29 mars 2009

Ma faute

Que diriez-vous à une amie qui se sent coupable d'avoir perdu son copain? Une amie qui est persuadée que cette personne était parfaite, sans reproches. Une amie qui croit que si elle avait changé, la relation aurait pu marcher. Bref, quelqu'un qui croit que tout est de sa faute. Je vous pose sérieusement la question, car moi je n'ai pas la réponse. De toute façon, s'il y avait une réponse toute simple, parfaite, elle ne voudrait sûrement pas l'entendre. Il est possible de forcer quelqu'un à nous entendre, mais jamais à nous écouter.


Mes conseils ne sont pas ceux d'un sage. Pas plus qu'aucun autre. Je ne suis pas la personne qui a le mieux réussi ses relations, mais je sais toutefois que ce n'est pas une bonne idée de mettre le blâme sur nous autant que c'est une mauvaise idée de tout lancer sur l'autre. J'ai une logique ancrée dans ma tête pour ce qui est des relations. Au début, tout va bien, je crois que c'est plutôt général et que tout le monde est d'accord sur ce point. Après un certain temps par contre, il faut trouver des défauts chez l'autre personne. Trois. Si vous considérez la personne encore comme une personne parfaite, vous êtes encore éblouis, tant mieux pour vous, mais il faudra remettre les pieds sur terre un jour. Bref, vous trouvez trois défauts. Par de petits défauts tels que: il laisse traîner son linge, mais plutôt des valeurs, des méthodes, des approches. Une fois ces trois défauts trouvés, demandez-vous: Puis-je vivre avec ces défauts? La réponse risque d'être «oui» pour la personne que vous aimez. Transposez les mêmes trois défauts à un ami proche et voyez si vous le détesteriez pour ces défauts. Une fois qu'on trouve la personne qui peut avoir des défauts, qu'on les accepte et qu'elle accepte les nôtres, alors c'est sur une bonne voie.

C'est plutôt drôle, car j'ai recommandé cet exercice à une amie un jour. Elle voyait encore son copain comme l'être idéal. J'admets qu'il avait de grandes qualités, mais peu de gens les voyaient véritablement. Elle a commencé à s'ouvrir un peu les yeux et voir ce qu'elle acceptait pour une autre personne. Elle m'a appelé le soir pour me dire qu'elle était rendue à 2 pages. Croyez-moi, il s'agissait vraiment de choses qu'elle n'aurait pas acceptées avant de le connaître. Ça n'a pas marché avec lui. Elle a retenté l'exercice avec un autre et à ma connaissance ça va plutôt bien.

Je l'admets, je suis encore plutôt jeune. Mon expérience relationnelle est plutôt limitée. Je suis désolé si cela dérange un public plus âgé que moi. Par contre, j'ai un énorme avantage quand on me dit que ça va mal. Je suis du côté non affecté par la blessure. Je peux rester rationnel, décider d'ajouter mon expérience personnelle ou non, décider si je dois changer les idées de l'autre personne ou lui montrer ce qu'elle fait. Cette approche est malheureusement interdite pour un psychologue. Il ne peut pas vraiment faire de jugement, de commentaires ou même dire « C'est de SA faute cet événement-là!». Mon amie qui a écrit 2 pages m'avait dit:
Avoir un ami comme toi c'est faire l'économie d'un psychanalyste. Tu trouves toujours un moyen de régler mes problèmes, mais pas les tiens.

C'est vrai. Lorsqu'il s'agit de mes problèmes, je suis du côté affecté. J'ai besoin d'aide à ce niveau là. De plus, je dois l'accepter. Mes problèmes sont très profonds, plus que je ne le croyais. C'est un peu pour ça que j'ai commencé ce blogue, mais ce n'est pas de ça dont je vais parler aujourd'hui. D'ailleurs, je risque fort d'en parler par petits segments au travers d'histoires de don de sang, de Forces Canadiennes et de la ville de Sherbrooke. Aujourd'hui, je voulais simplement dire une chose. Tout, tout, mais absolument TOUT est un mélange indéchiffrable. Une balle de tennis qui frappe un mur ne peut même pas être décrite exactement. Il y a déformation, pertes de chaleur, bruit, frottement qu'on peut observer et quantifier à peu près, mais il y a aussi un effet tunnel disponible (voir photo pour les curieux). Ce n'est pas de la science-fiction, c'est juste très peu probable pour un objet de cette masse. Les électrons le font très bien eux et vous en avez la preuve avec les détecteurs de fumée. Bref, si vous avez l'impression que vous pouvez résumer un échec en amour par votre simple faute ou par la faute de l'autre, c'est une grossière erreur. Personnellement, je crois que les causes de mon dernier échec se résument à:

- Qui je suis
- Qui elle est
- Le mélange des 2
- Ma motivation
- Les circonstances générales
- Ma famille
- Mes amis
- Sa famille
- Ses amis
- Nos valeurs
- Nos aptitudes
- Mes gaffes
- Ses répliques
- Nos passions
- Le contexte socio-économique
- Les animaux
- Tout le reste

Je pourrais justifier chacun d'entre eux sans difficulté. Suis-je une mauvaise personne? Non. Par contre, je peux tenter d'améliorer certains points. Si certains trouvent que je suis une mauvaise personne, ce n'est valide que pour eux et pour les gens qui partagent leurs valeurs. On a tous du mauvais en soi. L'important c'est de montrer notre bon côté aux bonnes personnes. Pour le reste, on se débrouillera.


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26 mars 2009

Ma peinture à l'huile

Avant d'entreprendre quoi que ce soit, je tiens à préciser qu'il se peut que ce message n'ait aucun sens. Il se peut que je parte dans une direction et perdre mon idée principale, enfin, plus que d'habitude. Aujourd'hui, j'ai la joie d'inhaler je ne sais combien de gallons de peinture à l'huile. L'appartement en bas est complètement repeint et malgré les odeurs d'huile, personne n'a pensé ouvrir une fenêtre. Enfin, au pire je ne me réveillerais pas demain.


La peinture à l'huile synthétique est principalement composée d'éléments pétrochimiques. Ces éléments sont bien entendu néfastes pour vous et pour l'environnement. En fait, un gallon de peinture pollue plus qu'un gallon d'essence. La fabrication est très couteuse en énergie et la quantité d'ingrédients nécessaires ne facilite en rien le processus. Comme elle est utilisée dans des maisons, j'explique encore mal pour quelle raison elle est permise. On y retrouve plusieurs solvants chimiques qui sont très volatiles (qui s'évaporent facilement) et qui risquent de causer des dermatoses ou des intoxications. Il existe des peintures à l'huile naturelle, plus rares certes, mais avec très peu de dangers. Sinon, si vous êtes comme moi, enlevez donc cette vieille couche de peinture à l'huile sur vos murs quand vous arrivez dans un nouvel endroit et posez de la peinture à l'eau à la place. Certains diront que la peinture à l'huile c'est plus beau que la peinture à l'eau. De mon côté, si je veux voir quelque chose de joli, je regarde dehors ou un visage amical. C'est toujours mieux qu'un mur et ça ne pollue absolument pas.

J'ai parlé il y a 3 semaines environ d'un stage. Je ne suis toujours pas revenu sur ce sujet. La raison est fort simple. Je suis toujours en attente. Il faut croire que peu de patrons de grandes entreprises ont lu mon blogue. Les malheureux, ils n'ont pas pu voir mes bonnes recommandations pour ce qui est de l'innovation. Voilà donc le résultat: après 4 entrevues, toujours rien. Je suis le 2e, 3e, 5e et 6e choix. Enfin, je n'ai pas vraiment hâte non plus d'aller en entreprise. Rendu à cette étape, je crains de ne pas pouvoir toucher à un projet intéressant. Pourquoi devrait-il être intéressant? Disons que ma génération est du genre : "Vélo, Super Boulot, Vie perso". Un peu plus environnementalistes que la génération précédente, on désire avoir un emploi stimulant, le salaire n'est pas toujours la première motivation. Après le travail, on pense à nous. On veut une famille, des amis, une vie. Serai-je un mauvais travailleur simplement parce que je suis individualiste? Non, j'aime ce que je fais, c'est une passion. De plus, même si je pense à l'intérieur, plus que le fait mon père ou ma mère, j'aime transmettre mes idées, défendre mon point de vue, faire évoluer les choses.

