Que diriez-vous à une amie qui se sent coupable d'avoir perdu son copain? Une amie qui est persuadée que cette personne était parfaite, sans reproches. Une amie qui croit que si elle avait changé, la relation aurait pu marcher. Bref, quelqu'un qui croit que tout est de sa faute. Je vous pose sérieusement la question, car moi je n'ai pas la réponse. De toute façon, s'il y avait une réponse toute simple, parfaite, elle ne voudrait sûrement pas l'entendre. Il est possible de forcer quelqu'un à nous entendre, mais jamais à nous écouter.
Mes conseils ne sont pas ceux d'un sage. Pas plus qu'aucun autre. Je ne suis pas la personne qui a le mieux réussi ses relations, mais je sais toutefois que ce n'est pas une bonne idée de mettre le blâme sur nous autant que c'est une mauvaise idée de tout lancer sur l'autre. J'ai une logique ancrée dans ma tête pour ce qui est des relations. Au début, tout va bien, je crois que c'est plutôt général et que tout le monde est d'accord sur ce point. Après un certain temps par contre, il faut trouver des défauts chez l'autre personne. Trois. Si vous considérez la personne encore comme une personne parfaite, vous êtes encore éblouis, tant mieux pour vous, mais il faudra remettre les pieds sur terre un jour. Bref, vous trouvez trois défauts. Par de petits défauts tels que: il laisse traîner son linge, mais plutôt des valeurs, des méthodes, des approches. Une fois ces trois défauts trouvés, demandez-vous: Puis-je vivre avec ces défauts? La réponse risque d'être «oui» pour la personne que vous aimez. Transposez les mêmes trois défauts à un ami proche et voyez si vous le détesteriez pour ces défauts. Une fois qu'on trouve la personne qui peut avoir des défauts, qu'on les accepte et qu'elle accepte les nôtres, alors c'est sur une bonne voie.
C'est plutôt drôle, car j'ai recommandé cet exercice à une amie un jour. Elle voyait encore son copain comme l'être idéal. J'admets qu'il avait de grandes qualités, mais peu de gens les voyaient véritablement. Elle a commencé à s'ouvrir un peu les yeux et voir ce qu'elle acceptait pour une autre personne. Elle m'a appelé le soir pour me dire qu'elle était rendue à 2 pages. Croyez-moi, il s'agissait vraiment de choses qu'elle n'aurait pas acceptées avant de le connaître. Ça n'a pas marché avec lui. Elle a retenté l'exercice avec un autre et à ma connaissance ça va plutôt bien.
Je l'admets, je suis encore plutôt jeune. Mon expérience relationnelle est plutôt limitée. Je suis désolé si cela dérange un public plus âgé que moi. Par contre, j'ai un énorme avantage quand on me dit que ça va mal. Je suis du côté non affecté par la blessure. Je peux rester rationnel, décider d'ajouter mon expérience personnelle ou non, décider si je dois changer les idées de l'autre personne ou lui montrer ce qu'elle fait. Cette approche est malheureusement interdite pour un psychologue. Il ne peut pas vraiment faire de jugement, de commentaires ou même dire « C'est de SA faute cet événement-là!». Mon amie qui a écrit 2 pages m'avait dit:
Avoir un ami comme toi c'est faire l'économie d'un psychanalyste. Tu trouves toujours un moyen de régler mes problèmes, mais pas les tiens.
C'est vrai. Lorsqu'il s'agit de mes problèmes, je suis du côté affecté. J'ai besoin d'aide à ce niveau là. De plus, je dois l'accepter. Mes problèmes sont très profonds, plus que je ne le croyais. C'est un peu pour ça que j'ai commencé ce blogue, mais ce n'est pas de ça dont je vais parler aujourd'hui. D'ailleurs, je risque fort d'en parler par petits segments au travers d'histoires de don de sang, de Forces Canadiennes et de la ville de Sherbrooke. Aujourd'hui, je voulais simplement dire une chose. Tout, tout, mais absolument TOUT est un mélange indéchiffrable. Une balle de tennis qui frappe un mur ne peut même pas être décrite exactement. Il y a déformation, pertes de chaleur, bruit, frottement qu'on peut observer et quantifier à peu près, mais il y a aussi un effet tunnel disponible (voir photo pour les curieux). Ce n'est pas de la science-fiction, c'est juste très peu probable pour un objet de cette masse. Les électrons le font très bien eux et vous en avez la preuve avec les détecteurs de fumée. Bref, si vous avez l'impression que vous pouvez résumer un échec en amour par votre simple faute ou par la faute de l'autre, c'est une grossière erreur. Personnellement, je crois que les causes de mon dernier échec se résument à:
- Qui je suis
- Qui elle est
- Le mélange des 2
- Ma motivation
- Les circonstances générales
- Ma famille
- Mes amis
- Sa famille
- Ses amis
- Nos valeurs
- Nos aptitudes
- Mes gaffes
- Ses répliques
- Nos passions
- Le contexte socio-économique
- Les animaux
- Tout le reste
Je pourrais justifier chacun d'entre eux sans difficulté. Suis-je une mauvaise personne? Non. Par contre, je peux tenter d'améliorer certains points. Si certains trouvent que je suis une mauvaise personne, ce n'est valide que pour eux et pour les gens qui partagent leurs valeurs. On a tous du mauvais en soi. L'important c'est de montrer notre bon côté aux bonnes personnes. Pour le reste, on se débrouillera.
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