24 juin 2009

Ma gueule de bois

24 Juin. Normalement, grand nombre de Québécois ont profité de cette journée et de celle qui la précédait pour fêter notre "pays". Des spectacles où notre fierté québécoise se déroulent un peu partout, dans les grandes villes comme dans les villages les plus reculés.

Je dois être idiot ou fou, mais... comment peut-on être fier d'être Québécois? Quel est le prestige d'être né à un certain endroit et d'y avoir grandi selon les moeurs du milieu? En quoi puis-je être fier de savoir que différentes grandes personnalités sont nées à moins de 300 km chez moi? Comment puis-je être fier de vivre dans un "pays" où la langue française a toujours sa place malgré de nombreuses tentatives pour l'effacer si je n'ai rien fait pour permettre la réalisation de tout cela? Cette idée, je ne la comprends pas. Si je peux facilement être fier de nos astronautes, de nos chanteurs et de tous les rêveurs et bâtisseurs d'avenir, je n'arrive pas à être fier d'être Québécois. Je n'ai rien fait pour cela, je n'ai même pas demandé ce statut.

Les gens qui devraient réellement célébrer la "fierté" québécoise sont les différents immigrants. Ils ont réussi à assimiler notre culture et à l'apprécier. Ce sont peut-être les seules personnes qui ont vraiment accompli quelque chose pour obtenir ce statut, ces coutumes et ce savoir.

Pour ceux qui croient que la Saint-Jean est en fait un moyen de rendre hommage aux plus grands du Québec, qu'ils soient du passé ou du présent, je crois qu'il existe de bien meilleures façons de le faire. Après tout, si on veut vraiment rendre hommage à nos ancêtres, on peut aller dans les musées. Si on veut rendre hommage à nos artistes, il existe des galas spécialement conçu pour eux. Si on veut rendre hommage à nos politiciens... enfin si on veut rendre hommage aux grands du Québec, il existe des façons plus constructives que d'amasser un tapon de personnes sur une pelouse et de doucement les regarder se saouler un peu plus à chaque minute grâce à leurs prestigieux casques et leurs glacières sans fond.

Si on ne peut pas être fiers d'être simplement nés ou même fiers de nos gens à La Saint-Jean, pourquoi célébrer? On célèbre notre "pays"? On célèbre nos 4 saisons, nos 2 référendums négatifs, nos algues bleues, Simple Plan? Personnellement, je ne célèbre pas la Saint-Jean, on le comprendra. Je ne crois pas aux raisons évoquées et je suis dégouté de voir de tels amas de gens saouls. Si les gens cherchent une raison pour s'amuser entre amis, d'une façon ou d'une autre, pas besoin de demander à votre pays un prétexte. Comme disait un oncle du même prénom que moi, ne vous demandez pas quand votre pays vous permettra de vous saouler, saoulez-vous tout simplement quand bon vous semble. Pas besoin de raison pour boire, ça fait parti de nos moeurs. Pour les excuses, vous en trouverez par la suite.

De mon côté, je préfère passer du temps avec ma nièce et essayer d'aider un peu mon père à ses différents travaux. Pour ceux qui vont célébrer, sachez que je resterai sagement à la maison et attendrai votre retour. Ça vous fera quelqu'un pour vous aider à ramper.


Voici des textes provenant d’un manuel scolaire d’économie familiale domestique publiée dans les années 50-60 au Québec. Notez que c'est le premier billet dans lequel mes idées ne sont pas exposées, je crois que les idées de tous convergeront dans la même direction de façon naturelle. Seule chose à dire, si quelqu'un vous dit que le féminisme ne sert à rien ou que les conditions n'étaient pas si mauvaises à l'époque, arrachez-lui les yeux de ma part, il semble qu'ils ne lui servent à rien depuis plusieurs années.
Le texte est un peu long, mais ça doit devenir une habitude avec mes billets, du moins j'ose le croire.

  • FAITES EN SORTE QUE LE DINER SOIT PRÊT Préparez les choses à l’avance, le soir précédent s’il le faut, afin qu’un délicieux repas l’attende à son retour du travail. C’est une façon de lui faire savoir que vous avez pensé à lui et vous souciez de ses besoins. La plupart des hommes ont faim lorsqu’ils rentrent à la maison et la perspective d’un bon repas (particulièrement leur plat favori) fait partie de la nécessaire chaleur d’un accueil.

