Petite marche aujourd'hui dans le secteur Fleurimont. Il y avait belle lurette que mes jambes n'avaient pas gouté aux joyeuses cotes de Sherbrooke Est. M'imaginant être le bus que je venais de manquer, je suivais sa trajectoire minutieusement. Un peu plus et je faisais les arrêts comme ce dernier. Ce petit incident m'a permis de penser à différentes choses qui se sont déroulées durant les dernières semaines. Pour les curieux qui veulent savoir pourquoi je m'amuse à manquer les bus dans un autre secteur de la ville, c'était pour un don de sang. Je n'ai pas de proches ou même de connaissances qui ont eu besoin d'une transfusion à ma connaissance, mais cette cause me tient malgré tout à coeur. S'il y a une chose dont on peut se départir, c'est d'un petit 450 mL de sang. Ça prend environ une heure au total, on nous donne des biscuits, du jus et parfois de la pizza, mais surtout, on peut aider/sauver 4 personnes. Vous vous dites peut-être que plusieurs personnes y vont déjà, si c'était le cas, il n'y aurait pas autant de publicités. Revenons au sujet principal (celui qui, logiquement, est associé au titre).
Depuis 2 semaines, donc, j'ai droit à mes premiers cours du soir à vie. On nous parle des recherches et du développement dans notre société. J'y fais plusieurs découvertes intéressantes. Par exemple, 70% des produits qui sont sur le marché en ce moment seront désuets dans 3 ans. Comment doit-on réagir face à cela? Doit-on trouver des produits plus durables ou plus innovateurs? Non. On suggère aux apprentis ingénieurs de développer le plus rapidement et le plus efficacement des produits. En clair, on nous demande de produire de plus en plus de produits bidon, à la limite de leur fin de vie. N'est-ce pas ce que l'on reproche à la Chine? La raison de cette approche est fort simple si on écoute le présentateur comme on le ferait devant notre gourou. La société demande du renouvellement, on lui en offre! C'est étrange de penser qu'une classe moyenne a un si grand pouvoir de décision.
On ne peut pas blâmer les entreprises d'utiliser cette approche puisque c'est un peu ce que reflète la société qui force les décisions, mais il faut savoir que les méthodes de production d'une usine vont influencer les prix et donc la société. C'est un échange de culture, chacun est responsable de la situation actuelle. Pour s'en sortir, il ne faut pas espérer que le public commence à demander des produits de grande durabilité, mais plutôt forcer la mise en tant que chef d'entreprise. De l'autre côté, si vous êtes simplement consommateur (remarquez que tout le monde l'est, donc oui, ça s'adresse à vous), il faut cesser de penser qu'un grille-pain en plastique est moins cher que celui fait à 95% de métaux. À l'achat, c'est on ne peut plus vrai, mais qu'en sera-t-il à sa fin de vie? Il faudra le démonter, jeter ses pièces en plastique non recyclable et attendre quelques centaines de milliers d'années avant de ne plus le voir.
J'ai été fort impressionné cette semaine par contre. Un certain Michael F. Ashby dresse une liste des différents matériaux qui existent et que nous pouvons utiliser. Il a intégré toutes les caractéristiques de ces derniers (prix, masse volumique, inflammabilité, opacité, résistance à l'usure, etc.) dans un beau petit logiciel. Ainsi, lors d'un projet, on peut choisir le produit qui conviendra le mieux. Cette année, une grande nouveauté. Si les matériaux avaient une cinquantaine de caractéristiques dans l'ancienne version, ils en ont maintenant presque le double. Ce qu'on voit ce ne sont pas de nouvelles propriétés comme la résistance à la crème glacée ou le bruit lorsqu'on le frotte sur un tableau, mais bien les impacts environnementaux à la fabrication, à la transformation, au recyclage, etc. Cet homme n'est pas républicain, vous vous en douterez. De toute façon, il ne pourrait pas voter étant Britannique. Quand je vois de tels changements, un petit sourire se dessine dans mon visage.
Il m'en a fallu peu par contre pour remettre les pieds sur Terre. En une soirée j'ai eu la chance de voir l'exploitation de la science et l'abus de ressources. Imaginez, une université comme la mienne dispose de personnes spécialisées en acoustique et vibrations. Ces gens sont capables de rendre un son juste aux personnes dans le fond d'une salle de spectacle. Ils sont capables d'aider la réduction du bruit dans une ville en limitant le bruit émis par une voiture, par un aspirateur et même envoyer des ondes destructives. Quand je parle d'onde destructive, je ne parle pas de celles vues dans les bandes dessinées de Tintin dans «L'affaire Tournesol», mais plutôt de celles qui font en sorte que tout son est annulé en envoyant un son inverse. Où tout ce que vous dites pourra et sera annulé par une petite machine (tiens, j'ai connu une fille pouvant faire ça). Bref, ces gens sont pleins de potentiel.
Sur quoi travaillent-ils en ce moment? Sur l'insonorisation de jets privés. Vous pensez dépenser 20 millions pour un jet prochainement? En allant jusqu'à 25, vous pourriez avoir un petit jouet plus silencieux (pour vous bien sûr, pas pour l'extérieur). De plus, vous pourrez avoir un système de son qui projette bien dans tout l'habitacle puisqu'il a été pensé, calculé et conçu pour votre confort individuel. Plutôt que de travailler à réduire le bruit des turbines, on a pensé isoler le client du bruit qu'il faisait. Les compagnies sont prêtes à aller voir des scientifiques pour leur demander de produire un modèle qui paraitra bien lors des démonstrations réservées à la «haute-société». On pourrait peut-être repenser aux murs situés près de Montréal pour les banlieusards qui ont une maison à 50m d'une autoroute. Mieux encore, on pourrait penser à rendre toutes les voitures aussi silencieuses que celles de luxe en trouvant un système efficace et peu coûteux. Non, on va plutôt privilégier le gros contrat, mais on n'a pas le choix, c'est la demande du public. Bien que ce soit un très beau projet au point de vue mathématique, je me détesterais pour m'être vendu au plus riche et ce même si c'est afin de financer des projets qui me tiennent à coeur, plus petits et mal financés.
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2 commentaires:
Slt, je m'appele Alex. C'est cool je suis tombé sur ton image de l'intérieur d'un jet. T'es a Sherbrooke. Moi j'ai vécu 10 ans a Laval près de Montréal!! Mais maintenant je vis en France malheuresement, esti tabernac. Pour moi le Canada est un très beau pays, surtout le Québec!! Je suis aussi déja parti en Ontario vers Toronto...
Salut Alex,
Désolé, je dois avouer que je vérifie rarement les commentaires des messages qui datent de mars =)
Content de savoir que tu me lis, peut-être devrais-je écrire =P
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