Il y a toutefois une chose qui me déplaît énormément dans mon boulot. Il y a très peu de femmes. Je ne dis pas ça parce que je suis un maniaque sexuel ou un soupirant éternellement en désir d'amour, mais plutôt parce que ce manque de diversité a de nombreux impacts néfastes sur le travail. Oui, c'est traditionnellement un métier de gars, ce sont des maths, ce sont des roulements, des engrenages, il y a de l'huile et des plans techniques. Par contre, il y a des humains derrière chacune de ces machines fabriquées. Généralement, les hommes pensent moins à cela. Ils veulent un maximum de précision et d'efficacité. J'ai récemment lu un article sur la dominance des femmes en médecine. Elles apportent beaucoup aux patients et à la méthode. On y dit que généralement, elles vont offrir un meilleur service au patient. Le médecin, lui, va (encore généralement) préférer faire des recherches ou analyser un cas de façon logique, scientifique. Le problème qu'on évoquait était qu'avec cette dominance du bien-être du patient, on risque de faire évoluer un peu moins rapidement la science. En génie mécanique, le problème est au niveau des conditions de travail.

Ce qui est d'autant plus dommage c'est lorsque je vois mon amie qui a de la difficulté avec les cours. C'est vrai que les cours sont très scientifiques, avec un raisonnement mathématique. Elle croit malheureusement que par ses résultats, elle risque d'être une moins bonne ingénieure. Je ne sais pas si vous voyez les choses comme moi, mais j'ai l'impression qu'en ce siècle, on cherche principalement des personnes qui sont capables de partager leurs idées, de discuter et de finalement trouver une bonne solution. On ne demande plus aux gens de simplement faire leur travail et de garder leurs opinions pour eux. On va même jusqu'à les motiver à partager leurs impressions pour avoir une vue d'ensemble. Même dans une entreprise qui fabrique des boîtes de carton on peut observer cela. On commence finalement à réaliser que nos techniciens, nos opérateurs et nos mécaniciens s'en vont à la retraite. Qu'avons-nous à offrir au jeune qui le remplacera? Rien. L'expérience part avec le retraité. Son successeur devra faire ses propres découvertes même si elles ont été vécues dans le passé par un autre. C'est navrant. Je l'ai déjà dit, nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants. Seulement, il se peut que quelques générations n'aient pas partagé leur expérience comme il l'aurait fallu. De toute façon, il est probable que notre génération ne voudrait pas l'écouter. Tant pis, on recommencera. On mettra de la peinture à l'huile sur nos murs pendant encore 20 ans avant de réaliser que les recherches effectuées avant même que nous ne soyons nés avaient démontré la toxicité d'un petit 3.78 L. Espérons seulement qu'entre nous, nous pourrons nous entendre et opter pour une peinturer recyclée ou, au pire, limiter à l'acrylique (latex).



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24 mars 2009

Ma valve

J'ai dit que la marche du retour serait presque un jeu d'enfant après avoir vu le film « Dédé à travers les brumes ». Je dois l'avouer, j'ai menti. Si la neige nous ralentit et nous demande plus d'efforts, ce n'est rien en comparaison aux limites fixées par notre cerveau.


On m'a souvent parlé de cette limite. Celle qui nous dit quand arrêter. Notre corps réagit lorsque nous lui en demandons trop. Il peut rejeter de l'acide lactique et créer chez nous une sensation de brûlure sur les muscles sollicités ou simplement mettre une limite à notre volonté de continuer dans cette voie. Je n'ai pas de chiffres à ce niveau-là. Il n'y a pas vraiment d'études faites démontrant notre réel potentiel. On admet généralement que nous n'utilisons au maximum 10% de notre cerveau. Pour ce qui est des muscles et des nerfs, l'ordre ne doit pas tourner bien bien plus haut. Bien que ce soit encore au niveau du débat, un argument de cette idée est que si nous devions utiliser 100% de nos capacités, nous serions incapables de faire quoi que ce soit par la suite. Ça peut sembler bête et con, mais si vous prenez une chaudière dans une locomotive (du temps qu'elles marchaient au bois ou au charbon) et que vous la faites chauffer à blanc, à la limite de l'explosion, elle sera totalement inutilisable par la suite. Côté espérance de vie, on tomberait bien bas. Un athlète fait une course et ne peut plus utiliser ses jambes. En génie on appelle ça de la fatigue. Prenez un cadre de vélo d'aluminium et pliez-le quelques millions de fois et il finira par céder. Peu importe combien vous mettez de kilos dessus. Même pas besoin de changer la charge. Vous pouvez voir un exemple simple avec un trombone. Impossible de le casser du premier coup. Toutefois, si on le déforme 2,3 fois il cassera. On « l'utilise » à 90% de sa capacité 2,3 fois et c'est fini. Descendez ce niveau à 5, 10% et il faudra des millions de plis, mais il cèdera, comme vos neurones, vos os et vos muscles.

Si on regarde du côté énergétique plutôt que du côté fatigue, c'est encore plus simple à comprendre. Imaginez un petit Wall-e qui fonctionne à piles. Pour avoir de l'énergie, il doit recharger ses piles au soleil. Si dans une journée il fonctionne à plein régime, le soir, il ne pourra pas changer ses vieilles piles pour celles qui ont eu la journée pour être chargées. Il restera sur place, incapable de bouger. Du côté humain, si nous pouvions utiliser toute notre énergie, ce serait notre biomasse qui disparaîtrait. Nous brûlerions nos sucres, nos graisses et éventuellement nos muscles. Nous serions alors incapables d'aller chercher de l'énergie ailleurs. Remarquez qu'en réalité notre corps serait totalement dysfonctionnel avant d'être totalement vidé de son énergie. Tant que vous avez une certaine température ou même une masse, vous êtes de l'énergie potentielle. On vous brûlerait et on mettrait vos 200g de cendres dans une pièce à -273°C (0 K) que vous pourriez toujours servir pour créer de l'énergie.

Plutôt lugubre quand on voit les choses comme ça. Toutefois, comme vous le voyez, les choses vont bon train. Les machines ne brisent pas, elles sont conçues pour durer et elles sont entretenues. Les êtres vivants vivent aussi. Nous avons créé une limite psychologique à notre corps. Nous avons développé des valves d'urgence lors de notre évolution. Il est extrêmement difficile de briser cette valve ou même de la relâcher un tant soit peu. Les auteurs de science-fiction s'amusent à imaginer une personne pouvant libérer son esprit et utiliser la capacité totale de son cerveau pour toutes sortes d'aventures qui se vendent bien. Les combattants aiment aussi se dire qu'ils ont vaincu la limite de la douleur ou de la fatigue en en demandant toujours plus à leur corps. Certains vont même développer des drogues comme la cortisone ou autres afin d'empêcher la détection des signaux d'alarme, laissant ainsi la personne qui s'entraîne décider s'il doit continuer ou non au risque de se blesser. En réalité, on ne peut pas vraiment avoir des valves plus permissives. Si on veut les limiter davantage, alors là, le cerveau n'a pas la moindre objection.
Pour les curieux, le dispositif de sécurité montré sur l'image a été créé pour les chaudières et les locomotives. Lorsqu'on chauffe trop, la tige centrale tourne très rapidement. Tellement que les 2 grosses boules lèvent. En levant, elles déclenchent un processus qui coupera l'entrée d'énergie. C'était peu efficace comme méthode (chauffe la chaudière, arrête, chauffe à nouveau, etc.), mais c'était toujours mieux que les premières qui pouvaient vous sauter à la figure. [Petite simulation ici]

C'est un peu ce qui s'est passé après le film samedi soir. Après avoir littéralement bouilli à la fin, je sentais que j'avais perdu le contrôle de mon corps. Cette marche fut plus difficile que celle dans la neige, car je devais constamment me battre contre des signaux prématurés. Aucune douleur physique, pas d'acide lactique, pas de pouls rapide, rien. Seulement, je ne peux plus marcher. Je dois m'arrêter, me calmer. Trop troublé, mon esprit décide d'arrêter mon corps un instant. Dédé est mort il y a neuf ans. Toi, tu vis encore. Profites-en et fais quelque chose pour les autres. Tu ne dois pas mourir tout de suite, tu as trop à faire demain.


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22 mars 2009

Mes colocs

Aujourd'hui, direction centre-ville. Petit autobus m'y emmène, mais il sera trop tard à mon retour pour espérer son aide. Comme j'ai déjà fait le trajet saoul et en pleine tempête en décembre dernier, les choses devraient aller plutôt bien aujourd'hui.