  • SOYEZ PRÊTE, prenez 15 minutes pour vous reposer afin d’être détendue lorsqu’il rentre. Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et soyez fraîche et avenante. Il a passé la journée en compagnie de gens surchargés de soucis et de travail. Soyez enjouée et un peu plus intéressante que ces derniers. Sa dure journée a besoin d’être égayée et c’est un de vos devoirs de faire en sorte qu’elle le soit.

  • RANGEZ LE DÉSORDRE faites un dernier tour des principales pièces de la maison juste avant que votre mari ne rentre. Rassemblez les livres scolaires, les jouets, les papiers, etc., et passez ensuite un coup de chiffon à poussière sur les tables.

  • PENDANT LES MOIS LES PLUS FROIDS DE L’ANNÉE il vous faudra préparer et allumer un feu dans la cheminée auprès duquel il puisse se détendre. Votre mari aura le sentiment d’avoir atteint un havre de repos et d’ordre et cela vous rendra également heureuse. En définitive, veillez à son confort vous procurera une immense satisfaction personnelle.

  • RÉDUISEZ TOUS LES BRUITS AU MINIMUM, au moment de son arrivée, éliminez tout bruit de machine à laver, séchoir à linge ou aspirateur. Essayez d’encourager les enfants à être calmes. Soyez heureuse de le voir. Accueillez-le avec un chaleureux sourire et montrez de la sincérité dans votre désir de lui plaire.

  • ÉCOUTEZ-LE, il se peut que vous ayez une douzaine de choses importantes à lui dire, mais son arrivée à la maison n’est pas le moment opportun. Laissez-le parler d’abord, souvenez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres. Faites en sorte que la soirée lui appartienne

  • NE VOUS PLAIGNEZ JAMAIS S’IL RENTRE TARD À LA MAISON, ou sort pour dîner ou pour aller dans d’autres lieux de divertissement sans vous. Au contraire, essayez de faire en sorte que votre foyer soit un havre de paix, d’ordre et de tranquillité où votre mari puisse détendre son corps et son esprit.

  • NE L’ACCUEILLEZ PAS AVEC VOS PLAINTES ET VOS PROBLÈMES ne vous plaignez pas s’il est en retard à la maison pour le dîner ou même s’il reste dehors toute la nuit. Considérez cela comme mineur comparé à ce qu’il a pu endurer pendant la journée. Installez-le confortablement. Proposez-lui de se détendre dans une chaise confortable ou d’aller s’étendre dans la chambre à coucher. Préparez-lui une boisson fraîche ou chaude. Arrangez l’oreiller et proposez-lui d’enlever ses chaussures. Parlez d’une voix douce, apaisante et plaisante. Ne lui posez pas de questions sur ce qu’il a fait et ne remettez jamais en cause son jugement ou son intégrité. Souvenez-vous qu’il est maître du foyer et qu’en tant que tel, il exercera toujours sa volonté avec justice et honnêteté.

  • LORSQU’IL A FINI DE DÎNER, DÉBARASSEZ LA TABLE ET FAITES RAPIDEMENT LA VAISSELLE si votre mari se propose de vous aider, déclinez son offre car il risquerait de se sentir obligé de la répéter par la suite et après une longue journée de labeur, il n’a nul besoin de travail supplémentaire. Encouragez votre mari à se livrer à ses passe-temps favoris et à se consacrer à ses centres d’intérêt et montrez-vous intéressée sans toutefois donner l’impression d’empiéter sur son domaine. Si vous-même avez des petits passe-temps, faites en sorte de ne pas l’ennuyer en lui en parlant, car les centres d’intérêt des femmes sont souvent assez insignifiants comparés à ceux des hommes.

  • À LA FIN DE LA SOIRÉE rangez la maison afin qu’elle soit prête pour le lendemain matin et pensez à préparer son petit déjeuner à l’avance. Le petit déjeuner de votre mari est essentiel s’il doit faire face au monde extérieur de manière positive. Une fois que vous vous être tous les deux retirés dans la chambre à coucher, préparez-vous à vous mettre au lit aussi promptement que posssible.

  • BIEN QUE L’HYGIÈNE FÉMININE, soit d’une grande importance, votre mari fatigué ne saurait faire la queue devant la salle de bain, comme il aurait à la faire pour prendre son bain. Cependant, assurez-vous d’être à votre meilleur avantage en allant vous coucher. Essayez d’avoir une apparence qui soit avenant sans être aguicheuse. Si vous devez vous appliquer de la crème pour le visage ou mettre des bigoudis, attendez son sommeil, car cela pourrait le choquer de s’endormir devant un tel spectacle.

