27 mai 2009

Mes excréments

J'avais parlé il y a de cela un certain temps des excréments et de toutes les réactions suscitées lorsqu'on parle de ces derniers. Je sais que certaines personnes ne veulent rien savoir de ce sujet, mais je crois que la merde mérite sa place.

D'abord, entendons-nous sur le fait que chaque personne a marché dedans durant plusieurs mois avec ses couches. Les parents, eux, vont carrément voir et nettoyer le tout. Dans certaines religions, il est interdit de regarder l'appareil reproducteur de notre conjoint et, à moins d'arguments contraires de sources convaincantes, je sais que la religion catholique l'interdisait jusqu'à tout récemment. Si on demandait l'avis de notre cher Ben XVI, sans doute n'oserait-il même pas se prononcer sur le sujet. Aujourd'hui, je ne crois pas avoir besoin de preuves pour montrer que le sexe est un peu partout dans la société. Pourquoi les besoins restent-ils encore aussi tabous? Je reste à l'exemple des parents, depuis combien de siècles voient-ils les petits cadeaux de leurs enfants? On va même les féliciter pour ce présent. Juste pour cela, la merde ne mérite-t-elle pas d'être une chose banale, simple et publiquement discutée? Personnellement, ma digestion remonte à ma naissance et même avant. Durant une grande période de ma vie, j'ai eu la joie de m'occuper de la digestion de chiens et de chats.

Je dis que les excréments sont banals. En fait, c'est tout le contraire. Je vais pousser un peu mon idée de base. Ainsi, si je n'arrive pas à convaincre les gens de l'idée avancée, il sera plus facile pour eux de croire en l'idée simpliste qui semble moins méchante. L'idée s'illustre ainsi : Les excréments ne doivent pas seulement être sortis du tabou dans lequel ils se trouvent présentement, mais ils méritent carrément qu'on en discute. Ils méritent d'être un sujet commun pour connaître la vie présente d'un collègue ou d'un ami. Aussi triste que cela puisse être, c'est souvent le meilleur moniteur de santé que nous ayons. On peut savoir si une personne est stressée, malade, amorphe ou bouleversée avec une simple description visuelle d'excréments.

La médecine pousse la chose un peu plus loin. Si le sang est un bon indicateur des produits se trouvant dans notre corps, la merde reste le témoignage de ce qui s'est passé ou ce qui n'a pas passé. D'ailleurs, la médecine utilise les informations relatives aux excréments pour se donner une idée de l'état de santé de ses patients. La scatologie et l'urologie ne sont pas des sciences qui datent du 20e siècle. De nombreux médecins s'intéressaient à la chose à l'époque de Grecs. Au moyen-âge, c'était une pratique très répandue que d'analyser l'urine d'une personne pour faire son pronostic. Bon, il est vrai qu'on amputait des gens inutilement à l'époque, mais l'urologie est quand même restée et est devenue de plus en plus sérieuse. Aujourd'hui, on l'utilise principalement de manière descriptive, mais lorsque la prise de sang ne donne rien de concluant, l'analyse des selles reste une méthode efficace.

Aujourd'hui, j'ai eu le bonheur de discuter avec quelqu'un pour qui ce sujet n'était pas tabou. Il m'a conté son voyage de noces et le fait qu'il ait été malade durant ses vacances. S'il m'avait simplement dit qu'il avait mal au ventre, je n'aurais pas compris vraiment ce qui s'était passé. La discussion en serait sans doute restée là sur la maladie. Par contre, il a expliqué que ses selles étaient très molles presque liquides parfois. Comme il était curieux de voir durer un tel phénomène, il a demandé aux gens la raison. Apparemment, il ne mange jamais de fruits. Là-bas, il n'y avait que cela dans ses assiettes. Il a donc changé son régime vers le milieu de ses vacances et ça s'est quelque peu amélioré sur place. Bon il a plu et il n'a finalement pas profité de tout cela, mais peu importe. Ce que je retiens, c'est que son ouverture lui a permis d'expliquer de façon plus précise le problème et il a pu le régler.

Pourquoi chercher à cacher tout cela? Certains croiront peut-être que je suis un colon ou un pur abruti, mais je vais continuer mes blagues de merde et j'encourage les autres à le faire. Généralement, les blagues sont une transition entre un sujet tabou et un sujet socialement accepté. La religion avait une grande place dans les blagues dans le passé, lorsque le bâillon s'enlevait peu à peu. Les blagues salées de nos oncles sont insignifiantes aujourd'hui par rapport à ce qui se trouve sur internet et ailleurs. Oui, la merde n'a rien d'agréable. Oui, elle a cette couleur que peu de gens aiment. Ce n'est peut-être pas le meilleur sujet dans une conversation, mais c'est quelque chose très informatif. C'est surtout un sujet qui ne mérite pas d'être tabou. Tout le monde le fait. Peut-on en dire autant du sexe? Si parfois ça ne veut pas sortir, faites un petit effort. Discutons-en et essayons de casser cette idée que nos excréments ne concernent personne d'autre que nous. Les chiens, les chats, les oiseaux; il y en a un peu en chaque être.