Je n'ai toujours pas évoqué la raison de cette marche. Si je quitte ainsi ma tanière, c'est pour un homme. Un homme à qui je n'ai jamais parlé, que je n'ai jamais vu et que je ne pourrai jamais voir autrement qu'à travers les yeux d'une autre personne. Est-ce par curiosité, par recommandations, par désir de quitter mon refuge ou est-ce simplement pour être avec quelqu'un? À vous de décider. Je suis simplement une main qui écrit ce qu'on lui dicte et vous, vous n'êtes que des yeux qui ne peuvent décider s'ils me croient ou me renient en fonction de mes paroles. Je laisse aujourd'hui votre tête imaginer ce dont elle a envie.

Je suis donc allé voir celui que plusieurs Québécois surnomment « Dédé ». Cet homme dont je ne connaissais rien sinon son oeuvre musicale. Rassurez-vous, je m'efforcerai de ne rien dévoiler du filme. Qu'y ai-je vu? Un homme qui savait regarder autour de lui. Un homme capable de se mettre dans la peau des autres et sentir leur douleur, parfois plus qu'eux-mêmes ne le peuvent. L'empathie est une qualité fort appréciée. Lorsque Mme Monique Jérôme-Forget parle de ce qui s'est passé dans son équipe, je suis persuadé que plusieurs aimeraient en sentir ne serait-ce qu'une petite particule mélangée à une autre de remords.

Malgré ses beaux avantages, l'empathie porte un certain risque. Lorsqu'on ne voit rien d'autre que la douleur des autres, on oublie la sienne. On oublie qui nous sommes, ce qui nous rend heureux et la raison pour laquelle nous avons ce pincement au coeur avant de s'endormir. Si l'on se fie au réalisateur Jean-Philippe Duval, André Fortin ignorait s'il faisait un album pour lui ou pour son ami. Comment pouvons-nous nous oublier à ce point? C'est fort simple. À force d'espérer qu'en regardant autour de nous, nous ne verrons que des gens heureux, on oublie de poser un regard intérieur.

Il n'y a qu'une chose qui puisse me rendre heureux présentement, c'est de voir un sourire. Un sourire pur, sincère, qui nous donne espoir. J'ai l'impression qu'il en est ainsi depuis plusieurs années. Si je suis la cause de ce sourire, ma joie n'en est qu'augmentée. Si je veux atteindre ce summum, je dois souvent sacrifier une petite partie de moi. Heureusement, ce n'est pas toujours le cas. Si je dois passer mon après-midi dans un Jacob avec mon amie au centre d'achats, ça va. Si je dois déménager mon petit frère qui n'a plus d'argent et qui est expulsé ou carrément aider financièrement quelqu'un qui n'a plus d'argent, ça va aussi. Seulement, il y a des choses comme ça qui ne vont plus. Peut-être n'est-ce qu'une illusion pour moi lorsque je me convaincs que j'ai envie de passer une heure au téléphone avec quelqu'un à qui je n'ai rien à dire, lorsque je suis encore ami avec une fille du secondaire uniquement parce qu'elle a un oeil sur moi et que lui dire non lui ferait trop mal ou encore lorsque je parle à ma mère alors que je sais pertinemment qu'elle me ment et qu'elle continue d'utiliser ses enfants pour son profit personnel comme elle le fait depuis longtemps. J'ai au moins su dire non à cela. Toutefois, j'ignore combien de choses j'accepte pour les autres. J'ignore qui je suis. À force de regarder au travers de mes lunettes, j'ai oublié ce qu'elles pouvaient refléter.


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20 mars 2009

Ma R&D

Petite marche aujourd'hui dans le secteur Fleurimont. Il y avait belle lurette que mes jambes n'avaient pas gouté aux joyeuses cotes de Sherbrooke Est. M'imaginant être le bus que je venais de manquer, je suivais sa trajectoire minutieusement. Un peu plus et je faisais les arrêts comme ce dernier. Ce petit incident m'a permis de penser à différentes choses qui se sont déroulées durant les dernières semaines. Pour les curieux qui veulent savoir pourquoi je m'amuse à manquer les bus dans un autre secteur de la ville, c'était pour un don de sang. Je n'ai pas de proches ou même de connaissances qui ont eu besoin d'une transfusion à ma connaissance, mais cette cause me tient malgré tout à coeur. S'il y a une chose dont on peut se départir, c'est d'un petit 450 mL de sang. Ça prend environ une heure au total, on nous donne des biscuits, du jus et parfois de la pizza, mais surtout, on peut aider/sauver 4 personnes. Vous vous dites peut-être que plusieurs personnes y vont déjà, si c'était le cas, il n'y aurait pas autant de publicités. Revenons au sujet principal (celui qui, logiquement, est associé au titre).


Depuis 2 semaines, donc, j'ai droit à mes premiers cours du soir à vie. On nous parle des recherches et du développement dans notre société. J'y fais plusieurs découvertes intéressantes. Par exemple, 70% des produits qui sont sur le marché en ce moment seront désuets dans 3 ans. Comment doit-on réagir face à cela? Doit-on trouver des produits plus durables ou plus innovateurs? Non. On suggère aux apprentis ingénieurs de développer le plus rapidement et le plus efficacement des produits. En clair, on nous demande de produire de plus en plus de produits bidon, à la limite de leur fin de vie. N'est-ce pas ce que l'on reproche à la Chine? La raison de cette approche est fort simple si on écoute le présentateur comme on le ferait devant notre gourou. La société demande du renouvellement, on lui en offre! C'est étrange de penser qu'une classe moyenne a un si grand pouvoir de décision.

On ne peut pas blâmer les entreprises d'utiliser cette approche puisque c'est un peu ce que reflète la société qui force les décisions, mais il faut savoir que les méthodes de production d'une usine vont influencer les prix et donc la société. C'est un échange de culture, chacun est responsable de la situation actuelle. Pour s'en sortir, il ne faut pas espérer que le public commence à demander des produits de grande durabilité, mais plutôt forcer la mise en tant que chef d'entreprise. De l'autre côté, si vous êtes simplement consommateur (remarquez que tout le monde l'est, donc oui, ça s'adresse à vous), il faut cesser de penser qu'un grille-pain en plastique est moins cher que celui fait à 95% de métaux. À l'achat, c'est on ne peut plus vrai, mais qu'en sera-t-il à sa fin de vie? Il faudra le démonter, jeter ses pièces en plastique non recyclable et attendre quelques centaines de milliers d'années avant de ne plus le voir.

J'ai été fort impressionné cette semaine par contre. Un certain Michael F. Ashby dresse une liste des différents matériaux qui existent et que nous pouvons utiliser. Il a intégré toutes les caractéristiques de ces derniers (prix, masse volumique, inflammabilité, opacité, résistance à l'usure, etc.) dans un beau petit logiciel. Ainsi, lors d'un projet, on peut choisir le produit qui conviendra le mieux. Cette année, une grande nouveauté. Si les matériaux avaient une cinquantaine de caractéristiques dans l'ancienne version, ils en ont maintenant presque le double. Ce qu'on voit ce ne sont pas de nouvelles propriétés comme la résistance à la crème glacée ou le bruit lorsqu'on le frotte sur un tableau, mais bien les impacts environnementaux à la fabrication, à la transformation, au recyclage, etc. Cet homme n'est pas républicain, vous vous en douterez. De toute façon, il ne pourrait pas voter étant Britannique. Quand je vois de tels changements, un petit sourire se dessine dans mon visage.

Il m'en a fallu peu par contre pour remettre les pieds sur Terre. En une soirée j'ai eu la chance de voir l'exploitation de la science et l'abus de ressources. Imaginez, une université comme la mienne dispose de personnes spécialisées en acoustique et vibrations. Ces gens sont capables de rendre un son juste aux personnes dans le fond d'une salle de spectacle. Ils sont capables d'aider la réduction du bruit dans une ville en limitant le bruit émis par une voiture, par un aspirateur et même envoyer des ondes destructives. Quand je parle d'onde destructive, je ne parle pas de celles vues dans les bandes dessinées de Tintin dans «L'affaire Tournesol», mais plutôt de celles qui font en sorte que tout son est annulé en envoyant un son inverse. Où tout ce que vous dites pourra et sera annulé par une petite machine (tiens, j'ai connu une fille pouvant faire ça). Bref, ces gens sont pleins de potentiel.



