8 mars 2009

Mon non-anniversaire

D'abord, bonne fête à vous les femmes. Si certaines ont oublié, j'espère qu'on vous le rappellera au travail ou à l'école lundi. Aujourd'hui, je vais parler de féminisme. Ce mot qui semble maintenant péjoratif s'en va de plus en plus de la bouche de nos femmes québécoises. Ça fait maintenant 99 ans que cette journée existe. 32 ans seulement qu'elle est officialisée par les Nations Unies. 32 jours vous ont été dédiés. C'est bien peu pour toutes les erreurs commises autrefois et souvent toujours présentes.


Regardez un sondage et vous apprendrez que neuf Québécoises sur dix estiment que les femmes ont encore des luttes à mener. Je peux vous dire que c'est vraiment de la foutaise. Si 90% des femmes pensaient ça, on accorderait plus que 5 minutes au téléjournal à cette journée. Je regarde autour de moi, autant maintenant que dans les dernières années et je vois grand nombre de femmes qui pensent que la situation au Québec est acceptable et qu'on a plus vraiment besoin de lutter. Un sondage ne reflète rien d'autre que ce que les gens estiment comme la bonne réponse. Sur une question aussi épineuse que l'égalité, toute personne avec un peu de jugement va répondre ce qui semble être le bon choix. On pourrait faire un sondage sur la masturbation aussi, on pourrait voir à quel point les gens sont honnêtes. Si certaines personnes sont capables de voir la réalité et d'en faire un jugement éclairé, la majorité manque sérieusement d'informations sur la situation réelle autant au Québec qu'ailleurs dans le monde.

Comme nous sommes dans une époque de chiffres, en voici quelques-uns:
  • 150 millions de femmes sont mutilées et on en mutile encore 3 millions par année;
  • 95% des mariages sont arrangés en Inde selon Amnesty International;
  • En Asie, on compte 100 millions de femmes de moins que d'hommes en raison, entre autres, des mariages forcés et de la nécessité d'avoir quelqu'un qui puisse effectuer un travail manuel;
  • Au Québec, en 2006, le revenu moyen des femmes est de 25 847$. Celui des hommes, 40 994$;
  • Au Québec, 59,5$ des personnes payées au salaire minimal sont des femmes;
  • Au Québec, 43,2% des 500 plus grandes entreprises canadiennes n'ont pas de femmes dans leur conseil d'administration;
  • Au Québec, environ 1% des femmes de 18 à 24 ans a déclaré être victime de violence conjugale. 0,1% des hommes sont dans cette situation;
  • On estime à 20% le nombre de femmes sur la planète victimes de viols ou de mauvais traitements. Ce nombre augmente à 40% en Inde;
  • La journée de la femme n'est officielle en France que depuis 1982. Le Québec avait devancé les Nations Unies en ayant la première célébration en 1977.
Des exemples, je peux en donner par milliers. Ils sont tous aussi surprenants et choquants. Si vous n'en avez jamais entendu parler, croyez-moi, je suis plus que surpris. Ils montrent qu'il y a encore énormément d'efforts à faire partout dans le monde. Bien qu'au Québec nous n'ayons pas beaucoup de cas de seins coupés pour empêcher l'allaitement ou de bébés tués en raison de leur sexe, il y a plusieurs choses qui méritent notre attention (désolé si j'en choque, mais comme vous n'êtes pas nombreux à me lire, je n'en choquerai pas beaucoup).

Bien sûr, on peut voir de bonnes nouvelles:
  • Au Québec, 39,6% des femmes ont un baccalauréat contre 23,6% hommes. À ce niveau, il faudrait comprendre ce qui se passe avec les hommes.
  • Au Québec, le taux de chômage est environ 2% moins élevé chez les femmes (6,2% contre 8,2%).
  • Les femmes ont «officieusement» le droit de vote dans tous les pays où l'on peut voter (notons que plusieurs femmes se font quand même dire par leur mari pour qui voter).
  • Au Canada, ce droit est possible depuis 91 ans. Elles avaient toutefois le droit au Québec entre 1791 et 1849. Le ministère de l'époque avait décidé de corriger cette « irrégularité historique ».
Ce qui est le plus choquant pour moi reste de voir des femmes aussi passives. Lorsqu'il y a une activité féministe dans un groupe, je vois souvent une bonne portion des gens qui disparaissent. Est-ce par peur d'effrayer les garçons et de paraître pour une féministe? J'ai dit que le mot «féminisme» est épineux. C'est bien contre mon gré. La définition du féminisme n'est rien d'autre que l'égalité des droits et responsabilités avec celle des hommes. On parle maintenant davantage d'«égalité». Ici, on veut que les hommes ET les femmes soient traités également. Les deux termes reviennent exactement au même. La seule différence réside dans l'histoire de l'un qui était plus mouvementée à une époque.

Une journée c'est peu. Trop peu. Plusieurs éléments du passé sont passés à l'oubli en raison du taux d'analphabétisme des femmes à l'époque. De plus, on limitait les femmes à écrire des livres pour enfants ou de petits contes amusants. Difficile donc de connaître leur véritable point de vue. Aujourd'hui je pense qu'on devrait célébrer, s'amuser et lâcher prise un peu. C'est une occasion pour nous les hommes de se faire pardonner pour ce masque qui est encore aussi présent. Une journée seulement, ça n'effacera rien. Toutefois, c'est à nous d'utiliser les 364 autres pour en parler, réfléchir et agir pour avoir un 8 mars 2009 un peu plus féministe.

En finissant, j'aimerais dire mon point de vue sur l'accouchement. Ça ne me semble pas comme quelque chose d'antiféministe. Mesdames, je suis plus qu'heureux de pouvoir vous voir avec ces jolis bedons. Je sais que c'est un travail pénible, que ça vous empêche de travailler pendant un certain temps, mais c'est le plus beau cadeau qui soit. Vous êtes belles avant, pendant et après la grossesse. Seulement, il vous faut trouver une personne réellement prête à vous aider. Tout ira bien si c'est le cas et je vous souhaite le plus grand des bonheurs si, par le plus grand des hasards, vous allez accoucher dans les 2 prochaines semaines.


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