P.S. Notez que je dis qu'il faut en parler ouvertement, je ne propose pas d'images-choc ou de ridiculiser quelqu'un ou une situation avec cet aspect de notre vie.

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24 mai 2009

Ma perte de temps

J'ai dit que l'homme n'était pas une machine efficace. Non seulement on ne travaille que 24% du temps dans une semaine, mais si on compte l'ensemble de la vie d'une personne, on parle de 10 à 15%. Comment peut-on se sentir utile ou même travaillant en voyant ce niveau d'inactivité si élevé?

Si certains métiers sont éreintants après 40 heures, d'autres tâches peuvent facilement se perpétuer sur 60, voire 80. De plus, il est de plus en plus facile d'exercer un métier. La plupart des travaux manuels sont remplacés par des automatismes, on rend les stations de travail ergonomiques, on essaie d'isoler les travailleurs(euses) du temps froid ou de la chaleur accablante et on vérifie de plus en plus les maladies ou les troubles chroniques qui pourraient affecter les gens.

S'il s'agissait là de machines, on pourrait facilement dire que nous sommes rendus à une étape où l'entretien est de bonne qualité. En fait, on fait carrément un entretien préventif. On fait des tests ou on lance un scanneur pour voir des débuts de bobos, on fait même des examens à chaque année pour certains qui ont la chance d'avoir un médecin de famille. On peut même laisser les gens prendre conscience des défaillances pouvant les affecter par eux-mêmes. C'est un peu comme une voiture qui vous avertirait qu'elle a une crevaison. N'est-ce pas magnifique? La médecine a fait en sorte que l'on puisse savoir qu'on est malade avant même de l'être au point d'en être malade. Oui, si on était des machines, on pourrait dire que nous sommes choyés côté entretien. Nous pouvons même nous informer nous-mêmes sur internet ou par info-santé pour vérifier si quelque chose est anormal.

Normalement, si une machine fonctionne bien, on la fait fonctionner plus souvent, plus longtemps. L'homme d'aujourd'hui travaille 40 heures, moins que la plupart de nos ancêtres. Si certains, comme les agriculteurs, font encore le double de cela, la majorité reste productive 24% du temps. Les gens profitent de plus en plus de leur temps libre. Du moins, c'est ce que l'on voudrait. Personnellement, j'ignore à quoi sert mon temps libre. Parfois j'espèrerais carrément ne pas en avoir, histoire de me sentir important. Sans être un maniaque du travail, j'aime avoir des responsabilités, des objectifs. Depuis plus d'un mois, les objectifs manquent. Je ne suis pas le seul dans cette situation. On a beau se vider l'esprit en jouant à des jeux ou en lisant, lorsqu'on relève son nez, on voit que rien n'a avancé. C'est assez dur pour quelqu'un qui aime faire bouger les choses. Si certains peuvent passer leur vie assis, d'autres aiment créer ou simplement progresser.

Je me lève, il est 10h30. Ça commence mal une journée... Je pourrais peut-être tondre le gazon de mon ex ou de mon père, ça remplirait ma journée un peu, je ferais quelque chose de bien. Finalement, je n'arrive pas à faire ni l'un ni l'autre. Bon, je peux peut-être réparer quelque chose ou installer un truc informatique... Non. Il me reste à promener le chien, ça fera toujours ça. Bon, il fait noir et il n'y a pas de lumières sur ma rue. Ça ira à demain... Finalement je n'ai toujours rien fait qui puisse me permettre de me sentir utile aux autres. Ai-je été utile à moi-même? Même pas. Demain j'irai au travail, peut-être que là-bas je pourrais me sentir utile. Bien que j'ai l'impression d'être très peu efficace et presque un fardeau, j'apprends. Un jour, j'apprendrai à être vraiment utile. Mieux même, j'apprendrai peut-être que ce désir d'être utile aux autres n'est rien d'autre qu'un trouble de personnalité qui me rend anormal et malsain. Ainsi, je pourrai passer mes soirées à regarder "Drôle et Sexy" en me dilatant la rate tout en me remémorant les bons moments des gags de juste pour rire où un homme s'est fait arroser par de la fausse urine. Je n'aurai servi à rien ni à personne, mais ça ne me dérangera plus, car je me dirai que mes vieux sentiments de culpabilité n'étaient que choses malsaines empêchant l'atteinte du bonheur.


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19 mai 2009

Mon espace vert

Après mes nombreuses critiques sur la banlieue, je dois songer de plus en plus à mon avenir dans ce lieu étrange. Je vivrai officiellement en banlieue dans 6 semaines. J'ai toujours cette inquiétude qui plane au-dessus de moi. Comment pourrais-je faire une critique constructive sur la banlieue de façon autant sinon plus prestigieuse que François Massicotte? Mes ressources en humour étant quelque peu limitées, je devrai plonger dans le noir, le sarcasme et la moquerie.