Sur quoi travaillent-ils en ce moment? Sur l'insonorisation de jets privés. Vous pensez dépenser 20 millions pour un jet prochainement? En allant jusqu'à 25, vous pourriez avoir un petit jouet plus silencieux (pour vous bien sûr, pas pour l'extérieur). De plus, vous pourrez avoir un système de son qui projette bien dans tout l'habitacle puisqu'il a été pensé, calculé et conçu pour votre confort individuel. Plutôt que de travailler à réduire le bruit des turbines, on a pensé isoler le client du bruit qu'il faisait. Les compagnies sont prêtes à aller voir des scientifiques pour leur demander de produire un modèle qui paraitra bien lors des démonstrations réservées à la «haute-société». On pourrait peut-être repenser aux murs situés près de Montréal pour les banlieusards qui ont une maison à 50m d'une autoroute. Mieux encore, on pourrait penser à rendre toutes les voitures aussi silencieuses que celles de luxe en trouvant un système efficace et peu coûteux. Non, on va plutôt privilégier le gros contrat, mais on n'a pas le choix, c'est la demande du public. Bien que ce soit un très beau projet au point de vue mathématique, je me détesterais pour m'être vendu au plus riche et ce même si c'est afin de financer des projets qui me tiennent à coeur, plus petits et mal financés.



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17 mars 2009

Mes mathématiques

Le titre est sans doute peu attirant, j'en conviens, mais ne vous laissez pas abattre par 2 petits mots. Aujourd'hui, je parle des mathématiques et des personnes qui doivent faire leur vie entourés de chiffres. C'est un gros défi que de rendre le tout intéressant, mais j'espère y arriver.

Lorsque j'étais jeune, je me passionnais pour les maths. Il était possible de trouver une solution exacte et unique à un problème. La vie est simple lorsqu'elle est vue de cet oeil. Chaque problème peut être résolu, et ce, d'une façon idéale. Tout ce qu'on peut imaginer n'a plus de sens lorsque la logique prend le dessus. La preuve est que, contrairement à d'autres disciplines, nous n'avons pas eu à réitérer les hypothèses au cours des siècles. Le principe de base reste le même et peut être appliqué partout. Si on se rend compte que les lois de Newton ne sont plus valides à la vitesse de la lumière, la multiplication qui servait à Newton est toujours bonne et elle peut être placée ailleurs. Je suis un peu à l'image de cette discipline. Je n'aime pas me justifier, discuter ou faire des compromis. Ma solution ou mon argument est basé sur des faits et l'ensemble fonctionne. L'égalité trouvée, je me dis que mon idée est donc la seule valable. À ce niveau, je n'ai pas beaucoup changé. Malgré mes belles paroles et mes intentions, je reste avec ce paradigme qu'une situation ne peut avoir deux solutions équivalentes.

Au fil du temps, les mathématiques ont évolué. On découvre les nombres aléatoires qui ne peuvent être prédits. Il n'y a pas de solution à ce niveau. On doit s'ajuster au fur et à mesure. On les utilise dans la vie de tous les jours. Ils représentent bien la réalité. On veut simuler une voiture qui roule à Montréal sur un programme? Il suffit de mettre des nombres entre 10 et -20 cm pour simuler les nombreux nids-de-poule. On veut tester si notre produit est résistant aux enfants? On imagine une série de cas et on les fait succéder aléatoirement. Ces nombres sont aussi représentatifs de la femme. Si l'homme est généralement prévisible, linéaire, voire ennuyeux à la limite, la femme représente généralement une quantité énorme d'idées et de volonté prêtes à jaillir. On n'arrive pas à comprendre ces nombres, mais on peut admirer tout ce qu'ils arrivent à faire.

Une autre grande étape en mathématique est l'arrivée des dérivées et intégrales (pour ceux qui connaissent). Avec cela, on est finalement arrivé aux dérivées partielles (qui dépendent de plusieurs variables). En génie et ailleurs, elles sont fort utiles. Elles permettent par exemple de modéliser un vélo et de voir sa réaction au niveau de chaque composante si on le soumet à une descente de montagne. On peut voir en chaque point l'impact, la force exercée et ainsi prévoir les bris qui surviendront en premier. On utilise aussi les dérivées partielles en aéronautique. On peut ainsi diminuer au maximum le poids de l'avion pour qu'il consomme moins de carburant tout en gardant une marge de sécurité. Malgré leurs nombreux atouts, ces dérivées ont un problème. On ne peut les résoudre. Il n'y a pas de solution exacte. Difficile pour moi de concevoir que la vie ne peut être réduite à une simple équation. On utilise des ordinateurs pour approximer au maximum la réponse, mais on ne connaît jamais la vérité. Un exemple encore pire, on a découvert que si on voulait connaître la position exacte d'une particule dans l'espace, on ne peut y arriver. Il y a un rapport entre cette position et le moment où elle s'y trouve. Donc, si m'est impossible de savoir à quel moment exact une balle ira frapper un point précis tracé sur un mur comme il m'est impossible de savoir quel point touchera ma balle 5 secondes après mon lancer (c'est un exemple macroscopique, la relation est beaucoup plus précise en réalité).

L'homme essaie de classer, de modéliser, de prévoir les choses. On réalise que c'est un défi au-delà de nos capacités actuelles, peut-être même au-dessus des lois de la nature. On y arrive avec une marge d'erreur, parfois importante. On simplifie les choses pour mieux les comprendre. Certaines choses nous échappent encore. L'esprit humain est bien au-delà de notre compréhension. Aucun modèle ne peut représenter un individu. Il agit comme un nombre aléatoire. En groupe, on peut faire une moyenne et approximer. J'ai toujours ce désir de pouvoir expliquer les choses d'une façon absolue, indéniable. Je n'y arrive pas. Plus j'en apprends, plus je vois que nous ne pouvons que réagir aux situations. Cet aspect, je le contrôle mal. J'aime prévoir. Lorsque les choses vont mal, il faut un délai, il y a plusieurs éléments à analyser avant de poser une action.

Je réalise aussi que je ne trouve pas la solution. Qu'il y a de nombreux éléments que je dois mettre de côté pour m'imaginer avoir raison. Ma logique n'est bonne que si on ne regarde que les éléments qu'elle inclus. Contrairement aux mathématiques, je n'évolue pas beaucoup. J'en suis resté à l'addition. Pour ce qui est d'avoir une vision globale, on repassera. Peut-être devrais-je accepter que je n'ai pas LA solution. Écouter les autres, intégrer leur réflexion à la mienne et trouver une meilleure approximation de la réponse. C'est coûteux. Cette approche fait en sorte qu'il faut plusieurs jours à un ordinateur pour analyser la structure d'un avion. Parfois la mémoire est insuffisante et on est forcé d'éliminer des éléments qui pourraient être importants. Compromis, compromis...

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13 mars 2009

Ma schizophrénie 2

Vous aurez remarqué que le titre n'est pas approprié à la réalité. Je ne suis pas schizophrène, je n'ai jamais eu de diagnostic et je suis loin des symptômes qu'on peut remarquer chez les gens schizophrènes. En fait, il ne s'agit que d'un titre pour essayer de me placer dans une case. Car c'est important dans la vie d'avoir des mots pour décrire les choses. On ignorait qu'est-ce qui poussait les objets vers le sol auparavant. Un bon jour, on a nommé ça « la gravité ». Le problème était à 50% réglé puisque les gens pensaient maintenant savoir davantage de quoi il s'agissait. Descartes avait critiqué Newton à cette époque pour cette théorie qui lui semblait trop simpliste, trop vide, mais on connaît aujourd'hui quelle théorie a eu le plus grand succès.


Pour en revenir à mon histoire de visions et de panique générale, je tiens préciser que ce n'est pas la première fois où je m'emporte. Je ne donnerai pas de nom officiel à ce que c'est, car je l'ignore. Je ne sais même pas si cela peut être considéré comme un trouble. Seulement, je suis quelqu'un qui ne peut être laissé seul à réfléchir trop longtemps. J'ai déjà essayé. Lorsque j'étais dans l'armée, mes soirées étaient généralement vides. N'étant pas un amateur de bars et de danseuses comme mes chers collègues, je restais à la base. Il n'y avait pas grand-chose pour occuper mon esprit. Pas de télé, pas d'ordinateur, pas de gens à qui j'avais envie de parler. Au début, j'ai tenté d'appeler mes vieux amis. Étant plus à l'aise avec la gent féminine, je peux dire que les seules personnes que j'appelais étaient des filles. Bien entendu, quand un gars vous appelle 2,3 fois par semaine et que vous avez un chum, ça cause des problèmes. Bien que je n'étais pas amoureux, j'ai perdu une amitié à cause de mon envie de ne pas être seul à penser. À ce moment-là, j'ai décidé qu'il vaudrait peut-être mieux pour moi de diminuer mes appels.