  • EN CE QUI CONCERNE LES RELATIONS INTIMES AVEC VOTRE MARI, il est important de vous rappeler vos vœux de mariage et en particulier votre obligation de lui obéir. S’il estime qu’il a besoin de dormir immédiatement, qu’il en soit ainsi. En toute chose, soyez guidée par les désirs de votre mari et ne faites en aucune façon pression sur lui pour provoquer ou stimuler une relation intime.

  • SI VOTRE MARI SUGGÈRE L’ACCOUPLEMENT, acceptez alors avec humilité tout en gardant à l’esprit que le plaisir d’un homme est plus important que celui d’une femme. Lorsqu’il atteint l’orgasme, un petit gémissement de votre part l’encouragera et sera tout à fait suffisant pour indiquer tout forme de plaisir que vous ayez pu avoir.

  • SI VOTRE MARI SUGGÈRE UNE PRATIQUE MOINS COURANTE, montrez-vous obéissante et résignée, mais indiquez votre éventuel manque d’enthousiasme en gardant le silence. Il est probable que votre mari s’endormira alors rapidement; ajustez vos vêtements, rafraîchissez-vous et appliquez votre crème de nuit et vos produits de soin pour les cheveux.

  • VOUS POUVEZ ALORS REMONTER LE RÉVEIL, afin d’être debout peu de temps avant lui le matin. Cela vous permettra de tenir sa tasse de café à sa disposition lorsqu’il se réveillera.
Heureusement, on sait aujourd'hui qu'il n'y a plus rien de cela... Les choses ont si bien évolué qu'on n'a qu'à s'asseoir sur nos lauriers et fermer les yeux à ce qui se passe autour de nous.



19 juin 2009

Mon cri

Depuis quelques jours, je prends un plaisir fou à crier. Pas un cri de joie ou de détresse, un simple cri de défoulement. En passant du "YARRRR!" pirate au "HARRRRG!" Irlandais, je me laisse parfois aller avec un simple "AAAAHHHH!".

Pourquoi ce besoin de crier? Est-ce pour libérer une frustration si bien cachée que moi-même je ne peux la voir? Est-ce un cri de libération ou de colère? Je sais une chose, c'est un cri que je suis prêt à partager. C'est un cri que j'ai envie de lancer au visage d'un ennemi. Si j'étais davantage croyant, je le lancerais sans doute au ciel. Pour l'instant, c'est un cri isolé. Comme l'arbre qui tombe seul dans la forêt personne ne l'entend. Certaines personnes ne considèrent même pas mon bruit comme un son.

Si mon cri n'est pas entendu, à quoi pourrait-il bien me servir? Tous comme les Iraniens partisans de Moussavi, mon cri est étouffé. Bien sûr, le mien n'est pas étouffé par l'autorité, mais plutôt par mon incapacité à aller dans la rue pour le pousser. Combien de fois encore vais-je devoir me contenter de crier dans ma voiture ou seul à la maison? Quand trouverai-je une cause à laquelle joindre toute la puissance de mon diaphragme? Sans doute ne devrais-je jamais avoir d'enfants. Je risque facilement de me retrouver sur un pont à crier l'injustice qui m'a frappé. Gardez-vous Montréalais, je n'aime pas votre ville et n'aurai aucun plaisir à bloquer vos ponts. J'irai plutôt voir un petit pont bien tranquille. Ma bannière ne devra pas faire plus de 2m de large, sans quoi elle dépassera. Peut-être pourrais-je la mettre sur plusieurs lignes ou même de part et d'autre du pont chacun affichant différents paragraphes? Non... je crois que je vais m'en tenir à mon cri personnel. Ce n'est peut-être pas la chose la plus saine pour moi, mais c'est certainement la chose la moins dérangeante qui soit.
De plus, j'aime être un pirate irlandais!