Quoi de mieux pour commencer que de parler de mon futur voisin? Un homme qui passe ses fins de semaine entières dans son garage ou dans son camion. Je suis certain que tout le monde connaît au moins un voisin dans ce genre. Personnellement, je suis plus que choyé, car j'en ai un à Shefford et un à Rock Forest. Shefford n'est pas une banlieue, c'est un développement. Un petit parc de maisons mobiles. Bien que l'endroit soit plus pauvre que la banlieue de Sherbrooke, on peut remarquer de nombreuses similitudes:
- Il n'y a pas de trottoirs dans un rayon de 1 km et plus;
- On peut entendre les oiseaux, mais leur présence n'est due qu'aux mangeoires spécialement placées pour eux;
- La moitié des citoyens aiment faire crier leurs pneus. Bon, dans le cas de Shefford, il s'agit d'un chemin de terre, donc on lance des roches et de la poussière. Pourquoi prendre une voiture? J'arrive à le faire avec mes mains...

Et finalement, les maisons sont fièrement agrémentées d'objets divers. Sans avoir vu de flamands roses, on a encore droit aux nains de jardin, aux maisons miniatures dans le jardin et aux décorations de Noël toutes prêtes à surgir de nouveau. Je me suis questionné hier sur un hibou en plastique qui flottait dans une piscine à l'aide d'une planche de contreplaqué. Aidait-il à passer la balayeuse ou diffusait-il du chlore progressivement? Non, c'était vraiment une simple décoration. Un petit hibou qui fait le tour de sa piscine juché sur une plaque 2'x2'. Bon, c'est toujours mieux qu'un flamand, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi la quétainerie a toujours une si grande place au Québec.

Un autre phénomène souvent observé en banlieue est la surexploitation. Au cours des années, on voit le terrain se faire gruger à certains endroits. On achète une piscine, on veut un garage, on magasine les cabanons, un gazébo en même temps, pourquoi pas! Finalement, il ne reste plus que quelques mètres carrés de pelouse. Certains banlieusards ont un terrain deux fois plus grand qu'un citadin, mais n'ont pas plus de verdure. "C'est un choix", "Ils ont quand même une piscine", "J'aime les hiboux moi!". On peut penser ce que l'on veut, il reste qu'on s'éloigne du principe de base qui était d'avoir un milieu moins dense. Ai-je besoin de me plaindre? Non, si je compare mon stage de l'été 2008 avec mon stage actuel, l'espace où je vis contient beaucoup plus de végétation. Ce que je trouve étonnant par contre, c'est que j'ai pu passer 4 mois l'été passé dans une petite maison, au coin de deux gros boulevards, juste à côté d'une usine de Bombardier et il y avait là des arbres centenaires et plus de vert que de gris. Le 1er juillet je m'en vais à Rock Forest, sur le terrain aux côtés du mien, un arbre de 5 ans, 10 peut-être. Une piscine, un garage, un gazébo, , trois haies de cèdres, trois voitures et une souris verte. Bon, il y a au moins une souris qui vient colorer cet endroit.


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16 mai 2009

Mon Minelli

Grosse déception aujourd'hui en allant voir les vélos de route. Comment se fait-il qu'un vélo de montagne avec des freins plus puissants, une suspension, un cadre plus rigide, des plus grosses roues et plus de vitesses coûte la moitié d'un vélo de route chez la même compagnie? Impossible de trouver un DeVinci en dessous de 900$. Chez Specialized, idem. Je crois que l'idée du vélo de route, ça ne sera pas pour cette année encore. Je peux toujours me rabattre sur les Nakamura et les Minelli, mais j'espérais une marque ayant une meilleure renommée. C'est un peu comme si j'avias acheté 2 Chevrolet Cavalier de suite. Mon père l'a fait et les deux ont laché de façon radicale. En sera-t-il ainsi pour mon second Minelli?

En attendant, que faire? J'ai mon vieux Minelli qui m'attend. Mis à part les problèmes techniques mentionnés il y a quelque temps, je dois maintenant faire quelque chose pour ma roue arrière. La chambre à air a peut-être 7 "patchs" dus à de nombreuses crevaisons. Mon pneu est très mince à certains endroits et semble vouloir rendre l'âme. De plus, la roue elle-même n'est pas tout à fait ronde depuis la journée même de l'achat. Et pourtant... il était si beau à l'achat. C'est comme un petit chaton que je connais bien. Maintenant, c'est un gros chat. Il est toujours sympathique, mais il a perdu de sa "mignonité". De plus, comme mon vélo, on ne peut pas trop jouer avec lui. Il se fatigue rapidement et nous montre son désintérêt. Je ne dis pas qu'il décide de faire grincer le métal de la suspension ou de déplacer le dérailleur de quelques millimètres dans le seul but de faire frotter la chaîne et même le plateau incessamment sur ledit dérailleur, mais son message est assez clair, il s'en va manger ou dormir. Adieu humain!