Quelles autres options avais-je pour passer le temps? J'ai commencé à lire pour le plaisir. J'ai lu quelques bons livres à cette époque. La majorité de mon temps, je la passais au gym. L'armée, vous vous en douterez, à un excellent gymnase. De plus, il est gratuit et situé sur la base. J'y passais donc 2h par soir, 5 à 6 soirs par semaine. Malheureusement, ce n'était pas suffisant. Les fins de semaine étaient très longues et j'allais souvent les passer à vagabonder à Québec sans rien avoir à faire de particulier. À chaque fois où je rentrais, c'était le même vide, la même peine. Je n'arrivai pas à rester là à ne rien faire. Mon esprit devenait confus. Je m'imaginais les mille et une raisons qui avaient poussé mon amie à refuser de me parler, des raisons qui avaient poussé mon frère à lâcher l'école ou de ma raison d'être toujours là, dans cette chambre vide.

Ceux qui me connaissent ont peut-être remarqué que j'ai certains tics. Par exemple, je passe la majorité de mes cours à regarder mes crayons et à les tourner dans ma main. J'ai aussi parfois la jambe qui se met à branler sans raison si je suis nerveux et que je n'arrive pas à me changer les idées. De plus en plus, il est difficile pour moi de me concentrer sur une seule chose. Je préfère en avoir 5 et les faire toutes en même temps ou alors très successivement. Ce blogue est un bel exemple, j'arrive peu souvent à tenir le temps d'écrire un message. Si mon message ne sort pas de façon expéditive, il me faudra une deuxième tentative pour le compléter. Entre temps, je fais d'autres choses. Lorsque j'écris, j'aime le faire dans le silence, comme beaucoup d'ailleurs. Comme beaucoup aussi, je ne supporte pas un trop long silence. Est-ce parce que je m'ennuie de la voix humaine? Non, c'est plutôt que je suis incapable de supporter ma voix intérieure. Cette petite voix qui me présente chaque petit détail de ma journée comme un risque de conflit ou de misère. Celle qui regarde derrière moi et qui, en voyant tous ces gens, me dit qu'un d'eux doit certainement me haïr. Parfois, c'est plus fort que moi, je n'ai plus la capacité de la contrôler. J'imagine les pires scénarios; j'imagine qu'on me veut du mal, je me dis que je ne mérite pas d'être où je suis, je pense à un avenir plus que sombre.

Hier, on pouvait lire dans La Presse une chronique de Marc Cassivi qui s'interrogeait sur la raison poussant les Québécois(es) à regarder La Poule aux Oeufs d'Or et Les Gags plutôt que des émissions comme Enquête, Une heure sur Terre, Bazzo.tv, ou même des téléséries de qualité. Une des raisons simples est que les gens aiment se vider l'esprit. Embarquons dans une foule et faisons comme on nous dit de le faire. Autrefois, on appelait ça la religion. Aujourd'hui, c'est la télévision. La religion a heureusement évolué en quelques milliers d'années. On laisse les gens réfléchir dans certains cas. Je n'aime pas embarquer dans cet attroupement de fervents croyants qui brandissent leurs pancartes avec un oeuf dessus. Par contre, il est vrai que je me vide l'esprit. J'en ai besoin. Je vois des problèmes sans cesse. Je m'y intéresse. J'essaie de connaître la situation dans le monde, j'essaie de découvrir ce qui se passe autour de moi qui pourrais avoir un impact sur les gens que je connais ou sur moi, je m'intéresse aux nouvelles solutions et aux nouveaux problèmes, bref, j'essaie de rester informé. Malheureusement, ce savoir, cette banque de données, si je dois y faire une recherche, je tombe sur plein d'autres éléments. En cherchant un problème autour de moi, j'en vois des centaines. Tout cela prend une ampleur incroyable et vient me détruire.

L'autre soir, ce qui m'a permis de stopper ma folie, c'était d'écrire. N'importe quoi, juste pour me changer les idées. Il fallait que je tire un trait sur cette histoire et que je m'en débarrasse. Toutefois, comme je l'ai déjà dit, il est important de se souvenir de nos erreurs. En écrivant ce qui s'est passé ce soir-là, je pourrai peut-être le relire dans 2 ans et me dire à quel point je me suis amélioré ou, qui sait, si je suis au même niveau.

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10 mars 2009

Ma schizophrénie 1

Il est 2h du matin.


Je n'arrive pas à dormir. Couché sur le dos, les yeux fermés, j'essaie de trouver le sommeil, mais je n'y arrive pas. Toujours les yeux fermés, je commence à voir mon plafond, ses formes étranges (merci inventeur du Stucco), le ventilateur et le petit crochet à plantes. Puis, des gens de ma classe apparaissent. Ils me posent des questions, viennent me saluer. C'est bien gentil tout cela, mais je dois dormir. Je les chasse donc. Je les pousse, je leur écrase le visage contre mon matelas. Ils s'en vont. Enfin.

Apparaissent alors d'autres élèves que je connais moins bien. Ils discutent entre eux. L'image est plus floue, les limites de ma mémoire expliquent sans doute ce phénomène. Je ne comprends toujours pas pourquoi ils sont là et je n'arrive pas à comprendre de quoi ils parlent, mais je les reconnais. Ils disparaissent à leur tour, cette fois sans raison.

Surgissent alors très rapidement toutes sortes de personnes rencontrées l'an dernier ou avant. Elles n'ont que leur silhouette, pas de couleur, de visage ou de voix, mais je les reconnais toutes, enfin presque. Peu à peu, je commence à reconnaître des paroles d'un professeur, des sourires et regards d'une Laure. Ça y est, je suis paranoïaque!

Ces souvenirs ne sont pas douloureux, mais ils sont bien trop étranges pour moi à une heure pareille. Suis-je schizophrène? Si j'appelle info-santé demain, peut-être pourront-ils me dire si une personne schizophrène peut sembler normale en société, être à l'école et à la limite, capable de faire son épicerie. Comment aurais-je pu développer cette maladie mentale? On se calme, c'est en parlant de schizophrénie qu'on risque de le devenir (oui, je sais, c'est une vieille idée préconçue qu'on doit oublier, mais je n'ai pas toute ma tête à deux heures du matin). Je n'ai pas à me comparer aux autres pour rentrer dans un modèle, ce n'est qu'un nom; la maladie est bien plus complexe.

Je me tourne sur le côté. J'essaie d'oublier les problèmes. Malheureusement, je vois encore des gens. Seulement, ils sont plus près de moi. Ils sont couchés sur l'oreiller à côté du mien. Je distingue les traits du visage cette fois, je vois différentes filles, puis moi-même âgé de 7 ans environ. C'en est trop. Une dernière solution, je me couche sur le ventre. Cette fois, c'est le pire, je sens qu'on me poignarde une bonne dizaine de fois dans le dos. Qui est-ce? Je ne tiens pas à le savoir.

Pas de panique, je me lève et je gribouille en vitesse ces mots sur un bout de papier pour m'en rappeler demain. Je dois faire le vide, me changer les idées, déconnecter mon cerveau. Bon, j'en ai écrit assez, je vais tenter de me rendormir...


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8 mars 2009

Mon non-anniversaire

D'abord, bonne fête à vous les femmes. Si certaines ont oublié, j'espère qu'on vous le rappellera au travail ou à l'école lundi. Aujourd'hui, je vais parler de féminisme. Ce mot qui semble maintenant péjoratif s'en va de plus en plus de la bouche de nos femmes québécoises. Ça fait maintenant 99 ans que cette journée existe. 32 ans seulement qu'elle est officialisée par les Nations Unies. 32 jours vous ont été dédiés. C'est bien peu pour toutes les erreurs commises autrefois et souvent toujours présentes.


