5 mai 2009

Mon non-verbal

J'imagine que tout le monde en a déjà entendu parler, mais il existe différentes méthodes d'expression. Ce blogue est verbal. On s'en doute, il existe peu d'autres méthodes disponibles avec un clavier. On se contente de mots. Remarquez, je peux utiliser ma webcam ou mes micros pour lancer des cris de pirate si je le désire. Dans mon verbal, il n'y a pas de "paraverbal". Certains considèreraient les points d'exclamation, les virgules et les trois points comme une forme d'expression paraverbale, mais on est loin de l'idée même. Pour moi, le paraverbal n'a pas de langue et pas de syntaxe. C'est le langage qu'on a l'habitude de prendre avec les bébés ou les animaux. Non pas qu'ils sont stupides, mais plutôt parce qu'ils n'obéissent à aucune règle, aucune coutume. On peut traiter son chat de sale félin obèse, si on le lui dit sur un petit ton amical, voire admirateur, il appréciera. En fait, ce n'est rien d'autre que la sonorité qui l'intéressera.

Il existe également, on s'en doutera, le non verbal. Une chose involontaire -ou non- qui, semble-t-il, donne l'essentiel de l'information. On lui accorde souvent entre 50 et 70% dans l'importance d'une conversation. Certains montrent ce chiffre à 90%. Pourquoi? C'est un bruit blanc. Définissons d'abord le bruit blanc. Plus rare de nos jours avec la télévision numérique, c'est ce bruit qu'on entend sur un poste hors d'ondes. Il vient généralement accompagné de la "neige" du téléviseur. Le bruit blanc est comme la lumière blanche, un amas de fréquences dans le domaine audible/visible et un peu au-delà. Est-ce une panoplie d'informations inutiles, un signal important brouillé ou plutôt différents signaux de valeur qui, mis ensemble, ne semblent donner aucun sens? Si certaines personnes pensent que le bruit blanc humain donne 90% de l'information utile, alors j'opte pour le troisième choix. Seulement, je dois admettre que certaines personnes ont de bien meilleurs décodeurs que moi.

Le langage non verbal n'est pas problématique lorsqu'il n'est pas remarqué ou lorsqu'il est incompris. On se doutera que si quelqu'un vous lancer des regards passionnels et que vous ne remarquez rien, les risques que quelque chose de fâcheux s'ensuive sont limités. Dans le cas contraire, si quelqu'un envoie une multitude d'informations non verbales comme quoi votre petit jeu de drague devrait cesser et que vous être incapables de décoller votre regard de sur vous-même et de votre grande confiance, ça peut être un peu plus gênant. L'émetteur des signaux devra probablement recourir au verbal étant donné que les signes, aussi peu subtiles puissent-ils être, ne sont pas compris. On perd quoi dans ces cas-là? Une heure plaisante dans une soirée? Une heure pour expliquer verbalement à quelqu'un qu'il doit disparaître? On vit environ 700 000 heures dans une vie. Avec le salaire minimum à 9$/heure, c'est comme si on enlevait 1$ à une personne qui travaille 40 ans à 40h/semaine. (Eh oui, chaque heure de notre vie ne vous rapporte pas plus de 1$ CAN, du moins, pour les 300 000 Québécois(es) qui se battent chaque année pour avoir un salaire qui puisse refléter la réalité de l'inflation du coût de la vie.)

Le gros hic dans le non verbal, c'est lorsqu'il est mal compris. Si vous n'avez pas, tout comme moi, le super décodeur qui comprend tout et qui vient naturellement ou avec l'expérience, mieux vaut s'abstenir de tout commentaire. À force de gaffes, il serait même bon de fermer les yeux de temps en temps et ignorer ce qui semble être un signal. Mes "kicks" découlent directement de mauvais décodages. Mes impressions non-cessantes d'avoir donné la meilleure entrevue possible aussi. Combien de gaffes, de faux espoirs, d'âneries dites et de culpabilité s'ensuivant me faut-il pour arrêter? Suis-je masochiste?

La réalité c'est que si je restais sur les canaux déjà décodés, ma vie serait ennuyante. Comme je dis, le bruit blanc est une énorme source d'informations. Mieux encore, on peut le voir très facilement. Le seul problème, c'est qu'on doit le décoder. Plusieurs scientifiques cherchent de l'information cachée de l'Univers. La matière noire, l'énergie noire, on ignore ce que c'est, mais on essaie de lui donner un nom. La seule chose que l'on sait, c'est qu'il y a des espaces vides dans nos feuilles de données. Il est extrêmement difficile de chercher une chose quand on ignore tout d'elle. Le bruit blanc humain existe et on sait ce qu'on peut en soutirer comme type d'information. Observons les grands faire, essayons ensuite de les imiter. Si on frappe un mur, c'est qu'on a avancé.