Que fait-on avec un vieux vélo? Que fait-on avec quoi que ce soit qui ne nous est plus d'utilité? Lorsqu'on commence à perdre son temps et son énergie sur problèmes par dessus problèmes, on est tenté de laisser tomber. Certains s'acharnent et continuent d'entretenir les choses qui ne fonctionnent pas. Certains laissent traîner jusqu'au jour où ils ont complètement oublié. Certains vont carrément baisser les bras, jeter tout cela par-dessus bord et espérer pouvoir recommencer à neuf. Pourquoi vouloir garder quelque chose qui n'est pas fonctionnel? On a beau être ingénieur, certaines choses ne se réparent pas. On peut mettre un petit diachylon et augmenter sa durée de vie de quelques jours, mais à quoi bon tout cela? Que sauve-t-on finalement en traficotant une chose inutile? N'est-ce pas nuisible puisqu'il s'agit là d'une perte de temps?

Si je me débarrasse de mon Minelli, on pourra le faire fondre et en fabriquer un meilleur. Le chat... on le garde, il reste plus que sympathique. De plus, je ne suis pas assez cruel pour faire fondre un chat. Chaque jour je fais le choix de donner une journée de plus à mon vélo. Chaque jour, il évite la fonte. Manque de courage, manque de volonté, manque de moyens? Je l'ignore. Je regarde les autres, je les admire. Ils sont beaux. Certains semblent même n'avoir aucune soudure, tout est caché. Ils sont là, dans les magasins, sur les routes, dans les appartements. Ils n'ont pas de problèmes. De toute façon, s'ils en avaient, leurs pièces sont conçues pour être réparables. Mes pièces à moi sont jetables. Elles ne sont pas démontables et elles sont souvent irremplaçables. Il a fallu que le guidon de mon dernier Minelli se fende en deux parties avant de me décider à en acheter un autre. Pire que ça, il a brisé en septembre et j'ai attendu avril. Je roulais avec une moitié de guidon. La seconde était dans ma main droite et me servait uniquement pour les freins et les changements de vitesse. Comme elle n'était plus reliée, pas moyen de me diriger avec celle-ci.
Notez que la photo n'est pas la mienne, je n'ai malheureusement pas de souvenir visuel de ce merveilleux moment de ma vie.

J'attends les cas critiques avant de jeter l'éponge. Aujourd'hui, comme chaque jour, je me demande si c'est assez critique pour le faire.


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13 mai 2009

Mon ISS

Le Canada a maintenant deux astronautes de plus. Cet après-midi, l'agence spatiale canadienne a dû faire un choix parmi plus de 5300 candidats. De ce nombre, le Québécois David St-Jacques et l'Ontarien Jeremy Hansen ont trouvé un travail très rare. J'ai toujours ri lorsque j'étais jeune et qu'on me disait que je pourrais devenir astronaute. Pour ceux qui ne le savent pas, le Canada n'a eu que 10 astronautes à son service (12 maintenant). La première mission ayant eu lieu en 1984, on compte donc 12 Canadiens en 25 ans. C'est un peu comme dire: Tu pourrais devenir premier ministre du Canada ou du Québec, il y en a eu 7 de chaque sur la même période. J'ai des ambitions, mais je sais quand même les limiter. Bien que le métier d'astronaute est stimulant, rempli de défis et plus que prestigieux, je sais ne pas avoir les pré-requis pour le poste. La preuve est là, il suffit de voir l'attitude et le CV des 2 astronautes sélectionnés. Je risque davantage de me retrouver derrière les consoles que derrière le tableau de bord.

L'Agence Spatiale Canadienne (ASC) reste malgré tout un endroit plein de défis. Imaginez, vous avez une structure qui se retrouve dans un environnement sans air, sans pression, sans poids. Vous avez une plaque de métal. Sa moitié gauche est exposée au soleil et perçoit une température de 150°C. Quelques centimètres à côté, la même plaque est derrière l'ombre de la Station Spatiale Internationale (ISS en anglais). Résultat? Elle perçoit une température de -150°C. Un beau défi? Les personnes qui travaillent là-bas doivent en voir des dizaines du genre. Bien entendu, il y a toujours cette petite anecdote des savants Américains qui cherchaient un moyen pour que les astronautes soient en mesure d'utiliser un stylo en apesanteur. Comme l'encre ne coule pas comme elle le fait sur Terre, ils auraient investi 12 millions de dollars pour y arriver. Les Russes, de leur côté, auraient utilisé un crayon à mine, tout simplement. Remarquez, que la réalité est différente, le crayon qui fonctionne à l'envers de la gravité (ou sans gravité) n'a coûté que 1 million à l'époque.

Quels défis vois-je de mon côté? Un peu les mêmes. Deux plaques d'aciers avec une température de 11°C dans le centre. À l'extérieur, on a de l'eau à 0°C d'un côté et de l'air à -30°C de l'autre. Bon, on est très loin de la navette spatiale, mais on n'a pas le même budget aussi. Bien entendu, en tant que stagiaire, on ne me demande pas de trouver la solution, mais juste de voir comment les autres y sont parvenus. Qu'en sera-t-il plus tard? Vais-je pousser mes limites comme l'ont fait ces deux astronautes? Vais-je même pouvoir résoudre ce genre de problèmes ou vais-je m'en tenir à de petites tâches administratives et faire quelques demandes d'achat et d'expertise? C'est au choix. On a la force de nos ambitions. Disons que pour une fois j'ai un stage intéressant, j'ai un modèle et j'ai des défis.