Regardez un sondage et vous apprendrez que neuf Québécoises sur dix estiment que les femmes ont encore des luttes à mener. Je peux vous dire que c'est vraiment de la foutaise. Si 90% des femmes pensaient ça, on accorderait plus que 5 minutes au téléjournal à cette journée. Je regarde autour de moi, autant maintenant que dans les dernières années et je vois grand nombre de femmes qui pensent que la situation au Québec est acceptable et qu'on a plus vraiment besoin de lutter. Un sondage ne reflète rien d'autre que ce que les gens estiment comme la bonne réponse. Sur une question aussi épineuse que l'égalité, toute personne avec un peu de jugement va répondre ce qui semble être le bon choix. On pourrait faire un sondage sur la masturbation aussi, on pourrait voir à quel point les gens sont honnêtes. Si certaines personnes sont capables de voir la réalité et d'en faire un jugement éclairé, la majorité manque sérieusement d'informations sur la situation réelle autant au Québec qu'ailleurs dans le monde.

Comme nous sommes dans une époque de chiffres, en voici quelques-uns:
  • 150 millions de femmes sont mutilées et on en mutile encore 3 millions par année;
  • 95% des mariages sont arrangés en Inde selon Amnesty International;
  • En Asie, on compte 100 millions de femmes de moins que d'hommes en raison, entre autres, des mariages forcés et de la nécessité d'avoir quelqu'un qui puisse effectuer un travail manuel;
  • Au Québec, en 2006, le revenu moyen des femmes est de 25 847$. Celui des hommes, 40 994$;
  • Au Québec, 59,5$ des personnes payées au salaire minimal sont des femmes;
  • Au Québec, 43,2% des 500 plus grandes entreprises canadiennes n'ont pas de femmes dans leur conseil d'administration;
  • Au Québec, environ 1% des femmes de 18 à 24 ans a déclaré être victime de violence conjugale. 0,1% des hommes sont dans cette situation;
  • On estime à 20% le nombre de femmes sur la planète victimes de viols ou de mauvais traitements. Ce nombre augmente à 40% en Inde;
  • La journée de la femme n'est officielle en France que depuis 1982. Le Québec avait devancé les Nations Unies en ayant la première célébration en 1977.
Des exemples, je peux en donner par milliers. Ils sont tous aussi surprenants et choquants. Si vous n'en avez jamais entendu parler, croyez-moi, je suis plus que surpris. Ils montrent qu'il y a encore énormément d'efforts à faire partout dans le monde. Bien qu'au Québec nous n'ayons pas beaucoup de cas de seins coupés pour empêcher l'allaitement ou de bébés tués en raison de leur sexe, il y a plusieurs choses qui méritent notre attention (désolé si j'en choque, mais comme vous n'êtes pas nombreux à me lire, je n'en choquerai pas beaucoup).

Bien sûr, on peut voir de bonnes nouvelles:
  • Au Québec, 39,6% des femmes ont un baccalauréat contre 23,6% hommes. À ce niveau, il faudrait comprendre ce qui se passe avec les hommes.
  • Au Québec, le taux de chômage est environ 2% moins élevé chez les femmes (6,2% contre 8,2%).
  • Les femmes ont «officieusement» le droit de vote dans tous les pays où l'on peut voter (notons que plusieurs femmes se font quand même dire par leur mari pour qui voter).
  • Au Canada, ce droit est possible depuis 91 ans. Elles avaient toutefois le droit au Québec entre 1791 et 1849. Le ministère de l'époque avait décidé de corriger cette « irrégularité historique ».
Ce qui est le plus choquant pour moi reste de voir des femmes aussi passives. Lorsqu'il y a une activité féministe dans un groupe, je vois souvent une bonne portion des gens qui disparaissent. Est-ce par peur d'effrayer les garçons et de paraître pour une féministe? J'ai dit que le mot «féminisme» est épineux. C'est bien contre mon gré. La définition du féminisme n'est rien d'autre que l'égalité des droits et responsabilités avec celle des hommes. On parle maintenant davantage d'«égalité». Ici, on veut que les hommes ET les femmes soient traités également. Les deux termes reviennent exactement au même. La seule différence réside dans l'histoire de l'un qui était plus mouvementée à une époque.

Une journée c'est peu. Trop peu. Plusieurs éléments du passé sont passés à l'oubli en raison du taux d'analphabétisme des femmes à l'époque. De plus, on limitait les femmes à écrire des livres pour enfants ou de petits contes amusants. Difficile donc de connaître leur véritable point de vue. Aujourd'hui je pense qu'on devrait célébrer, s'amuser et lâcher prise un peu. C'est une occasion pour nous les hommes de se faire pardonner pour ce masque qui est encore aussi présent. Une journée seulement, ça n'effacera rien. Toutefois, c'est à nous d'utiliser les 364 autres pour en parler, réfléchir et agir pour avoir un 8 mars 2009 un peu plus féministe.

En finissant, j'aimerais dire mon point de vue sur l'accouchement. Ça ne me semble pas comme quelque chose d'antiféministe. Mesdames, je suis plus qu'heureux de pouvoir vous voir avec ces jolis bedons. Je sais que c'est un travail pénible, que ça vous empêche de travailler pendant un certain temps, mais c'est le plus beau cadeau qui soit. Vous êtes belles avant, pendant et après la grossesse. Seulement, il vous faut trouver une personne réellement prête à vous aider. Tout ira bien si c'est le cas et je vous souhaite le plus grand des bonheurs si, par le plus grand des hasards, vous allez accoucher dans les 2 prochaines semaines.


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7 mars 2009

Mon lavage de cerveau

Il existe plusieurs façons d'oublier quelqu'un. Je n'ai pas écouté le précieux conseil de m'abonner à un bon site de cul, je ne me suis pas encore saoulé complètement la gueule et je ne me suis pas jeté dans les bras d'une autre fille pour une baise facile. Bon, je ne fais pas honneur à la réputation de ma faculté. Tant pis pour eux, je m'en fous à vrai dire.

J'ai pensé à une petite méthode ces derniers jours pour faire disparaître quelqu'un. Un peu comme pour les "défauts" que les gens n'aiment pas voir chez les mannequins, je me suis dit qu'en effaçant quelqu'un avec Photoshop, ce serait un premier pas. Voici le résultat :


Bon, on voit assez rapidement que l'image est truquée, les ombres et la luminosité ne sont pas parfaites. De plus, j'ai beaucoup de zones floues, mais comme je n'ai jamais touché à ce logiciel avant 2009 et que je n'ai aucun talent artistique, je m'en satisfais.

Plus sérieusement, j'ai décidé d'emballer les trucs qui ne m'appartenaient pas afin de ne plus les voir. Disons qu'un appartement où 2 personnes vivaient devient rapidement vide quand la moitié des choses s'en vont. On se rend compte aussi que tous les trucs de décoration étaient à la femme et il ne reste donc plus grand-chose sur les murs. Il y a quand même une nette amélioration par rapport à mon premier appartement... Enfin, je parle des chambres où couchent les soldats à Valcartier. Disons, sans la moindre exagération, que j'ai été un temps à avoir un lit qui renfonçait de 6 pouces dans le centre. Il était monté uniquement sur ressorts et ceux-ci étaient plutôt vieux. La bonne nouvelle c'est qu'il était difficile de bouger dans ces conditions. Lorsque venait le temps de placer les draps au petit matin, les miens ne nécessitaient presque pas de travail.

La question qu'il me reste maintenant est, qu'est-ce que je fais avec ce vide? C'est bien de se purger quand on en ressent le besoin, mais il y a la suite. Ce petit ménage me donne plus d'espace pour mes trucs. Je n'ai plus besoin de cacher mon vélo dans le fond d'un garde-robe ou d'entasser tous mes vêtements dans 2 tiroirs et un quart de garde-robe. Tant mieux, j'en profite pour sortir mes vieux haltères, rendre mes outils plus facilement accessibles, etc.

Il y a une règle que j'ai couramment entendue lorsqu'on parle de vivre avec quelqu'un. Si on ne peut s'occuper d'une plante verte, on ne peut avoir d'animaux. Si on ne peut s'occuper d'animaux, on ne peut vivre avec une femme. Non, je ne compare pas les femmes à des animaux. Des plus, cette idée n'est pas de moi. En 1 mois, j'ai noyé une plante, asséchée une autre et perdu toutes les feuilles d'une troisième. Bonne nouvelle, je n'avais pas d'animaux. Sur 5 plantes, seulement 3 se retrouvaient aux soins intensifs après un mois. Il faut dire que c'était mon ex qui s'en occupait auparavant. Pour ceux qui me voient comme un sadique qui tue les plantes de son ex, détrompez-vous. Ce n'est pas mon intention, je suis seulement vraiment nul en la matière.