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16 juin 2009

Ma corde à linge

Voilà quelques fois que j'entends parler du nouveau blockbuster de l'été : "Le retour des cordes à linge". Avec une société de voulant de plus en plus verte en apparence, la corde à linge reste un choix judicieux. Avec une consommation annuelle moyenne estimée de 800 kWh sur nos 17 MWh consommés chaque année, on comprend rapidement l'influence bénéfique de la non-utilisation de cette petite bête métallique. Bien qu'on essaie tant bien que mal de trouver des avantages autres à la corde à linge tels que son effet thérapeutique ou les odeurs de lilas qui viennent se déposer sur les vêtements, je crois que par son simple impact écologique, la corde à linge devrait séduire les gens.

Pourquoi devons-nous nous rappeler que ce petit système si simple existe toujours? Où et comment a-t-on pu la perdre? Il me semble que d'année en année les cours arrière sont de moins en moins colorées. Assistons-nous à un phénomène "Glad"? Est-ce que, tout comme c'était le cas pour les ordures dans les années 60, le linge devient une chose que l'on désire cacher du public et de nos voisins? Serait-ce possible que Glad et Maytag soient de connivence? Sous son petit air cabotin se cacherait-il une personne douloureusement touchée par la perte de quelques bas solitaires au vent? Par esprit de vengeance, il a décidé de détruire toutes les cordes et toutes les épingles de ce monde. Ce qu'il ignorait toutefois, c'est que son arme, la sécheuse, lui ferait également perdre quelques bas par-ci par-là.
Personne n'a à afficher les couleurs de sa lingerie sur la corde. Contrairement aux ordures, on peut cacher nos vêtements dans le sous-sol pour les faire sécher.

Ah oui, je viens de comprendre pourquoi tant de gens utilisent la sécheuse. Les vêtements sont prêts en une heure. C'est drôle, mais j'ai rarement 4 paires de jeans à mettre dans la même journée alors il m'arrive quoi si ça me prend 3,4 heures? Il arrive quoi s'il pleut et que je dois étendre à l'intérieur pour une dizaine d'heures? Quelques mètres de câble, 2 poulies et une centaine d'épingles en bois. Du point de vue conception, on n'aura jamais trouvé si simple pour un séchage aussi efficace. Peut-être serait-il bon cet été de ne pas simplement parler du retour des cordes à linge, mais aussi de le faire pour qu'éventuellement on puisse voir un changement réel plutôt qu'un amas d'idées.


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10 juin 2009

Mon coquelicot

Je ne sais pas trop quoi penser lorsque je vois un militaire parler suite à la mort d'un de ses camarades. Si tous savent les risques qu'ils courent, certains compatissent en criant à l'injustice. En quoi est-ce injuste de mourir? En quoi est-ce anormal? Je n'ai pas de difficulté à imaginer la peine de la famille et des amis de la victime, loin de là. Toutefois, je crois que toute personne peut s'y préparer si elle met de la volonté. Moi-même, sans avoir gardé de liens avec ce monde de Valcartier, de Shilo ou de Trenton, je reste toujours à l'affut de noms ou de visages lors de la mort d'un Canadien. Jusqu'à présent, les gens que je connais ont eu de la chance. J'ai vu un ancien camarade transporter le corps d'un de ses confrères, mais rien de plus.

J'aimerais croire que ces morts servent aux Afghans. Je m'en convaincs à chaque fois d'ailleurs. Suis-je encore idéaliste comme à l'époque? Non. Lorsqu'on découvre à quel point nos projets, nos idées et nos travaux peuvent facilement être abandonnés, détruits ou oubliés, on n'a pas de difficulté à transposer cette réalité dans le monde militaire. Il n'existe pas de chiffres pour nous dire combien de personnes n'ont pas été tuées grâce à la présente d'une force militaire étrangère en Afghanistan tout comme il n'en existe pas pour nous dire combien sont morts pour la même raison. Qu'on le désire ou non, notre présence dérange. Les délateurs, les partisans de la démocratie sortent de l'ombre. Parfois, ils se font tuer pour cela. Parfois, ils tuent dans l'espoir d'amener leur idéal.

Pourquoi sommes-nous vraiment là? Si dans l'armée on vous parle du rôle du Canada en Afghanistan, on n'entend presque pas parler de la coalition avant d'être face à face avec des frères d'armes Britanniques, Américains, Français ou autres. En fait, plusieurs recrues avec qui j'étais pensaient que le Canada dirigeait carrément les opérations dans ce pays. Lorsqu'on voit de telles choses, il n'est pas surprenant par la suite d'entendre un Américain s'étonner d'apprendre que le Canada a participé à la guerre de Corée ou même à la deuxième guerre mondiale. Chaque pays est fier de ce qu'il accomplit et se voit comme un leader. Le partisanisme rapporte énormément en motivation individuelle et collective. Si chacun croit être en mesure de faire un changement, alors on risque fort d'en avoir, du moins si les idées montent jusqu'au chaînon supérieur.