Les défis n'ont pas fait parti de mon quotidien. La plupart de mes réalisations demandaient patience et détermination. Si c'est un défi pour certains, pour moi c'est devenu du quotidien. C'était normal de faire des efforts pensés, planifiés. Par contre, c'était rare de devoir en faire sans avoir la moindre idée de ce qui arriverait. Il faut dire que l'école donne une bonne idée de la solution. L'armée vous demande simplement de travailler. Comme on le répète si bien là-bas: "Vous n'êtes pas payés pour penser!". Notons que c'est à prendre avec une oreille distinguant le sarcasme de la franchise. Les défis d'un emballeur dans une épicerie... n'en parlons même pas. Cette fois, j'en vois de véritables et j'ai envie d'en avoir d'autres, peut-être même encore plus difficiles à résoudre. On quitte le 50cc de Mario Kart et on essaie le 100, ira-t-on jusqu'au 150? En gros, il s'agit de doser notre volonté et notre capacité. Pour l'instant, traçons des plans techniques et réfléchissons-y. Je me vois difficilement doser tout de suite tout cela. Me connaissant, ça risque d'être un ajustement en temps réel. J'essaie le 100. J'essaie ensuite le 150. Si je perds mes 40 premiers circuits, je retourne me pratiquer en 100 quelque temps.


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11 mai 2009

Mon T2

Grand départ dans quelques heures (bon, je m'en vais à 70 km de chez nous en fait). Après 9 entrevues, presque 10, j'y suis enfin; mon deuxième stage en ingénierie. Le hasard fait bien les choses. Après une longue série d'échecs qui aurait pu jeter n'importe qui par terre (plus de 50 CV envoyés, 8 entrevues échouées), je me retrouve finalement avec ce qui me correspond le mieux, ce qui me plaît réellement. On nous dit de ne pas s'attendre à grand-chose, on nous prépare même à aller aux pires endroits, à faire les pires tâches. Les rumeurs courent : «Si tu vas travailler dans les mines, les syndiqués vont certainement te faire le coup de remplir tes bottes avec de la terre» ; «Si tu vas dans l'entreprise X, tu vas te ramasser avec le "chicken shit", on va te donner de la job de paperasse, ça va être la même tâche pendant 4 mois» ; «Écoute... là-bas, les ingénieurs sont très mal vus, tu devrais essayer de passer inaperçu autant que possible».

Finalement, avec quoi vais-je travailler? Avec mes mathématiques, avec des dessins techniques. Création de pièces, analyses de structure, mise en plan, etc. Je reste encore surpris de pouvoir faire quelque chose que j'aime. Le plus surprenant est que je n'aurais jamais cru aimer ça. En fait, le dessin technique est la chose que je craignais le plus avant de commencer mon BAC. Le dessin... J'ai joué de la musique classique avec une clarinette pendant 4 ans pour éviter de faire du dessin! J'ai fait deux heures d'arts plastiques en secondaire un ai j'ai compris tout de suite. On nous demandait de créer un dessin avec perspective. Comme peu de gens savent de quoi il s'agit, on nous donne l'exemple d'un chemin de fer. Il se perd petit à petit à l'horizon. Jouant de toute ma créativité, de mon talent artistique et de ma règle, je décide de tracer un chemin de fer qui se perd petit à petit à l'horizon. Un "D"... bon je le méritais. Quelles options me sont offertes?

On cogne à la porte. Ce sont deux musiciennes. Elles recrutent. Il manque de gens à l'Académie. Voilà ma porte de sortie. Je signe et m'éclipse à vie du dessin, du moins c'est ce que je croyais. J'ai réalisé que je n'avais pas de créativité artistique et encore moins de talent. Toutefois, j'ai bel et bien une règle. Si elle n'est pas appréciée en arts, elle l'est en dessin technique. Je réaliserai à quel point j'aime reproduire et créer virtuellement les choses à ma première session d'université. Si la règle est le pire ennemi d'un portrait et des natures mortes, elle est plus qu'utile dans le dessin technique. Non seulement les pièces sont fabriquées de façon géométrique, mais elles ont aussi des dimensions bien standardisées.

Une peinture peut servir d'orientation, d'inspiration. Léonard de Vinci avait dessiné de nombreux objets sans jamais les créer. Qu'il s'agisse d'ailes, de vis volante, de bicyclette ou de machine à polir les miroirs, il les dessinait avec grande précision. Toutefois, il est impossible de reproduire le fruit de son imagination. On peut s'en approcher, s'en inspirer, rien de plus. Bien sûr, on peut l'admirer et s'en émerveiller, mais du côté pratique, comment fabriquer cela? Comment peut-on demander à un ordinateur de le faire pour nous? Comment valider son modèle grâce aux lois de la physique? C'est impossible. Il n'y a rien de mathématique dans l'art, il n'y a que du génie.

