22 mars 2009

Mes colocs

Aujourd'hui, direction centre-ville. Petit autobus m'y emmène, mais il sera trop tard à mon retour pour espérer son aide. Comme j'ai déjà fait le trajet saoul et en pleine tempête en décembre dernier, les choses devraient aller plutôt bien aujourd'hui.


Je n'ai toujours pas évoqué la raison de cette marche. Si je quitte ainsi ma tanière, c'est pour un homme. Un homme à qui je n'ai jamais parlé, que je n'ai jamais vu et que je ne pourrai jamais voir autrement qu'à travers les yeux d'une autre personne. Est-ce par curiosité, par recommandations, par désir de quitter mon refuge ou est-ce simplement pour être avec quelqu'un? À vous de décider. Je suis simplement une main qui écrit ce qu'on lui dicte et vous, vous n'êtes que des yeux qui ne peuvent décider s'ils me croient ou me renient en fonction de mes paroles. Je laisse aujourd'hui votre tête imaginer ce dont elle a envie.

Je suis donc allé voir celui que plusieurs Québécois surnomment « Dédé ». Cet homme dont je ne connaissais rien sinon son oeuvre musicale. Rassurez-vous, je m'efforcerai de ne rien dévoiler du filme. Qu'y ai-je vu? Un homme qui savait regarder autour de lui. Un homme capable de se mettre dans la peau des autres et sentir leur douleur, parfois plus qu'eux-mêmes ne le peuvent. L'empathie est une qualité fort appréciée. Lorsque Mme Monique Jérôme-Forget parle de ce qui s'est passé dans son équipe, je suis persuadé que plusieurs aimeraient en sentir ne serait-ce qu'une petite particule mélangée à une autre de remords.

Malgré ses beaux avantages, l'empathie porte un certain risque. Lorsqu'on ne voit rien d'autre que la douleur des autres, on oublie la sienne. On oublie qui nous sommes, ce qui nous rend heureux et la raison pour laquelle nous avons ce pincement au coeur avant de s'endormir. Si l'on se fie au réalisateur Jean-Philippe Duval, André Fortin ignorait s'il faisait un album pour lui ou pour son ami. Comment pouvons-nous nous oublier à ce point? C'est fort simple. À force d'espérer qu'en regardant autour de nous, nous ne verrons que des gens heureux, on oublie de poser un regard intérieur.

Il n'y a qu'une chose qui puisse me rendre heureux présentement, c'est de voir un sourire. Un sourire pur, sincère, qui nous donne espoir. J'ai l'impression qu'il en est ainsi depuis plusieurs années. Si je suis la cause de ce sourire, ma joie n'en est qu'augmentée. Si je veux atteindre ce summum, je dois souvent sacrifier une petite partie de moi. Heureusement, ce n'est pas toujours le cas. Si je dois passer mon après-midi dans un Jacob avec mon amie au centre d'achats, ça va. Si je dois déménager mon petit frère qui n'a plus d'argent et qui est expulsé ou carrément aider financièrement quelqu'un qui n'a plus d'argent, ça va aussi. Seulement, il y a des choses comme ça qui ne vont plus. Peut-être n'est-ce qu'une illusion pour moi lorsque je me convaincs que j'ai envie de passer une heure au téléphone avec quelqu'un à qui je n'ai rien à dire, lorsque je suis encore ami avec une fille du secondaire uniquement parce qu'elle a un oeil sur moi et que lui dire non lui ferait trop mal ou encore lorsque je parle à ma mère alors que je sais pertinemment qu'elle me ment et qu'elle continue d'utiliser ses enfants pour son profit personnel comme elle le fait depuis longtemps. J'ai au moins su dire non à cela. Toutefois, j'ignore combien de choses j'accepte pour les autres. J'ignore qui je suis. À force de regarder au travers de mes lunettes, j'ai oublié ce qu'elles pouvaient refléter.


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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne nouvelle : la fille du Jacob a retrouvé sa taille alors on pourra y retourner bientôt et tu pourras la faire sourire encore mille fois. Juste de penser à mon bon ami et à tous les trucs drôles qu'on a pu faire, je passe mon temps à sourire et souvent à rire. Tu apportes tellement aux gens autour de toi et pas seulement lorsque tu les aides, juste par ta présence et je sais aussi que tu t'oublies souvent pour faire plaisir aux autres. Ce que je veux te dire, c'est que je t'aime fort et que j'ai bien hâte qu'on se revoit. Je t'envoie des gros bisous en attendant de te afire un gros câlin! xoxoxoxoxo

Samuel a dit…

Déjà la taille d'origine? C'est fou comme ça va vite après l'accouchement! Tu en apportes autant sinon plus et, sans vouloir te diminuer, je tiens à préciser qu'avec un bébé dans les bras, ton potentiel va doubler. =)

On ne se le dit jamais, mais merci d'être là. Si tu n'étais pas là ou même si tu avais perdu ces belles qualités que j'admire depuis que je te connais, j'aurais perdu de nombreuses heures de rires. Prends soin toi et je suis prêt à te céder 70% de ma chance si ça peut te donner des nuits entières =P Il va falloir que je développe quelque chose pour aider ça un jour...