18 févr. 2009

Mon catalyseur

J'ai récemment parlé de la douleur et de sa nécessité. N'allez pas croire que je suis pour autant quelqu'un qui aime souffrir, je crois simplement qu'on ne peut toujours se cacher de la réalité. J'ai des problèmes. Des problèmes interpersonnels et, comme tout le monde, mes problèmes intérieurs. Aujourd'hui, j'essaie d'expliquer mon point de vue sur les problèmes interpersonnels. Il est souvent plus facile de voir nos actions que nos réactions.

J'ai toujours pensé qu'une personne ne devrait pas se faire de mal pour une autre. En 1942, un auteur de science-fiction, Isaac Asimov, avait écrit les trois lois de la robotique dans une nouvelle. Avant d'exposer lesdites lois, il est pertinent de connaître l'origine du terme robot. La petite histoire de la création de ce terme est plutôt cocasse. Un écrivain, Karel Capek, écrivit une pièce de théâtre où figuraient des personnages accoutumés de façon étrange et obéissant aux ordres de façon instantanée. Il voulait d'abord les appeler labori (du latin pour labeur, travail, etc.), mais il n'aimait pas trop ce terme. Il demanda conseil et, après quelque temps et un peu d'énervement, son frère Josef lui dit simplement: "Appelle-les donc roboti !" (Citation fort probablement non conforme à l'originale). Roboti, en tchèque veut dire: Esclave, ou travailleur dévoué, ce qui ressemble fortement à l'idée préconçue d'un robot même si le terme ne provient pas du latin comme Karel semblait désirer.

Pour en revenir à notre histoire, voici les trois fameuses lois:

1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la seconde loi.

En remplaçant le terme obéir aux ordres de la seconde loi par être à l'écoute des besoins, je trouve que ces trois lois pourraient très bien gérer un individu (voire même une société si on idéalise tout et qu'on oublie le libre arbitre). La 3e loi est celle qui me passionne le plus. Une personne ne devrait pas rester dans une situation inconfortable ou douloureuse si elle a la possibilité de changer ladite situation.


Il est bon de piler sur nos principes ou de changer nos habitudes. C'est la partie la plus difficile du développement personnel, sortir de sa bulle. J'ai eu peur de m'engager avec cette fille au départ, j'ai passé 4 ans à vivre seul, isolé et elle m'offrait de vivre avec elle et de prendre soin d'elle. J'ai finalement osé. Ça a pris un catalyseur énorme, il a fallu qu'elle ait le cancer avant que je n'accepte de me dire: « Je veux changer de situation, je veux vivre avec elle !» Ce n'était pas le désespoir de vivre seul, c'était simplement le sentiment que c'était la bonne personne pour moi. Étais-je la bonne personne pour elle? Ça n'était pas à moi de déterminer cela.

Bref, il m'a fallu une bonne poussée pour changer. L'idée de rester isolé encore ne me dérangeait pas, mais l'idée de rester isolé alors que j'aurais pu vivre avec elle, oui. J'espère ne plus avoir besoin d'attendre une telle nouvelle avant de me décider à l'avenir. J'aimerais d'ailleurs que d'autres puissent le faire naturellement. J'essaie de les aider à sortir de la tanière, ils n'en sortiront que plus heureux lorsqu'ils verront les choses différemment. Et si par hasard, après une analyse du mon extérieur, ils se rendent compte que leur ancienne vie était meilleure, ils doivent se garder une petite porte, juste au cas.

Si vous vous souvenez des trois lois, vous vous rappellerez de l'ordre dans lequel elles étaient placées. On ne devrait pas faire de mal à une autre personne et ce, peu importe les avantages pour vous. J'ai accepté de vivre seul à nouveau parce que vivre avec cette fille la rendait un peu plus malheureuse chaque jour. Un peu comme un robot j'obéis à mes lois, à mes principes. Si je dois faire mal à quelqu'un pour être heureux, alors il vaut mieux pour moi que je me taise un instant et disparaisse en sacrifiant mon bonheur.


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