L'ingénierie n'est pas le génie, c'est la réalisation du travail d'un génie. Ce sont les détails techniques, les dessins techniques. Ceux qui servent de manuel et non pas de modèle. Cet été, je m'en vais créer des manuels. Je n'ai pas à me plaindre, j'adore cet aspect. Il permet d'améliorer les choses et de les tester. Par contre, j'ai bien hâte de mettre mon génie en oeuvre et laisser l'ingénierie aux autres. Il me faudra quelques années d'analyse et de travail, mais j'ai l'espoir de m'amuser plus tard et de voir si mon imagination est meilleure qu'en cours d'arts plastiques.


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8 mai 2009

Mon non-verbal 2

J'ai beaucoup parlé de réception, mais qu'en est-il de la projection? Si le verbal ne représente qu'une mince partie de l'information, il est extrêmement difficile de bien s'exprimer sur un blogue, sur MSN ou par courriel. Est-ce la raison pour laquelle mes billets et mes courriels sont toujours aussi longs? Parce que j'ai envie d'être clairement compris? Fort probablement. Un courriel laisse une trace, une preuve. Toute erreur doit être justifiée avec de solides arguments. Lors d'une conversation, un malentendu est facilement réglable. Il suffit de dire que ce n'était pas ce qu'on voulait dire. Parfois, on peut se reprendre avec un petit sarcasme. Certaines personnes vont vous citer mot pour mot ce qu'elles ont dit dans le passé, ou du moins ce qu'elles sont convaincues d'avoir dit. Cette méthode est vicieuse, elle sème le doute de soi-même et confère une grande puissance à l'orateur puisqu'il semble confiant, réfléchi et sensé. Bref, on peut s'en sortir ou revenir en arrière, car il n'y a pas de preuves. Pour cette raison, certaines personnes n'apprécient pas les courriels, je prends pour exemple les professeurs (eh oui, encore). Je ne connais pas un professeur qui a privilégié le courriel aux rencontres individuelles ou téléphoniques. Ainsi, on évite toute confusion, pas besoin de peser chaque mot ou de vérifier les principes. Certaines personnes ont encore plus peur que moi d'être mal comprises dans un courriel et vont passer près d'une heure pour répondre à un étudiant. Au téléphone, ça aurait été l'affaire de 5 minutes.

Ce qui fait que j'aime tant le verbal c'est que c'est sans doute le moyen de s'exprimer le plus réfléchi. Non seulement il laisse sa marque, mais en plus il permet le plus grand contrôle. Il est plus facile de mentir avec ses mots qu'avec ses yeux. Ce n'est pas l'exemple le plus glorieux, mais quand je pense que ça reflètera bien la suite de mon idée. Quand nous sommes jeunes, on contrôle mal toute communication. Il nous est impossible de mentir correctement à nos parents. Notre ton et notre regard qui se détache sont très traîtres. On lance alors de grands "Noooooonnnn". Ce n'est que plus tard qu'on prend un ton plus convaincu, quand on apprend que le fait d'avoir confiance en ses arguments aide fortement à mentir. Ensuite, si vous voulez devenir un expert en mensonge, on vous apprendra à contrôler vos mouvements. On vous dira de ne pas vous toucher le visage, de ne pas mettre les mains dans les poches, ne pas vous dandiner. Bref, on vous dira comment faire croire à 7 millions de personnes que l'idée de vous prendre pour un autre 4 ans permettra au Québec d'être la seule région du monde qui ne subira pas les effets de la récession.

En gros, on le comprendra, j'aime le verbal, car c'est le seul aspect que je contrôle bien. Et encore, je ne le contrôle qu'à l'écrit; à l'oral, c'est encore plutôt risqué. Retard, manque de pratique, manque de confiance? J'ignore la cause de cela. C'est probablement un mélange des trois. Ce que je sais c'est que si mon oral va si mal, c'est dû à ce manque en paraverbal et en non verbal. Les entrevues sont un bel exemple. Généralement, ça va très bien au téléphone, je suis mieux coté qu'en personne. Peut-être que mon dégoût de cette surproduction et de cette idée de prospérité et d'abondance se fait sentir? Remarquez, si j'avais eu une entrevue chez Imperial Tobacco, ça aurait été pire...

Mais comment puis-je contrôler mon non verbal si ce n'est pour mentir? J'ai toujours pensé que la grande force du non verbal était son authenticité. C'est le côté enfant, ce sont nos sentiments réels. Dans un sens, j'ai envie de pouvoir contrôler cet aspect, j'ai envie de pouvoir montrer à la personne que j'aime que c'est vrai, j'ai envie de montrer que, oui, j'ai envie de faire telle activité, que je suis heureux de voir une amie. Parfois, ça marche, pas toujours. Est-ce que ça veut dire que même si je me convaincs d'être enthousiaste, ça n'est pas le cas? J'ai eu, permettez-moi l'expression, la "chance" de vivre plusieurs mois avec quelqu'un sans énergie, sans ressources et donc sans masque. Le cancer occasionne certainement plus de douleurs et de peine qu'une personne ne devrait subir durant toute une vie, mais il permet aussi de se mettre à nu. Il y a énormément à dire là-dessus, mais ce n'est pas mon but aujourd'hui. Je n'ai jamais cru davantage à la sincérité d'une personne qu'à ce moment. Pour moi, contrôler son non verbal est un atout majeur pour communiquer, mais c'est aussi contre-nature. Comme je l'ai spécifié, le non verbal est un amas de messages importants qu'on peut décoder. Si l'on traite ce signal avant de l'envoyer il perd toute sa valeur.