J'ai pensé qu'une autre solution pour oublier le passé était de m'acheter des chats à moi. C'est quand même plus sain que de s'« alcooliser ». Il reste un seul danger avec les chats, c'est que si on considère ceux-ci comme LA solution, on risque d'en prendre 2, puis 3, puis de devenir comme la vieille femme dans les Simpson. Elle voulait être médecin et avocate à la fois, mais comme c'était trop demandant, elle avait décidé qu'un petit chat l'aiderait au travers de ses difficultés. Ayant peur de me retrouver avec une peau jaune, j'ai décidé d'attendre encore un peu pour un animal. De plus, comme je suis un serial-killer de plantes et que je suis forcé de déménager tous les 4 mois pour des stages, je m'abstiendrai encore 2, 3 ans. Si, dans 6 mois, vous voyez quelqu'un en train de faire du lèche-vitrine d'animalerie en pensant tristement à tout ce bonheur à poil qu'il se refuse, car il s'en sent incapable, appelez la police et faites-moi enfermer s'il vous plaît.



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6 mars 2009

Mes blagues

Vous êtes sûrement plusieurs à avoir remarqué un petit bug dans les derniers jours sur mon blogue. Je dis plusieurs, car vous êtes au moins deux à me lire. J'ai même eu l'honneur d'avoir une Polonaise fan de mon blogue pendant une heure! Bon, peut-être voulait-elle simplement me voler mon adresse courriel pour l'utiliser, mais j'ai eu droit à ma première fan.

La raison pour laquelle j'ai eu des difficultés, c'est à cause des mes "niaiseries" encore une fois. J'aime faire marcher les gens. J'aime inventer des histoires et voir leur réaction. C'est mal, je parlais de mensonge dernièrement et je me retrouve à mentir. Je peux toujours utiliser l'excuse que moi c'est en blague et que ça ne dure jamais plus que 5 minutes, mais mon geste reste le même. L'autre soir j'ai été puni pour ce genre de mensonge. En voulant rediriger quelqu'un sur un faux site, j'ai supprimé le bon, ne me demandez pas comment j'ai fait ça.

Je vous dis ça pour vous montrer que je ne suis pas un modèle pour tout ce que je dis. C'est vrai que je suis une personne qui tient à dire la vérité pour des sujets importants, mais je dois avouer que, comme tout le monde, il m'arrive de mentir. La différence c'est que je me rends compte que ça frustre les gens et je vois les conséquences. Parfois, c'est contre moi. Comme dans « Le garçon qui criait au loup », à force d'arriver avec des histoires abracadabrantes pour voir la réaction des gens, on arrête de me croire, on n'embarque plus dans le jeu. Le jour où mon histoire folle s'avère exacte, on ne me croit plus et le loup me dévore.

Il était une fois un jeune berger qui gardait tous les moutons des habitants de son village. Certains jours, la vie sur la colline était agréable et le temps passait vite. Mais parfois, le jeune homme s’ennuyait.

Un jour qu’il s’ennuyait particulièrement, il grimpa sur la colline qui dominait le village et il hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

A ces mots, les villageois bondirent hors de leurs maisons et grimpèrent sur la colline pour chasser le loup. Mais ils ne trouvèrent que le jeune garçon qui riait comme un fou de son bon tour. Ils rentrèrent chez eux très en colère, tandis que le berger retournait à ses moutons en riant toujours.

Environ une semaine plus tard, le jeune homme qui s’ennuyait de nouveau grimpa sur la colline et se remit à crier : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Une nouvelle fois, les villageois se précipitèrent pour le secourir. Mais point de loup, et rien que le berger qui se moquait d’eux. Furieux de s’être fait avoir une deuxième fois, ils redescendirent au village.

Le berger prit ainsi l’habitude de leur jouer régulièrement son tour… Et chaque fois, les villageois bondissaient sur la colline pour trouver un berger qui riait comme un fou !

Enfin, un soir d’hiver, alors que le berger rassemblait son troupeau pour le ramener à la bergerie, un vrai loup approcha des moutons…

Le berger eut grand peur. Ce loup semblait énorme, et lui n’avait que son bâton pour se défendre… Il se précipita sur la colline et hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Mais pas un villageois ne bougea… « Encore une vieille farce ! dirent-ils tous. S’il y a un vrai loup, eh bien ! Qu’il mange ce menteur de berger ! »

Et c’est exactement ce que fit le loup !

(Esope)


Bref, ma blague m'a coûté quelques heures de travail à tout remettre en ordre. Ça m'apprendra à abuser de la confiance (ou de la naïveté) des gens. Certains diront que je le mérite, je le pense aussi.


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4 mars 2009

Mon entrevue

Que fais-je pendant ma semaine de relâche? Des entrevues apparemment. Demain, ce sera ma première. Une entrevue au téléphone. C'est une bonne nouvelle, mon dernier stage fut obtenu avec ce type d'entrevue. Cette année, on a le droit à 20 demandes plutôt que 15. Excellente nouvelle, ainsi nous seront 100 à appliquer sur un seul poste! Je ne veux blâmer personne, mais l'université de Sherbrooke demande aux employeurs de donner leurs entrevues soit durant la semaine de relâche, soit celle qui suit, pendant les cours. Certains s'en douteront, les gens qui travaillent aux ressources humaines vont préférer passer la semaine de relâche en congé, avec leur famille à faire du ski plutôt que de descendre à Sherbrooke avec des petits étudiants qui essaient de ne pas trop montrer qu'ils sont pouilleux ordinairement. Bref, nous avons droit à un système qui ne m'inspire pas trop confiance. Ce sont des solutions simples, mais pas nécessairement efficaces. Les entrevues sont quand même drôles. Ce qui me fait une telle sensation, c'est voyant la personne qui arrive toujours 10 minutes en retard avec l'apparence normalement reliée à cela accoutrée complètement différemment et surtout respectueuse des autres en arrivant à l'heure. Mais bon, tout le monde suit la petite ligne tracée, celle sans détour, sans ralentissement.

La plupart des gens ont peur cette année de ne pas avoir de stage. C'est plutôt compréhensible quand on voit que l'entreprise qui offre le plus de stages au Québec (Pratt&Whitney) décide de couper 1000 postes. Si 1000 travailleurs qualifiés n'ont plus de travail, comment est-ce qu'un petit stagiaire sous-qualifié pourrait espérer en avoir un? Je dirais qu'ils ont raison de penser ainsi, mais uniquement pour les entreprises qui oeuvrent uniquement dans la production. Je m'explique. En récession, un patron qui prend une décision rapidement va se dire: Si on ne vend pas, on coupe des postes partout. On garde un profil bas et on essaie de survivre sans trop s'endetter. C'est sans doute une excellente idée si on n'avait pas prévu une certaine marge en cas de problèmes. S'il continuait en production normale, les fonds viendraient à manquer pour acheter les équipements, les matériaux ou même le personnel qualifié.

Sans trop aller dans les détails (surtout que je ne les connais pas, je l'avoue humblement), je peux croire que l'entreprise où j'ai effectué mon stage l'été dernier a fait cette erreur. Le résultat est plutôt simple, les fournisseurs refusaient d'entrer en communication avec eux après quelques mois sans être payés. L'entreprise se retrouve donc isolée, sans aide. C'est un peu une épreuve de survie où l'on tente de trouver toutes les ressources possibles pour nous aider. Je suis prêt à parier qu'ils ont été jusqu'à chercher de nouveaux fournisseurs sachant pertinnemment qu'ils ne pourraient pas les payer.

Quelles sont les autres options alors? On coupe dans la production? C'est une bonne idée. Si on ne coupe pas la production, physiquement, l'entrepôt sera rempli et nous ne sauront plus où mettre nos produits. Seulement, si on coupe trop, l'entrepôt sera vide. Ce n'est pas vraiment un dur choix à faire. On essaie d'ajuster pour garder un bon niveau dans l'entrepôt et de garder un maximum de personnel qualifié.

Et si on coupait dans la l'entretien? Ça peut sembler une bonne idée si on regarde ça rapidement, si on passe 3 mois sans entretien, on peut croire que ça marchera quand même. Certains vont passer 6 mois sans changer le filtre à huile sur leur voiture et elle marche quand même. Bon, en industrie, les machines sont souvent pousées au maximum, contrairement à un moteur de voiture. De plus, elles fonctionnent 24h/24 souvent. un patron qui prendrait une décision du genre ne connait pas trop la mécanique et pensera qu'avec un peu de chance, les dégâts seront minimes. En admettant qu'il ait beaucoup de chance et qu'il n'y a pas de bris pendant la récession, lorsqu'il recommencera sa production normale, il risque d'avoir bien des surprises et bien du retard. De plus, en coupant dans l'entretien, on coupe généralement en santé et sécurité. Tout le monde peut se douter des coûts reliés, mais aussi des conséquences humaines reliées aux accidents de travail.

