau de bord.

L'Agence Spatiale Canadienne (ASC) reste malgré tout un endroit plein de défis. Imaginez, vous avez une structure qui se retrouve dans un environnement sans air, sans pression, sans poids. Vous avez une plaque de métal. Sa moitié gauche est exposée au soleil et perçoit une température de 150°C. Quelques centimètres à côté, la même plaque est derrière l'ombre de la Station Spatiale Internationale (ISS en anglais). Résultat? Elle perçoit une température de -150°C. Un beau défi? Les personnes qui travaillent là-bas doivent en voir des dizaines du genre. Bien entendu, il y a toujours cette petite anecdote des savants Américains qui cherchaient un moyen pour que les astronautes soient en mesure d'utiliser un stylo en apesanteur. Comme l'encre ne coule pas comme elle le fait sur Terre, ils auraient investi 12 millions de dollars pour y arriver. Les Russes, de leur côté, auraient utilisé un crayon à mine, tout simplement. Remarquez, que la réalité est différente, le crayon qui fonctionne à l'envers de la gravité (ou sans gravité) n'a coûté que 1 million à l'époque.

Quels défis vois-je de mon côté? Un peu les mêmes. Deux plaques d'aciers avec une température de 11°C dans le centre. À l'extérieur, on a de l'eau à 0°C d'un côté et de l'air à -30°C de l'autre. Bon, on est très loin de la navette spatiale, mais on n'a pas le même budget aussi. Bien entendu, en tant que stagiaire, on ne me demande pas de trouver la solution, mais juste de voir comment les autres y sont parvenus. Qu'en sera-t-il plus tard? Vais-je pousser mes limites comme l'ont fait ces deux astronautes? Vais-je même pouvoir résoudre ce genre de problèmes ou vais-je m'en tenir à de petites tâches administratives et faire quelques demandes d'achat et d'expertise? C'est au choix. On a la force de nos ambitions. Disons que pour une fois j'ai un stage intéressant, j'ai un modèle et j'ai des défis.

Les défis n'ont pas fait parti de mon quotidien. La plupart de mes réalisations demandaient patience et détermination. Si c'est un défi pour certains, pour moi c'est devenu du quotidien. C'était normal de faire des efforts pensés, planifiés. Par contre, c'était rare de devoir en faire sans avoir la moindre idée de ce qui arriverait. Il faut dire que l'école donne une bonne idée de la solution. L'armée vous demande simplement de travailler. Comme on le répète si bien là-bas: "Vous n'êtes pas payés pour penser!". Notons que c'est à prendre avec une oreille distinguant le sarcasme de la franchise. Les défis d'un emballeur dans une épicerie... n'en parlons même pas. Cette fois, j'en vois de véritables et j'ai envie d'en avoir d'autres, peut-être même encore plus difficiles à résoudre. On quitte le 50cc de Mario Kart et on essaie le 100, ira-t-on jusqu'au 150? En gros, il s'agit de doser notre volonté et notre capacité. Pour l'instant, traçons des plans techniques et réfléchissons-y. Je me vois difficilement doser tout de suite tout cela. Me connaissant, ça risque d'être un ajustement en temps réel. J'essaie le 100. J'essaie ensuite le 150. Si je perds mes 40 premiers circuits, je retourne me pratiquer en 100 quelque temps.


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2 commentaires:

Annabelle a dit…

Hey Sam,

laisses-moi te dire que le défi est nécessairement source de motivation, donc intérêt pour le travail et joie de vivre hehe ;)

ps : j'espère que ton déménagement s'est bien passée !

@ +

Annabelle

Samuel a dit…

Merci de tes encouragements. J'imagine qu'après avoir vu les défis des turbines de Pratt, l'envie de les résoudre se fait sentir. =)

P.S. Je n'ai déménagé que du linge. Il reste encore plusieurs trucs à l'appart. Vive la "molo"ssité.

Bon week-end!