Notre langue, nos mots et notre ton font de nous des êtres humains qui peuvent penser, analyser, discuter. Mon non verbal restera brut. Je n'ai pas envie de mentir par mon corps, ma voix peut très bien le faire. Ce qui pourrait être intéressant, c'est de contrôler le débit d'informations. J'ai longtemps appris à limiter celui-ci. C'est pratique dans certains cas, mais on désire parfois montrer nos véritables sentiments. La neutralité n'a pas que des avantages, on s'en doutera; le sur-enthousiasme non plus. Vais-je vraiment m'empêcher de me gratter le nez? J'aime rester moi-même. Seulement, j'ai peur d'être trop moi-même. J'ai aussi peur de n'être rien. Il serait temps de savoir ce que je veux...


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5 mai 2009

Mon non-verbal

J'imagine que tout le monde en a déjà entendu parler, mais il existe différentes méthodes d'expression. Ce blogue est verbal. On s'en doute, il existe peu d'autres méthodes disponibles avec un clavier. On se contente de mots. Remarquez, je peux utiliser ma webcam ou mes micros pour lancer des cris de pirate si je le désire. Dans mon verbal, il n'y a pas de "paraverbal". Certains considèreraient les points d'exclamation, les virgules et les trois points comme une forme d'expression paraverbale, mais on est loin de l'idée même. Pour moi, le paraverbal n'a pas de langue et pas de syntaxe. C'est le langage qu'on a l'habitude de prendre avec les bébés ou les animaux. Non pas qu'ils sont stupides, mais plutôt parce qu'ils n'obéissent à aucune règle, aucune coutume. On peut traiter son chat de sale félin obèse, si on le lui dit sur un petit ton amical, voire admirateur, il appréciera. En fait, ce n'est rien d'autre que la sonorité qui l'intéressera.

Il existe également, on s'en doutera, le non verbal. Une chose involontaire -ou non- qui, semble-t-il, donne l'essentiel de l'information. On lui accorde souvent entre 50 et 70% dans l'importance d'une conversation. Certains montrent ce chiffre à 90%. Pourquoi? C'est un bruit blanc. Définissons d'abord le bruit blanc. Plus rare de nos jours avec la télévision numérique, c'est ce bruit qu'on entend sur un poste hors d'ondes. Il vient généralement accompagné de la "neige" du téléviseur. Le bruit blanc est comme la lumière blanche, un amas de fréquences dans le domaine audible/visible et un peu au-delà. Est-ce une panoplie d'informations inutiles, un signal important brouillé ou plutôt différents signaux de valeur qui, mis ensemble, ne semblent donner aucun sens? Si certaines personnes pensent que le bruit blanc humain donne 90% de l'information utile, alors j'opte pour le troisième choix. Seulement, je dois admettre que certaines personnes ont de bien meilleurs décodeurs que moi.

Le langage non verbal n'est pas problématique lorsqu'il n'est pas remarqué ou lorsqu'il est incompris. On se doutera que si quelqu'un vous lancer des regards passionnels et que vous ne remarquez rien, les risques que quelque chose de fâcheux s'ensuive sont limités. Dans le cas contraire, si quelqu'un envoie une multitude d'informations non verbales comme quoi votre petit jeu de drague devrait cesser et que vous être incapables de décoller votre regard de sur vous-même et de votre grande confiance, ça peut être un peu plus gênant. L'émetteur des signaux devra probablement recourir au verbal étant donné que les signes, aussi peu subtiles puissent-ils être, ne sont pas compris. On perd quoi dans ces cas-là? Une heure plaisante dans une soirée? Une heure pour expliquer verbalement à quelqu'un qu'il doit disparaître? On vit environ 700 000 heures dans une vie. Avec le salaire minimum à 9$/heure, c'est comme si on enlevait 1$ à une personne qui travaille 40 ans à 40h/semaine. (Eh oui, chaque heure de notre vie ne vous rapporte pas plus de 1$ CAN, du moins, pour les 300 000 Québécois(es) qui se battent chaque année pour avoir un salaire qui puisse refléter la réalité de l'inflation du coût de la vie.)

Le gros hic dans le non verbal, c'est lorsqu'il est mal compris. Si vous n'avez pas, tout comme moi, le super décodeur qui comprend tout et qui vient naturellement ou avec l'expérience, mieux vaut s'abstenir de tout commentaire. À force de gaffes, il serait même bon de fermer les yeux de temps en temps et ignorer ce qui semble être un signal. Mes "kicks" découlent directement de mauvais décodages. Mes impressions non-cessantes d'avoir donné la meilleure entrevue possible aussi. Combien de gaffes, de faux espoirs, d'âneries dites et de culpabilité s'ensuivant me faut-il pour arrêter? Suis-je masochiste?