Finalement, on peut couper dans la partie qui me touche. La recherche et développement, la conception, etc. Je dis que ça me touche, car bien que l'ingénieur peut toucher à tous les domaines, c'est celui-ci que je désire faire lors de mon prochain stage. Premièrement, un stagiare ne coûte presque rien. Son salaire est en grande partie remboursé par le gouvernement. Deuxièmement, couper cette partie est la mort assurée d'une entreprise. Si l'on croit qu'en tenant un profil bas à ne faire que de la production on peut s'en sortir, on se met le doigt dans l'oeil. Cette stratégie permet seulement de survivre durant la récession.
Petite parenthèse. Le mot « survivre » me fait rire. En anglais, tout va bien, mais en français on dirait qu'il signifie « vivre au-dessus de ». Fin de la parenthèse.
C'est en sortant de la récession qu'on voit l'avantage de continuer les projets. Ceux-ci auront été pensés, mis sur papier et n'attendront qu'une petite lueur pour sortir. Si la récession dure longtemps, il se peut que plusieurs projets aient été pensés. Ainsi, à la sortie du noir, quand toutes les entreprises seront confuses à savoir par quoi recommencer, d'autres commenceront déjà à mettre leurs nouveaux produits sur le marché. Ils auront un plan pour économiser en électricité ou un système améliorant la production. Ces entreprises profiteront de la confusion des autres pour les dévorer, un peu comme le fait un policier avec une « flashbang » qui aveugle et abasourdi une personne. La différence étant que le policier ne mange pas la personne... Imaginons plutôt Pac-Man qui dévore ses ennemis qui sont confus de voir quelqu'un manger des fruits. Enfin, vous comprendrez j'en suis sûr!


Bien sûr, je parle, je parle, mais je n,ai pas vraiment de pouvoirs là-dessus. Comme tout le monde, j'essaie simplement d'avoir un emploi sans pouvoir prendre vraiment de décision. Si toutefois je peux être dans le domaine qui m'intéresse, tant mieux. Je ne demande qu'à aider. Pour l'instant, je peux me ramasser à Sept-Îles, Montréal, Shawinigan, ou, avec beaucoup de chance, à 5 km de chez moi. Les résultats vendredi prochain si tout va bien.


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3 mars 2009

Mon éveil

Voilà quelques temps que je n'ai rien écrit sur mon blog. En fait, j'avais commencé à écrire, mais j'ai arrêté subitement pour diverses raisons. Voici le début de mon texte qui ne fut jamais complété:



À force d'être seul, je commence à imaginer bien des choses. Il m'a suffi de lire quelques lignes d'un message pour mettre en doute une confiance accumulée depuis 2 ans. J'ai l'impression qu'en vivant seul, un simple stimulus peut rapidement devenir un phénomène d'une ampleur dangereuse. Dans ma tête, tout se bouscule très rapidement. J'imagine des centaines de scénarios (souvent les pires) pour une situation toute simple. Pour calmer cette frénésie, je dois trouver des informations, une solution quelconque à mon problème.

Ce n'est pas la première fois que je m'emballe ainsi. Depuis que je suis jeune, j'agis de cette façon pour peu de choses. Il me suffit d'un regard ou même d'apprendre qu'une fille a rêvé de moi pour en tomber amoureux parfois. D'un autre côté, mon manque de confiance m'emmène à d'autres problèmes. Je peux, par exemple, penser qu'on parle de moi aussitôt que j'entends un mot qui se terminer en "el". Je peux aussi perdre toute ma confiance envers une personne pour un simple geste, une seule chose qui me paraît comme un mensonge.


J'ai décidé d'arrêter là. Je croyais devoir m'excuser et me rendre compte de ma folie, mais je me suis plutôt rendu compte du contraire en bout de ligne. En ayant continué ce billet, ça aurait pu être cocasse de voir quelqu'un se planter aussi royalement dans ses idées. C'est pourquoi j'ai décidé de l'inclure malgré tout. Pour montrer à quel point ce que je fait peut sembler idiot, que j'aie raison ou non. J'ai fait une gaffe en croyant qu'on me mentait. J'ai cru qu'encore une fois j'avais mal interprété des informations et avais imaginé le pire scénario. Je me suis excusé, je me suis senti plus que mal, j'avais honte de moi. Aujourd'hui, je découvre qu'en fait le pire des scénarios était la vérité. Je découvre que je ne me suis pas trompé et qu'on m'a menti. On m'a menti plusieurs fois d'ailleurs, car on a nié mes idées, puis on les a contre-attaquées avec un mensonge.

Certains se demandent pourquoi je cherche tant d'informations sur les gens qui me sont proches. C'est malsain. On agit tous un peu de cette façon en réalité. Je ne cherche pas à prendre les gens en défaut, je cherche seulement à prendre de leurs nouvelles. Normalement, on demande à un ami comment va telle ou telle personne. On peut désormais aussi aller fouiller sur Facebook et apprendre des choses pertinentes comme :
  • Mary a répondu à un quizz et a découvert qu'elle était un koala
  • Marc a ajouté une vidéo de son chanteur favori. Elle est disponible sur Youtube, mais il a pensé que ce serait drôle de l'ajouter ici en plus.
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De mon côté, la méthode est plus discrète. Pas besoin d'être ami, pas besoin de parler aux meilleures amies de mes ex. Je regarde notamment ce qui se passe avec mon petit frère, j'essaie de prendre des nouvelles de lui. Comme il n'a pas le téléphone, difficile d'en avoir. Je fouille donc un peu. Avec un peu de chance, on découvre parfois qu'une vieille connaissance a fait de grands progrès. On en vient même a en parler dans les journaux. D'autres fois, on trouve quelqu'un dans les journaux, mais pour de tristes raisons. De mon côté, je trouve normalement de bonnes nouvelles, heureusement! Seulement, ce qui s'est produit cette semaine n'en étais pas une.

D'ordinaire je ne vais pas dans les détails, mais je ferai exception cette fois. Mon ex m'a demandé comment je me sentirais si elle voyait quelqu'un. Bon, après un mois, je dois avouer que ce n'est pas la chose la plus perturbante qu'on m'ait annoncé. Pas de problèmes à ce niveau. Seulement, si vous pensez la même chose des gens que moi, vous vous direz qu'on ne pose pas ce genre de question sans raison. On ne se demande pas quel genre d'écouteurs acheter si on n'a pas l'intention quelque part de s'achter un Ipod! J'ai donc posé la question, à savoir s'il y avait quelqu'un? On me dit que non, je paranoï encore. Jai découvert plusieurs éléments par la suite me laissant croire que ma paranoïa était justifiée finalement. J'ai posé la question à nouveau, on me soutien que non. J'avoue finalement mon peché, d'avoir cherché de l'information et on contredit cette fameuse information. Bon, je me suis trompé. Le ressentiment, vous le connaissez déjà. Seulement, lorsque j'ai découvert la vérité, je me suis rendu compte qu'on m'avait menti à plusieurs reprises.

Ce qui me choque là-dedans ce n'est pas de savoir que mon ex puisse s'envoyer en l'air. Nous ne sommes plus ensemble et de toutes façons, je suis déjà cocu à cause d'une autre. Ce qui me trouble le plus c'est de voir cette facilité à me mentir. Cette manie de nier tout et surtout de n'avoir aucun remord par la suite. Je suis quelqu'un qui s'exprime peu, c'est vrai. Toutefois, j'assume les conséquences de mes erreurs. Comment puis-je croire en quelqu'un qui me ment aussi aisément? Je ne cherche pas à savoir la vérité. Je ne cherche pas à connaître la vie en détails de chaque personne autour de moi. Je ne crois pas qu'on devrait partager toute notre vie avec nos proches, ni sur Facebook, ni lors de discussions. Si on joue dans mon dos, je n'ai aucun problème avec ça, je le fais aussi. Seulement quand une personne découvre qu'on a fait quelque chose qui la touche directement et qu'elle nous demande la vérité, je suis convaincu qu'elle mérite cette dite vérité.


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