Encore aujourd'hui j'ignore ce qui m'a vraiment poussé à me diriger vers l'armée plus jeune. Était-ce par rébellion et incapacité d'affirmer ma "nerditude"? Était-ce par désespoir et envie de quitter tout ce qui m'entourait? Est-ce plutôt comme mon père le croit encore, c'est-à-dire pour être autonome rapidement et éventuellement pouvoir payer mes études seul? Chose qui est certaine, j'ai toujours envie d'aider d'une façon ou d'une autre. Aussi, je garde ce partisanisme et cet idéalisme d'être le seul en mesure de changer les choses. J'aime me dire que je crée des barrages hydro-électriques. Or, je me charge uniquement des vannes (des portes d'acier). Encore là, je m'occupe du dessin et non pas de la conception ou de la fabrication.

Une chose devrait rester en tête pour tous les soldats malgré tout. Si certains nous accusaient d'être trop pacifiques et mal équipés lors de l'époque de Jean Chrétien, j'ai l'impression que l'armée s'éloigne de son véritable objectif depuis le 6 février 2006. Notre objectif à la base était d'aider les Afghans à instaurer un ordre politique et social. Aujourd'hui, on fait la guerre aux Talibans. Cette poussée de violence incite des gens à rejoindre les rangs des Talibans. En aidant simplement le peuple à être plus puissant, ne pourrions-nous pas simplement attendre qu'ils reprennent le contrôle de leurs villes? On me dira que je ne suis qu'un citoyen, que je ne connais pas la politique ni même le commandement d'une armée. Suis-je forcé de me taire pour ces raisons? Les soudeurs ne connaissent pas les DCL ou les 3 lois de Newton. Pourtant, pour les idées et les procédés, ils en savent plus que bien des gens. Si certaines entreprises comme Toyota sont quotidiennement à l'écoute de leurs employés, pourquoi l'armée garde-t-elle son vieux modèle de hiérarchisation? On le réalise de plus en plus, une simple occupation, une simple guerre ne suffisent plus à régler les conflits. J'ose croire que la psychologie aurait un plus grand impact sur les guerres modernes. En changeant la mentalité d'une nation, on évite le fanatisme et les conflits incessants. Oui, nos soldats mourront toujours. Seulement, pourront-ils mourir en essayant d'aider plutôt qu'en essayant de détruire les partisans d'un idéalisme autre que le leur?


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4 juin 2009

Mon déménagement

Oh comme il est agréable de déménager un être cher. Non seulement c'est un moment où l'on peut discuter, mais aussi se rapprocher. Ce sentiment d'entraide et de confiance qui se crée aide à bâtir des relations avec nos amis ou notre famille. Dans certains cas, un déménagement peut même séduire une personne. Après tout, c'est normal de devenir raide dingue en voyant un gars lever un frigo seul =).

Hier j'ai pu déménager mon petit frère. Pour faire court, Dimanche, il cherchait un appartement. Mardi, il m'appelait pour me demander de l'aider à déménager. En l'espace de deux jours, il avait trouvé et décidait de quitter spontanément. Je reviendrai sur la raison. Bref, une belle soirée à déménager une personne qui n'a rien d'emballé et qui n'est absolument pas prête à déménager. Ce genre de situation, je m'y suis habitué. Les trois derniers déménagements étaient exactement pareils à celui-ci côté préparation.

Pourquoi devoir quitter si précipitamment? Pourquoi avoir fait la même chose les dernières fois aussi? C'est bien simple, il n'arrive pas à payer son loyer. Pour de multiples raisons sur lesquelles je préfère ne pas élaborer, il n'a pas d'argent pour payer des choses comme de la nourriture ou son loyer. C'est plutôt difficile de savoir que son frère ne mange presque jamais même s'il est grandement responsable de son sort. Il se fait aider. Est-ce une bonne chose ou non, je l'ignore. Certains croient qu'il va s'améliorer, d'autres pensent que la seule façon de réveiller quelqu'un comme lui est de le laisser frapper un mur.