La réalité c'est que si je restais sur les canaux déjà décodés, ma vie serait ennuyante. Comme je dis, le bruit blanc est une énorme source d'informations. Mieux encore, on peut le voir très facilement. Le seul problème, c'est qu'on doit le décoder. Plusieurs scientifiques cherchent de l'information cachée de l'Univers. La matière noire, l'énergie noire, on ignore ce que c'est, mais on essaie de lui donner un nom. La seule chose que l'on sait, c'est qu'il y a des espaces vides dans nos feuilles de données. Il est extrêmement difficile de chercher une chose quand on ignore tout d'elle. Le bruit blanc humain existe et on sait ce qu'on peut en soutirer comme type d'information. Observons les grands faire, essayons ensuite de les imiter. Si on frappe un mur, c'est qu'on a avancé.


2 mai 2009

Mon usinage

C'est plutôt étonnant de penser que malgré toutes ces années d'école, j'ignore encore tant de choses. Sans vouloir être un expert dans tout, j'aimerais quand même connaître la base de maintes choses. J'ai réalisé l'autre jour en regardant de l'argenterie que j'ignorais totalement comment parvenir à de si jolis résultats. J'ai eu des cours d'usinage industriel. J'ai appris quelles sont les différentes techniques, en passant par la simple coupe mécanique aux méthodes plus poussées utilisant substrats, ingrédients chimiques, électrolyse, ultrasons et j'en passe. Malgré ce sentiment d'enfin connaître la base de la mise en forme des métaux, plusieurs éléments nous échappent. Comment fait-on pour fabriquer cette théière de façon industrielle? Je ne l'apprendrais certainement pas durant mes cours. Pas plus que je ne pourrais apprendre comment faire rapidement et simplement de têtes de vis carrées (l'usinage standard étant généralement fait avec des outils circulaires). J'imagine mal comprendre l'art alors que j'ignore des choses aussi simples.

J'avais assisté à une conférence sur l'art et la science en automne dernier. Il se trouve que l'art et la technologie sont aussi reliés que la science et la technologie. Dans un sens, l'art demande à la technologie d'aller plus loin afin de rendre un exemplaire unique en quelque chose de standard, pouvant être vu ou utilisé par tous. Dans l'autre sens, la technologie offre à l'art une possibilité d'aller plus loin en lui offrant de nouvelles techniques, de nouveaux outils. Un bel exemple de cette technologie utilisée en arts est la magie. Il existe certes des numéros où le talent de l'impressionniste est l'ingrédient principal, voire le seul ingrédient garant du succès ou du non-succès de numéro. Il existe aussi une panoplie de numéros où la technologie vient jouer un rôle majeur. La raison est souvent que le public ignore l'existence même de cette nouvelle technologie. La télévision avait un petit quelque chose de magique pour les gens à l'époque et pourtant on publiait le secret, on pouvait même démonter un téléviseur si on était curieux.

Que dire alors d'inventions cachées, qui ne peuvent être analysées, démontées ou décryptées? Nikola Tesla, un ingénieur mécanique et électrique du 19e siècle avait conçu un moyen de transmettre de l'énergie à distance avec des ondes basse fréquence. Grâce à cette invention, on pouvait allumer des lumières plantées dans le sol sans même que celles-ci ne soient reliées à un fil. Encore aujourd'hui, je peux dire cela et laisser certaines personnes perplexes. Une invention plus connue aujourd'hui, la lampe au plasma (voir photo) laissait les gens tout aussi perplexes. Mais mis à part la magie, qui demande à la science et à la technologie autant de prouesses?

On retrouve un peu partout ce genre de demandes. Plus qu'on pourrait même l'imaginer. Lorsqu'un architecte essaie de construire une structure un peu loufoque ou de la placer dans un endroit inusité, il s'agit là d'art. La personne dessinant les plans ignore totalement comment calculer la grosseur des poutres nécessaires ou même comment le poids de la structure sera réparti. Non, mes cours ne me permettent pas de créer. Ils sont là pour valider les rêves des autres. Je ne serai pas la personne qui créera des jolies maisons, des produits de consommation attrayants ou même la personne qui décidera de la couleur finale. Mes cours d'ingénierie me permettront plutôt de valider une hypothèse faite par un artiste ou de trouver un nouveau concept permettant la réalisation d'une chose jusqu'alors impensable. Si on doit reconstruire Québec, je serai celui qui décidera des systèmes de climatisation à utiliser, des pompes nécessaires et des méthodes de fabrication. Autant l'art est important pour un milieu agréable à vivre, autant il me semble distant. Quand je regarde ces usines grises, sans fenêtre et sans vie, j'ai de la difficulté à croire à une quelconque place pour la créativité et le bon goût. Tout est pensé par des machines à calculer. La seule question qui me reste est: Vais pouvoir éviter cette vieille approche terne et ennuyeuse ou devrai-je me faire à l'idée et feinter un sourire durant les 40 prochaines années? Dans la possibilité du second cas, il ne me sert à rien de comprendre comment fabriquer une théière, je chercherai simplement à le faire à un coût minime.


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