Quelle est la meilleure solution avec une personne qui a plusieurs dépendances et qui ne semble pas chercher à connaître l'apparence de son lendemain? On a souvent critiqué mon père pour l'aider et pour avoir aidé ma soeur alors qu'elle avait elle aussi des problèmes du genre à l'époque. Est-ce que ma soeur est toujours dans la rue? Non. Elle va bien, sans doute mieux que moi pourrais-je dire. Elle n'a pas frappé de murs plus rigides que mon frère ne l'a fait à présent et a quand même trouvé une sortie. Hier, je suis allé aider mon frère à déménager. Je ne savais pas si c'était la chose à faire avant d'y aller. Une fois sur place par contre, j'ai rapidement compris que c'était la solution la moins difficile pour tous. Déjà, il doit abandonner des meubles, des électroménagers et plusieurs objets personnels par manque d'espace dans sa nouvelle chambre. Si j'avais attendu qu'il frappe son mur, il aurait été dans la même situation; seulement, ses meubles auraient été volés puisque jetés à la rue par le propriétaire.

Oui, j'ai déménagé une personne qui ne paie pas, qui a des problèmes de drogues, des mêlées avec la justice, des dépendances affectives, qui dépérit chaque jour, qui n'avait rien pour déménager sinon des boîtes détrempées et qui, de plus, était trop gelée pour travailler correctement ou même comprendre ce qu'elle faisait. Le hic, c'est que cette personne, c'est mon frère. Difficile de piler sur sa bonne foi et de faire ce que tout travailleur social nous dirait de faire. Même si ce n'est pas tout à fait logique, c'est plus humain. Et si j'ai pu me retenir de lui donner de l'argent pour l'aider, j'ai été incapable de résister pour ses chats. Qu'une personne préfère de la drogue à 2L de lait, je peux comprendre. Par contre, lorsqu'une chatte qui vient d'accoucher de 5 chatons ne mange pas, je ne peux m'empêcher d'aider celle-ci et ses bambins. Mon petit frère m'a parlé d'enfants... j'espère qu'il réalisera que sur s'il continue de marcher en cette direction, cette éventualité fera souffrir de gens qui n'ont aucun pouvoir, comme ses chats. Je peux me détacher de la situation, je peux même l'ignore pendant 2 mois sans difficulté. Seulement, lorsqu'une personne dépend de quelqu'un à problèmes, elle ne peut fermer les yeux. C'est un peu pour cette raison que tous devraient les ouvrir, même s'ils ne sont pas concernés ne serait-ce que pour comprendre ce qui se passe autour d'eux.


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1 juin 2009

Ma candela

Hier, à mon retour de Sherbrooke, j'ai pu admirer ce joli coucher de soleil. Bien que la qualité d'un cellulaire ne permet pas de représenter clairement la beauté de ce moment, j'ai réussi à garder un souvenir autre que mental. Le plus surprenant dans un moment tel n'est pas ce qui se passe autour de nous. Après tout, il existe des milliers d'images de couchers de soleil mieux réussies que la mienne. J'ai surtout été surpris par ma réaction face à cela. Il me semble que je n'ai pas pu réellement profiter d'un tel moment seul depuis des années.

Je m'ennuie de cette force qui me poussait plus jeune à aller me coucher dans l'herbe l'été pour regarder le ciel, la nuit comme le jour. Voilà presque 3 ans que j'ai un télescope pour ressusciter ce petit plaisir. Jusqu'à présent, il ne m'a été d'aucune aide.

Bien sûr, Sherbrooke n'est pas l'endroit pour pointer une lentille vers le ciel. La pollution lumineuse empêche toute observation des étoiles. Peut-être ai-je mal choisi mes appartements, mais sur les trois derniers, aucun ne laissait passer l'éclat des astres. Étrangement, même si cette ville se situe à quelques dizaines de kilomètres de l'observatoire du Mont-Mégantic qui ,en passant, est reconnu comme étant un leader en recherche dans ce domaine, elle est un piètre exemple de sensibilisation au problème. Vaincre ce phénomène demande peu d'effort et s'avère même rentable.

Je regarde ces cartes et réalise que la région métropolitaine a un impact de même envergure que New York... Voilà, on a réussi à me décourager du ciel et de la façon dont nous le traitons. J'en ai encore pour 3 ans avant de pouvoir me réjouir en l'observant.

Pour information, les images de ce type pour différentes parties de la Terre se retrouvent ici.